En marge de la visite guidée des chantiers des 78 logements économiques de la SOPROMAC sur le site de Samaya avec une délégation du Ministère de l’Habitat et de l’Urbanisme, le Directeur Général de la Banque Malienne de Solidarité (BMS), Babaly Ba, nous a accordé une interview dans laquelle il revient sur le partenariat qui lie son établissement à la société constructrice de ces logements et nous lève un coin de voile sur les perspectives dans le domaine de promotion immobilière de la BMS-Sa après l’opération de fusion-absorption de la Banque de l’Habitat du Mali (BHM) qu’elle a réalisée. Il laisse entendre notamment que cette opération est une occasion pour la BMS plutôt spécialisée dans le financement des PME/PMI et de la microfinance de davantage investir dans le secteur de l’immobilier en appui à la politique étatique des logements.
Quel est l’apport de la BMS-Sa dans la réalisation de ces 78 logements ?
Notre apport ici est double. D’abord, grâce à nous, le promoteur a pu acquérir le terrain. Nous avons facilité l’acquisition du terrain au profit du promoteur, qui a réalisé une première cité de 50 logements sur ce même site (de Samaya, ndlr). Deuxième étape de notre intervention : le financement de la réalisation des 78 logements. Ce financement a été fait avec un suivi non seulement de l’Etat avec la Direction Nationale de l’Urbanisme et de l’Habitat, mais aussi avec un suivi exercé par nos techniciens pour s’assurer qu’il y a un phasage entre les décaissements et les réalisations sur le terrain. C’est pourquoi vous avez constaté que nous sommes en fin de financement et en fin des travaux. Et, il y a une parfaite évolution entre les deux situations.
A combien peut-on évaluer l’intervention de la BMS-Sa ?
L’ensemble des décaissements est à ce jour estimé à trois milliards cinq cent mille. Ce coût ne comprend pas le prix du terrain (il faut compter environ 9 millions de F CFA pour un terrain de 250 m2). Le coût des terrains n’est pas vraiment élevé. Ils ont été achetés. Ce ne sont pas des affectations de l’Etat, qui auraient pu réduire le prix de sortie des logements. Vous êtes à 15 minutes de l’ACI 2000. Ce sont 78 logements sur 7 à 8 hectares.
Quels sont, en quelques mots, les termes de la clause qui vous lie à la SOPROMAC ?
La SOPROMAC, comme est, comme toutes les entreprises privées qui font de la promotion immobilière, un partenaire. LA BMS était elle-même, d’abord dans la promotion immobilière. Elle vient de faire une fusion-absorption avec la BHM et, l’esprit de l’Etat qui a ordonné l’exécution de cette opération, est de booster la promotion immobilière pour augmenter l’offre de logements pour notre pays.
En agissant ainsi, nous considérons que nous avons participé à l’accroissement de l’offre. A quelques mètres du site des 78 logements de Samaya, nous avons 180 lots dont vous verrez la construction sous forme de duplex. Pourquoi le duplex ? Parce qu’il faut que les gens apprennent à aller aussi en hauteur. On ne peut occuper toutes les surfaces. C’est aussi plus commode. Vous avez quatre chambres plus un salon…ça participe de l’amélioration des conditions de vie des Maliens. C’est comme cela qu’on développe la classe moyenne dans un pays. Après l’alimentaire, c’est l’habitat. Et bien attendu, la santé doit primer sur tout mais, il faut quand même des conditions de vie. Le minimum de conditions d’hygiène qui puissent améliorer la santé.
En quoi la fusion-absorption de la BHM va-t-elle influer sur la politique de financement du secteur immobilier par la BMS-Sa ?
D’abord, la BHM était une banque spécialisée dans l’habitat. On a des hommes et des femmes qui vont nous rejoindre et qui ont une expérience, une capacité plus avérée en matière de construction de logements.
Deuxièmement, nous avons des ressources. La BMS a d’importantes ressources qu’elle va consacrer au financement de la promotion immobilière. Il y a les disponibilités en terre, il y a les disponibilités en ressources financières. Il y a les compétences en matière de ressources humaines. Nous pensons donc que toutes les conditions sont réunies pour investir dans la promotion immobilière. C’est donc une complémentarité.
La BMS était plutôt spécialisée dans le financement des PME, dans le financement de la micro-finance auxquelles priorités viennent s’ajouter aujourd’hui les logements (sociaux et économiques).
Ici (sur le site de Samaya) ce n’est pas social. Ce sont des logements économiques, de la classe moyenne. Des logements de cadres. Il y a plus de 10 000 logements qui sont en construction déjà pour les logements sociaux. A côté de ceux-ci, à quelques centaines de mètres, ce sont des logements économiques pour la classe moyenne. Voilà notre esprit. Nous venons en complément de la politique de l’habitat du gouvernement du Mali.
Entretien réalisé par Aly Enéba Guindo