Baïdy Dramé, Président du CSDM International : « Nous allons réconcilier la diaspora avec elle-même »

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Baïdy Dramé, ce Malien de France, dont la saisine devant la cour suprême a fait invalider la modification du récépissé et tourné en dérision Mohamed Chérif Haïdara qui se pavanait avec le titre de président du CSDM. Président depuis Mai 2021, élu démocratiquement à l’unanimité par 45 pays venus des 5 continents à Bamako, Baïdy Dramé nous entretient des incidences de l’arrêt de la cour suprême, du milieu associatif dans lequel il évolue en France, des projets du CSDM pour les régions de départ au Mali. « Lors de notre prochain conseil d’administration, prévu à Bamako, nous allons signer un partenariat stratégique avec le Haut Conseil des Maliens de l’Extérieur (HCME) et voir même l’éventualité d’une fusion avec les deux structures ; pourquoi pas ? », s’interroge Baïda Dramé. Une interview à lire !

Le Républicain : Monsieur Baidy Dramé, présentez-vous à nos lecteurs ?

Baïdy Dramé : Tout d’abord, je tiens à vous remercier, de m’avoir accordé cette interview. Je suis Dramé Baïdy, natif de Nioro du Sahel, cadre associatif bénévole, installé en France depuis 1988. Président élu du CSDM International le 29 Mai 2021 à Bamako par 45 démembrements des cinq continents, lors d’un congrès extraordinaire de renouvellement de la direction du bureau CSDM.

La cour Suprême du Mali a rendu son arrêt dans le différend qui vous oppose à Haïdara qui se réclamait comme président du Conseil supérieur de la Diaspora malienne (CSDM). Expliquez-nous la signification de cette décision, et quelles sont vos impressions ?

L’arrêt de la cour suprême du Mali n’est pas une surprise en soi, simplement en République du Mali la loi relative aux associations, loi numéro 04-038 du 5 Août 2004 interdit toute modification d’un récépissé. En France, la loi 1901 qui régit les associations, interdit aussi une modification d’un récépissé. La Cour Suprême du Mali est une institution de la République, et remettre en cause sa décision relève d’une mauvaise foi.

Depuis 2018, j’ai alerté toutes nos autorités sur le cas de Mohamed Cherif Haidara. Pour ceux qui ne nous croyaient pas, l’arrêt du 13 juillet à libéré des millions de nos compatriotes tant à l’extérieur qu’à l’intérieur du pays. Ceci explique que Monsieur Mohamed Cherif Haïdara est arrivé dans la vie associative par accident. Il a ainsi divisé nos compatriotes partout où il passe ; vouloir défendre la diaspora et poursuivre 9 Maliens de l’extérieur devant les tribunaux, prouve à suffisance qu’il n’a pas milité dans la vie associative.

Cette décision signifie donc que vous êtes le seul président qui peut parler au nom de cette organisation ?

Je suis l’unique Président depuis Mai 2021, élu démocratiquement à l’unanimité par 45 pays venus des 5 continents à Bamako. Comme Président, élu le bureau m’a donné mandat pour ester en justice contre le « récépissé modifié » du 22 Février 2016, soit 4 mois après la création du CSDM pour un mandat de 5 ans. Cette modification du récépissé est, comme par hasard, opéré par le dernier venu, car il occupait la dernière place dans le premier bureau dirigé par feu Mahamane Hamidou Touré (paix sur lui). Le Président fondateur du CSDM, Mahamane Hamidou Touré était un grand frère à moi. Nous avons milité ensemble en France durant une vingtaine d’années (que la terre lui soit légère Amen). Il peut être fier de ses cadets après six longues années de bataille juridique, qui a mis fin à l’imposture de l’auto-proclamé empereur du CSDM.

En plus de la France êtes-vous reconnu également dans d’autres régions du monde car les Maliens sont partout dans le monde ?

Je suis reconnu dans le milieu associatif en Europe avec nos différents démembrements et nos partenaires européens. Initiateur et coordinateur du collectif de soutien aux sans-papiers qui regroupe toutes les faîtières maliennes de France (Haut Conseil des Maliens de France, Conseil de Base des Maliens de France, Confédération Générale des Maliens de l’Extérieur, Comité Culturel pour la Maison du Mali, Coordination Générale des Maliens d’île de France et Médecins Acteurs de Santé (MAS). Vice-président de plusieurs structures panafricaines (la Nouvelle Afrique (NAF) Diaspora Africa 21), enfin référent Afrique Sub-Saharienne du Haut-Commissariat des Diasporas Africaines de France (HCDAF).

Ce rappel s’adresse particulièrement à Monsieur Mohamed Chérif Haidara novice dans la vie associative, qui n’a connu que le CSDM et cela d’une manière pas honorable.

Pouvez-vous nous rappeler quelles étaient les raisons de la contestation qui fait qu’un autre membre se présentait comme étant le président du CSDM ?

Tout est parti de ce forum et ensuite, j’ai découvert son faux récépissé qu’il ne fournit jamais aux tribunaux, sachant qu’il détient un faux document.

Suite à la mort de 76 jeunes Maliens en Méditerranée tous originaires de SELINKEGNI dans le cercle de Bafoulabé et dont le plus âgé avait 26 ans, consterné, notre bureau a pris contact avec la Direction de l’Union Européenne à Bruxelles pour leur proposer de changer leur politique de développement dans nos pays. Le bureau CSDM-France a initié le projet de conférence Internationale à Bamako les 6-7 Avril 2018 dont le thème était: « Migration-Jeunesse-Développement ». Placé sous la présidence du Président IBK, onze ministères étaient associés, 150 invités dont les ambassadeurs de l’Union Européenne, les institutions de la République, la société civile et les partis politiques à travers les groupes parlementaires à l’AN Majorité/Opposition et les non-inscrits.

Le 6 Décembre 2017, mon bureau a pris contact avec l’Union européenne à Bruxelles pour conclure avec elle un financement de projet pour 150 jeunes Maliens de l’intérieur, candidats à l’immigration.

Après l’accord de principe de l’UE, Haïdara voulait qu’on lui transfère les fonds sur son compte, ce que j’ai trouvé étrange, car dans ce cas, même notre bureau qui en est l’initiateur ne verrait pas la couleur de ce fonds. Non content de cela, à notre insu, il alerta IBK par un courrier, du report avec comme motif, le risque de récupération politique de l’opposition à la veille des élections présidentielles de juillet-Août 2018. Il aurait été conseillé par Soumeylou Boubeye Maïga pour adresser une correspondance de report de notre projet à notre insu. Les morts sont cités dans les sorties cosmétiques de Mohamed Cherif Haïdara sur les plateaux de TV. J’ai connu feu Soumeylou Boubeye Maïga dans les années 80, je t’assure que Boubeye en lisant le projet CSDM-France ne fera rien contre. Le motif du report serait que nous sommes de l’opposition pour faire peur à IBK à la veille de l’élection présidentielle. Un autre courrier, cette fois-ci adressé par Mohamed Cherif Haïdara à l’ambassadeur de France au Mali où le motif du report est l’insécurité généralisée à Bamako.

Je ne sais pas comment avec le Président IBK, le Premier Ministre, le Président de l’Assemblée Nationale et onze départements ministériels associés, une opposition politique peut-elle récupérer cet événement. J’entends ses refrains sur les plateaux TV avec des fausses accusations. Pour ma part, j’ai des courriers en ma possession comme éléments de preuve. Tout est parti de ce forum et ensuite, j’ai découvert son faux récépissé qu’il ne fournit jamais aux tribunaux, sachant qu’il détient un faux document.

Allez-vous travailler avec la tendance qui vous a contesté ou allez-vous l’écarter du CSDM ?

Tous les soutiens de Mohamed Cherif Haïdara sont les bienvenus, notre objectif est de rassembler l’ensemble des Maliens établis à l’extérieur. Nous sommes ouverts à tous y compris les derniers soutiens de Mr Haïdara, y compris lui-même. Au-delà du CSDM la diaspora est divisée depuis plus d’une décennie ce qui n’honore pas notre pays sur les terres d’accueil.

Lors de notre prochain conseil d’administration, prévu à Bamako, nous allons signer un partenariat stratégique avec le Haut Conseil des Maliens de l’Extérieur (HCME) et voir même l’éventualité d’une fusion avec les deux structures ; pourquoi pas ? Je suis père fondateur du Haut Conseil des Maliens de l’Extérieur, personne ne peut nous divertir en accusant cette grande structure voulue par la conférence nationale souveraine de 1991.

Mon ainé Habib Sylla est une fierté pour l’ensemble de la diaspora, il n’a jamais porté plainte contre un Malien de la Diaspora, il n’a jamais insulté un Malien de l’extérieur, contrairement à l’empereur déchu du CSDM. Nous allons réconcilier la diaspora avec elle-même.

Quel message avez-vous à lancer aux Maliens de la Diaspora ?

Je m’adresse aux responsables associatifs de la Diaspora de tout bord, de toutes tendances, de faire une union sacrée pour défendre les intérêts de nos compatriotes et donner un signal fort à ceux de l’intérieur. Notre victoire n’est pas contre un camp, non pas du tout, c’est une victoire contre l’imposture.

Propos recueillis par B. Daou

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