Bakary Togola, president de l’APCAM: Evitons d’induire les paysans en erreur

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Bakary Togola : Un paysan modèle qui a fait ses preuves, victime d’une cabale
Bakary Togola dans son champ de coton

Il est accuse de tous les noms d’oiseaux de mauvais augures. Incompris, l’homme reste cependant serein et dit ne rien se reprocher. En sa  qualité de premier responsable du monde paysan , Bakary  Togola nous dit ce qu’il pense de cette affaire d’engrais qui continue d’alimenter les débats à l’interne et à l’externe.

Le Pouce : Pouvez-vous-nous édifier sur cette affaire d’engrais hors normes ?

Bakary Togola : « Je vous remercie d’être venu vers moi afin de prendre la vraie version et la distiller à l’endroit des mes concitoyens. Selon un adage courant, c’est les tonneaux vident qui font des bruits. Depuis trois ans, c’est le GIE UN- SCPC que je préside qui a chargé la direction nationale de l’agriculture de faire les analyses à la veille de la  campagne sur les échantillons des engrais à travers l’IER  pour s’assurer de la conformité des produits annoncés et livrés par les fournisseurs dans les documents d’Appel d’offres. Le drame est qu’au Mali, les gens parlent beaucoup sur ce qu’ils ne maîtrisent pas en réalité. Si tout le monde se fait connaisseur de la chose, c’est sûr que c’est la voie à la destruction, à la délation, la rumeur qui s’installe. La confiance n’exclue pas le contrôle. Nous ne pensions pas faire non plus le gendarme. Il s’agit pour nous de s’assurer d’une certaine conformité par rapport à ce qui a été annoncé. C’est aussi au terme de ce contrôle de qualité que les uns et les autres peuvent se parfaire pour d’autres échéances. Le contrôle des deux premières années a été fait dans de très bonnes conditions et dans la bonne compréhension. Même cette année, nous étions sur cette logique. Ma fonction n’est pas d’aller prendre des échantillons et faire des analyses. Je ne suis pas autorisé à le faire. C’est la loi d’orientation agricole qui se charge de cela. C’est la DNA qui a vocation de faire ce travail. Ni moi ni la CMDT, ni l’OHVN n’avons le mandat de réaliser cette action. C’est l’IER qui a le pouvoir de cette mission. Les résultats des laboratoires ont révélé que des quantités d’engrais donnés par des fournisseurs sont hors normes. Quand cela été constaté, nous avons convié les fournisseurs pour les informer de la situation. Nous les avons fait comprendre que ce que nous recherchons comme qualité d’engrais est 14, 14, 18, 18, ou 15, 15,. Mais si on nous amène du 16, 18, 18, , cela ne correspond pas à notre demande. Il faut que la dose soit précise, pas plus, pas moins. Ceci dit, je pense qu’il n’y avait plus de problème pour ceux là qui devraient faire remplacer les quantités hors normes déjà enlevées. Pour moi, cela devrait mettre fin à toutes les spéculations.

Mais au Mali, on ne pas dit les vraies raisons des querelles. Chacun en veut à l’autre pour une raison inavouée. Dans cette logique, on soulève d’autres choses qui devraient en réalité pas faire l’objet de conflit. Les fournisseurs même ne s’aiment pas. Dans la sauvegarde des intérêts les gens s’en veulent. Les agents de la CMDT ne s’aiment pas. Les travailleurs du ministère ne s’aiment pas n’ont plus. Mêmes nous les agriculteurs, on ne s’aime pas. J’ai été moi-même surpris que les gens aillent jusqu’à ce niveau d’incompréhension. Pourtant les choses sont très claires. Si quelqu’un doit faire la querelle, c’est nous initiateurs qui devront engager les hostilités. Je pense que dans la logique, ministère, CMDT, OHVN, nous cultivateurs avons le même souci, à savoir une bonne production agricole. C’est dommages de constater que d’autres voix se sont mêlées dans l’affaire, Je demande aux paysans de faire leur travail.

Beaucoup parle alors qu’ils ne connaissent rien dans le domaine agricole, encore moins des intrants. Chacun à sa compréhension. Je suis paysan. Je suis conscient que si je donne de l’engrais de mauvaises qualités aux autres paysans, c’est comme si je m’éventre moi-même. Je ne ferai jamais ça. L’Agriculture est une durabilité. Nous devons bien contrôler les activités pour un meilleur développement.

La culture de la terre n’est pas un travail d’un seul jour, mais de longue haleine. Nous sommes venus trouver la culture des terres, nous irons aussi la laisser. Le contrôle permet au paysan d’avoir une production de bonne qualité. Le fait pour le promoteur de champ de venir superviser les ouvriers en train de travailler, permet à ceux-ci de redoubler d’ardeur.

Des gens sont en train de transformer notre métier de paysan en autre chose qui n’est ce que nous recherchons. Il y a beaucoup d’appel d’offres au Mali. Çà c’est seulement pour les cotonculteurs. Il y a pour les riziculteurs à l’office du Niger, ceux des producteurs de blé à Tombouctou, d’autres riziculteurs à Sélingué. Nous voulons faire du bon travail, c’est le but du contrôle. Celui qui parle de poussins alors qu’il ne possède pas de basse-cour, cherche autre chose. C’est comme celui qui veut s’occuper de la gestion de chèvre alors qu’il n’élève pas de chèvres. Je pense que seuls les éleveurs de chèvres doivent parler de chèvres. La démocratie ne veut pas dire, à chacun de dire ce qu’il veut.

Si nous induisons les paysans dans l’erreur, soyons sur que ce pays ne pourra se construire sans céréales. Nous n’avons pas deux saisons pluvieuses au Mali. Je demande aux communicateurs toutes spécialités confondues, de donner de la bon information au peuple. Si nous divulguons la mauvaise information, nous serons les premiers à  récolter les conséquences. Il n’y a pas d’aliments sans culture. Et il ne saurait y avoir de bon rendement sans engrais. « Si nous mettons la question d’engrais dans un récipient qui n’est pas le sien, c’est la voie de la destruction ». Je demande aux fournisseurs de revenir à des meilleurs sentiments pour qu’on se comprenne. Que les maliens se donnent la main et se comprennent. Ce pays n’appartient à personne d’autres. Il appartient à nous maliens.

La communication fait plus de désastres au Mali, qu’elle ne le fait ailleurs. Souvent, ce qui plait à l’homme n’est pas la solution au problème. Il est plus facile de détruire que de construire. Je n’ai pas intérêt en tant cultivateur de donner de l’engrais de mauvaise qualité à mes frères cultivateurs. C’est le même engrais que moi-même j’achète et utilise ».

Le Pouce : Est-ce que vous vous reprochez de quelque chose ?

Bakary Togola : « Moi, j’ai la conscience tranquille. Nous n’attendons que l’arrivée des pluies pour dire aux gens d’utiliser leurs intrants. Ils verront le résultat. Un bon travail est toujours bien récompensé. Je ne peux pas jouer au plus malin moi-même en disant aux autres d’aller prendre ce qui n’est pas bon. Je n’ai pas de nouveaux fournisseurs. Je suis venu les trouver dans leur travail et j’irai un jour les laisser. Ces fournisseurs ne dépendent pas de moi. Chacun à son travail. Chaque iman à son rôle à jouer au sein de la mosquée. Mais, si un autre veut prendre la place du titulaire, je pense qu’il y aura le désordre ».

Le Pouce : Quel appel à l’endroit des paysans ?

Bakary  Togola :  « Je demande aux paysans de se méfier de ce qui se diffuse sur les ondes des radios. Ils doivent seulement se référer aux conseils de la météo. Tout ce qui vient des radios privées, mettons le de coté et faisons notre travail. L’information la plus bonne est celle qui est plus avantageuse pour le bien être des citoyens. Il ne sert à rien d’écouter les radios qui induisent les gens dans l’erreur. L’hivernage n’attend personne. Evitons d’induire les paysans en erreur. Ceux qui ne partent pas au champ n’ont qu’à remuer sept fois la langue avant de parler. Chacun a son domaine de compétence. Il n’y a rien par rapport aux engrais. Travaillons pour réussir une bonne campagne , gage de sécurité alimentaire ».

 

Propos recueillis

par Tiémoko Traoré.

 

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4 COMMENTAIRES

  1. Oumarou est un escro de formation si c’est Tokola qui ta payé pour plus de fausses informations cela n’engage que vous .Ce l’affaire sera tiré au claire depuis le temps ATT ce soit disant Tokola ne fait que des salles affaires

  2. Tout parlons sérieusement il est inadmissible de dire engrais frelaté mais plutôt engrais hors norme.
    Evitons de mettre l’huile sur le feu.
    Mois entend que agronome de formation je comprends bien.

    Je souhaite vous dire d’abord que un engrais ne périmé pas, mais une bonne conservation est aussi mieux. Je suis étonné que un ministre n’arrive pas à ce défendre sur ce sujet. On dit frelaté dans le sens que ça été dénaturé, ajouter des substances étranétrangères. Alors tels ne pas le cas avec cet engrais, le rapport de Labosep ne pas que et c’est n’est écrit nulle part ailleurs ds le rapport l’existence de substances toxiques dans cet engrais. Mais le rapport dis que comme un engrais complexe 17-17-17 dans de type comme ça au lieu de 17-17-17 c’est plutôt 12-15-11. Donc c’est vraiment une grave erreur. Mais compensationble ils suffit de faire un petit calcul pour savoir la dose nécessaire. c’est pour vous dire que le mot frelaté est beaucoup trop dis. Je voudrais savoir si une fois sur un sac d’engrais vous avez une fois vue une date de péremption, c’est pas une nourriture qui est biodégradable. Je suis à votre disposition pour plus d’explication sur cet sujets à bahobJuste pour te donner bahoumarou@yahoo.fr .
    Merci et bonne compréhension
    oumarou bah
    agronome de formation

  3. Je suis d'accord avec Bakary Togola car moi même j'ai grandi dans ce secteur.Ceux sont des hommes véreux qui veulent induire nos braves paysans en erreur pour des intérêts personnels Je demande au Président de la République de se méfier de ces hommes sans foi.Il n'existe pas d'engrais FRELATE au monde. C'est un jeu de mots. Je défie qui conque. Il y a plusieurs types d'engrais suivant la nature du sol et de la plante.

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