Réussir la campagne agricole 2012-2013, c’est le challenge que lancent les agents de l’Assemblée Permanente des Chambres d’Agriculture du Mali (APCAM). Son président Bakary Togola a expliqué les dispositifs mis en œuvre pour gagner le pari. Votre hebdo préféré est allé à sa rencontre. Suivez sa plume…
Le Guido : Nous sommes en début d’hivernage et la pluie est abondante. Peut-on espérer une bonne campagne agricole cette année ?
Bakary Togola : Ce début d’hivernage est bien parti avec des pluies abondantes. Depuis le 15 mai 2012, presque toutes les localités du pays ont eu de la pluie. Les semences ont commencé à temps et celles-ci sont conformes aux normes pluviométriques souhaitées. Nous osons espérer faire une bonne récolte cette année avec l’accompagnement du Tout-Puissant. On pourrait même dépasser nos prévisions.
Vous avez sillonné une bonne partie du pays. Parlez-nous donc de l’état des cultures et des pâturages ?
Cette année, tous ceux qui ont eu de la pluie à partir du 15 mai 2012, dépassant les quantités de 10 à 15 mm, ont semé. Cette pluviométrie est conforme aux normes du Mali concernant les semences. Partout, les semis sont à la germination. A ce rythme, les semis prendront fin vers le 15 juillet 2012 sur l’ensemble du pays. Donc, il y a lieu de se réjouir de l’évolution des cultures et des pâturages, qui ont verdi partout.
En vue de mieux servir les paysans en intrants agricoles, les autorités ont subventionné l’engrais. Peut-on dire aujourd’hui que sa distribution a été faite de façon équitable ?
Nous disons que le problème de l’engrais est un peu complexe. Le Gouvernement a subventionné près de 37 milliards d’engrais pour le monde rural sur l’ensemble du pays. Malheureusement, tous les paysans n’ont pas eu à temps ces engrais. Les premiers bénéficiaires sont ceux des régions, des cercles et quelques villages proches de ces localités. A présent, beaucoup de villages attendent impatiemment ces produits. Il y a deux types d’engrais : le complexe et l’urée. On a besoin du complexe dès le début des semences. L’urée qui est en cours d’acheminement vers les paysans, peut attendre jusqu’à la fin de ce mois. Si tout le monde en bénéficiait à la date indiquée, nous pouvons garder espoir de réussir cette campagne agricole.
Quels messages pour les cotonculteurs ?
Le problème des cotonculteurs était celui du prix, c’est-à-dire le paiement. Cela est réglé depuis l’année dernière où les paysans ont eu leur argent, à raison de 255 FCFA par kilo. En août prochain, ils auront les 20 FCFA de ristournes de l’année passée. Sur une prévision de 500 000 tonnes, on en a fait 450 000 tonnes. Cette année, on a prévu 600 000 tonnes de coton graine et à la date d’aujourd’hui, on a déjà semé 450 000 ha. C’est dire qu’on pourrait atteindre les 600 000 tonnes prévues.
Le conseil que nous donnons aux producteurs, c’est d’augmenter les rendements à l’hectare. Chacun doit faire 1,2 tonne avec les 450 000 ha. On remarque déjà la volonté chez les producteurs, car ils ont fait les semences à temps. Les engrais pour les cotonculteurs ont été acheminés à temps et on n’attendait que la pluie. Aujourd’hui, les pluies sont abondantes et nous restons optimistes pour les 600 000 tonnes prévues.
Pour conclure !
Nous attirons l’attention des uns et des autres sur la nécessité de développer l’agriculture au Mali. Il y va de la sécurité alimentaire des populations. L’hivernage ne dure que trois petits mois. Il ne peut en aucune manière empêcher un homme de faire d’autres boulots. Chacun doit doubler d’ardeur pour intégrer ce travail dans son agenda. On n’a pas besoin de démontrer son importance dans la vie d’une société.
Nous demandons à tout un chacun de faire des bénédictions pour un bon hivernage. C’est à ce prix que le Bon Dieu nous accompagnera avec de la bonne pluviométrie.
Propos recueillis par Hassane KANAMBAYE