Bazoumana Simaga est inspecteur des douanes et directeur de la région douanière de Mopti. La région est composée du bureau principal de Mopti,d’une brigade fluviale à Mopti, d’une Brigade Mobile d’Intervention à Bankass , Douentza et Youwarou dans les zones inondées, d’un bureau secondaire à Koro, qui est la porte d’entrée de la région. Les trois bureaux de Dialassagou, de Hombori et de Diouara sont fermés à cause de l’insécurité. Malgré la crise sécuritaire grandissante , la direction régionale aussi bien que les bureaux sont parvenus à atteindre les objectifs de recettes du premier semestre 2019. Faites –en bonne lecture.
Le Pouce : Qu’en est-il de vos prévisions de recettes pour le premier semestre de l’année 2019 ?
Bazoumana Simaga : Je peux répondre par l’affirmatif. A la date du 30 juin 2019 qui est la moitié de l’année 2019, je peux vous dire en tant que directeur régional des douanes de Mopti, que nous avons atteint les objectifs qui nous ont été assignés et même dépassés. Les objectifs prévisionnels qui nous avaient été assignés pour la région de Mopti étaient de 4 milliards 071 millions. A la date du 30 juin 2019, on est à 4 milliards 339 millions Francs CFA. On a dépassé le quota qui nous a été assigné par rapport aux objectifs .
Le Pouce : Qu’est ce qui explique cette prouesse dans un contexte d’insécurité ?
Bazoumana Simaga : C’est une question d’homme. Quand on prend le commandement dans une région, quelque soit les problèmes, il faut pouvoir les transcender, comprendre les collaborateurs pour mieux les motiver. Je sensibilise mes collaborateurs sur les enjeux de notre mission dans une zone d’insécurité. C’est ensemble que nous nous efforçons de relever les defis
.Le Pouce : Concrètement comment se passe votre collaboration avec les forces de défense qui sont sur le terrain ?
Bazoumana Simaga : Avec les autres forces de défense qui sont sur le terrain, c’est un climat très serein et une cordialité parfaite qui existent entre nous. A toutes les réunions et même les réunions sécuritaires, l’administration des douanes est conviée. Dans les réunions de défense de la région nous sommes conviés. Dans une région d’insécurité, il n’est pas question de corps para militaire et militaire. Nous sommes tous dans le même bateau. Et la douane est à des postes plus avancés que l’armée, d’où on peut avoir certains renseignements à leur donner. Dans le cordon douanier, on peut recueillir beaucoup d’informations. Nous sommes sur le terrain permanemment pour jouer notre rôle de soldat de l’économie. La collaboration est parfaite , appréciée et saluée par nos autres compagnons d’armes.
Le Pouce : Peut-on connaitre quelques grands actes qui ont été réalisés récemment par la direction régionale de la douane de Mopti
Bazoumana Simaga : Pas plus tard que la samedi passé, on a eu à faire une grosse saisie d’arme de guerre et de minutions qui venait de Bamako pour Koro, et dissimulée dans un car de transport en commun.La saisie est composée de 1086 cartouches de guerre 7, 62 long , 61 cartouches 7, 62 semi long, 18 cartouches 762 semi long à balle à blanc, 350 cartouches de Pistolet Automatique calibre 9 et 1000 cartouches de fusils de chasse. En ce qui concerne les armes de guerre saisie, il y avait deux pistolets mitrailleurs, 5 carabines chinoises, 5 fusils de chasse avec deux.
Le Pouce : En terme de logistique, est ce que vous avez les moyens de votre politique dans la région ?
Bazoumana Simaga : Nous n’avons pas les moyens suffisants ni en personnel, ni en matériel. On a un manque criard d’effectif à Mopti pour faire une couverture sérieuse du cordon douanier. Dans ma politique de gestion du personnel, face à l’insuffisance de personnel, j’étais obligé de fusionner les services notamment la brigade commercial du bureau principal et la section recherche pour qu’ils prennent la garde ensemble aux différent postes. Les agents font leurs missions avec leur propre moyen.
Propos recueillis à Mopti par Tiémoko Traoré