A l’occasion du 15 mars (journée mondiale des droits du consommateur) votre canard préféré a cru bon de donner la parole au président du Regroupement pour la défense des consommateurs (Redecoma), Badou Samounou. Dans cette interview, il nous livre ses conseils et autres points de vue sur le droit à une alimentation saine.
Le Matin : La Journée Mondiale des Droits du Consommateur 2015 vient d’être célébrée le 15 mars dernier sous le thème : « le droit des consommateurs à une alimentation saine ». Quel sentiment vous anime par rapport à ce thème d’actualité, surtout au Mali ?
Badou Samounou : Pour répondre à cette question, je dirai tout simplement que c’est un sentiment de satisfaction qui m’anime. Avant tout propos, permettez-moi de rendre grâce à Allah Omnipotent qui a permis au Redecoma de célébrer cette année aussi la journée mondiale des droits du consommateur (Jmdc) 2015 sous le thème que vous venez de citer. Ce thème, au-delà du fait qu’il est d’actualité, est pour nous associations de défense des consommateurs un thème d’une extrême importance. Comme l’a dit le poète, je cite … il faut manger pour vivre…, fin de citation ; à cette citation nous disons au Redecoma, il faut manger sain pour mieux vivre. Ce n’est pas par hasard que l’Oic (organisation internationale des consommateurs) dont le Redecoma est membre plein a choisi ce thème pour la Jmdc 2015.
Le Matin : vous avez évoqué la malbouffe, quelles sont les conséquences pour la santé ?
Badou Samounou : La malbouffe, autrement dit le fait de manger mal concerne toute la population : riches ou pauvres.
Tout le monde est d’accord que nous consommons aujourd’hui trop salé, trop sucré et trop gras ; et les conséquences sur notre santé sont très bien connues : émergence de maladies chroniques comme le diabète, les maladies cardiovasculaires, certains cancers etc.
Donc c’est une sensibilisation des consommateurs pour une alimentation saine, en consommant : moins de sel, moins de sucre, moins gras.
Afin de prévenir les maladies citées plus haut qui causent beaucoup de dégâts actuellement dans le monde.
Ce qui est encore plus inquiétant, c’est la couche vulnérable, c’est-à-dire les enfants qui sont touchés par ces maladies.
C’est dont un problème de santé publique, un problème de développement ; il faut agir et vite agir avant qu’il ne soit trop tard.
L’Oic à travers la Jmdc veut faire campagne à travers des recommandations en faveur d’une Convention mondiale pour la protection et la promotion d’une alimentation saine. (Voir ci-dessous en encadré). Ces recommandations seront présentées lors de l’assemblée mondiale de l’Oms au mois de Mai 2015 à Genève.
Le Matin : quels sont les moyens dont vous disposez pour faire passer vos messages sur ce sujet et pensez-vous que le Malien lambda puisse comprendre ?
Badou Samounou : L’organisation internationale des consommateurs (Oic) ayant indiqué le thème à savoir : « le droit des consommateurs à une alimentation saine » et fourni la documentation nécessaire pouvant guider les organisations à identifier les activités à mener ; nous au Redecoma nous avons réfléchi et avons porté notre choix sur la production d’affiches.
Les mots et les images contenus dans ces affiches resterons aussi longtemps que possible sous les yeux des consommateurs qui auront la possibilité de lire et relire le message que nous avons voulu leur transmettre, et méditeront là-dessus.
Pour nous ces affiches auront plus d’impact que n’importe quelle autre activité pour marquer le 15 mars -Jmdc.
Le Matin : depuis quelques temps le Redecoma a lancé une lutte contre les produits périmés dans les boutiques, quels sont les résultats auxquels vous êtes parvenus, et quels sont les difficultés que vous avez rencontrées ?
Badou Samounou : Effectivement il y a très longtemps que le Redecoma a engagé la lutte contre les produits périmés au Mali.
C’est une action permanente que nous menons. Nous intensifions la sensibilisation pendant les mois de Ramadan, car c’est au cours de ce mois que les opérateurs économiques déversent ces produits périmés sur le marché, et les consommateurs achètent sans contrôle.
Les difficultés sont de plusieurs ordres. A commencer par les services techniques de l’Etat qui doivent nous protéger ne font pas correctement leur travail ; autrement dit ne sévissent pas.
Car si le travail était bien fait, il y aurait moins de produits périmés sur le marché.
Ensuite, nos opérateurs économiques qui sont en majorité des musulmans foulent au pied l’éthique qui doit caractériser leur profession. Cela est vraiment dommage.
Enfin les consommateurs se montrent très passifs, souvent naïfs, et achètent les produits périmés qui leur sont proposés à travers des soi-disant promotions.
Le Matin : plus précisément où en sommes-nous par rapport à l’étiquetage ?
Badou Samounou : L’étiquette est un élément capital dans l’information du consommateur. C’est elle qui nous permet d’avoir les informations nécessaires en termes d’ingrédients, date de péremption etc. ; avant toute décision d’achat.
Là aussi la balle reste dans le camp des services techniques dans la mesure où il existe une commission nationale de mise sur le marché qui statue sur tout produit avant sa mise sur le marché, en délivrant une autorisation de mise sur le marché (Amm) lorsque ce produit répond aux critères exigés.
A ce niveau aussi les consommateurs peuvent imposer l’étiquetage en devenant exigeants.
C’est pour vous dire que le consommateur a un pouvoir énorme qu’il ignore.
Ce pouvoir c’est son argent, car c’est à lui que les produits mis sur le marché sont proposés pour être achetés bien sûr.
Si vous vous rappelez, en 2012 nous avons célébré le 20ème anniversaire du Redecoma. A cette occasion nous avons largement parlé de l’étiquetage à travers une présentation faite par un spécialiste que l’Anssa (Agence National de la Sécurité Sanitaire des Aliments) a bien voulu mettre à notre disposition.
Le Matin : les grandes surfaces et les supers marchés sont-ils concernés par le problème de l’étiquetage ?
Badou Samounou : Bien sûr même si c’est de façon indirecte. Je dis indirect parce que ce ne sont pas eux qui produisent, qui conditionnent ou qui emballent.
Ils reçoivent les produits pré-emballés, et les vendent comme tels sans y apporter aucune modification.
Cependant, ces grandes surfaces et supermarchés doivent veiller, et faire en sorte que tous les produits mis en rayon soient étiquetés.
Ils doivent le faire pour l’intérêt de leurs clients (consommateurs), et pour leurs propres intérêts.
A ce niveau également les services de contrôle doivent y veiller afin que les produits périmés soient déstockés, et mis à la disposition de la commission de destruction des produits périmés.
Le Matin : quel est l’état de collaboration entre les associations de consommateurs sur ce dossier ?
Badou Samounou : Je ne sais quelle forme de collaboration vous voulez que les associations de consommateurs aient sur ce dossier, dans la mesure où le bréviaire de toute association de défense des consommateurs est les Principes Directeurs pour la Protection des Consommateurs (Pdpc) et les huit droits du consommateur dont le droit à l’Information.
C’est dans le droit à l’Information que se trouve l’étiquetage, donc une complémentarité de fait des différentes actions menées par les associations de consommateurs ; car toutes convergeant à leur information.
Le Redecoma termine en vous remerciant encore pour tout ce que vous lui faites en acceptant de véhiculer ces messages.
Cette contribution du journal « Le Matin » est inestimable, et aussi, saluons-nous ce partenariat gracieux avec le Redecoma.
Aux consommateurs de s’intéresser aux associations dont le Redecoma. Elles sont aujourd’hui très utiles. Mobilisez-vous autour du Redecoma pour le rendre fort. Unis nous serons forts ; forts nous nous ferons respecter.
Je terminerai par cette citation du Président Kennedy : « par définition, nous sommes tous des consommateurs. Les consommateurs sont le groupe économique le plus important. Ils affectent et sont affectés par presque toutes les décisions économiques publiques et privées. Pourtant, ils sont le seul groupe important […] dont les opinions sont souvent négligées. »
Réalisée par Alhassane H. Maïga
Des libyens sous la couverture de la France pour exploité la richesse de kidal c’est une honte.
Nous en appelons à Dieu et au reste de la communauté internationale qui n’est pas dans cette complicité française
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