Awa Diarra à propos de son nouvel album «An Ka Ben» : «Vu la situation politico-sécuritaire actuelle, je me suis beaucoup appesantie sur la paix»

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Awa Diarra, du Bélédougou, village de Massadonla-Sirakoroba, est arrivée dans la musique par passion pour les chanteurs du Wassolo. Bien qu’elle n’ait obtenu le soutien de son père pour devenir artiste, elle a persévéré dans la  musique et a aujourd’hui, à son actif, trois albums. Elle vient d’enregistrer son quatrième intitulé «An Ka Ben», dont la dédicace se fera très prochainement. Dans l’interview qui suit, elle nous parle de son parcours et de ses perspectives.

 

Comment êtes-vous parvenue à embrasser la musique ?

 

Awa Diarra : Depuis très jeune, ma voix portait beaucoup quand je chantais avec mes camarades d’enfance. Mon père pouvait identifier ma voix de loin, quand je chantais. Et il me chassait, une fois de retour à la maison. Cela n’a pas du tout changé mon ambition de devenir artiste, vu que j’étais vraiment une passionnée de la musique du Wassolo. Vous avez certainement fait le constat que ma musique est issue du terroir du Wassolo.

 

Combien d’albums avez-vous à votre actif depuis le début de votre carrière musicale ?

 

J’ai trois albums et je viens d’enregistrer le quatrième (An Ka Ben). Pour ce qui est de mon premier album (Donkan), je l’ai composé avec Samba Issou, dans lequel, il chante deux morceaux. Il m’a ensuite emmenée au Bureau des droits d’auteur pour me dire : «Awa Diarra, toutes les chansons que tu peux reprendre de mes productions, fais-le sans droit d’auteur». Mon deuxième est (Banani), dans lequel je rends hommage à ces illustres artistes musiciens que le temps à consumer. Je parle de Moudjadja, Tata Diakité, Chéché Dramé. Qu’ils ne meurent pas dans nos vagues souvenirs ! Le troisième album (Mogo bè ni djigui) s’adresse à mes fans. Quant au nouvel album, le quatrième (An ka ben), je l’ai réalisé avec l’appui d’un Sonrai qui m’a beaucoup aimé et j’ai composé un morceau Takamba en son honneur.

 

Qu’ont en commun vos quatre albums ?

 

Mes albums ont en commun beaucoup de choses. Le premier point commun, c’est la culture malienne, nos valeurs africaines. Le second, c’est le vivre-ensemble, en d’autre terme, la paix dont nous avons tant besoin aujourd’hui. Vu la situation politico-sécuritaire actuelle du pays, je me suis beaucoup appesantie sur la paix dans mon dernier album ; d’où le titre : «Entendons-nous». Le troisième point commun c’est que mes chansons sont les résultats de mes propres inspirations.

 

Pouvez-vous nous parler des hauts et des bas dans votre vie d’artiste musicienne ?

 

La vie d’artiste n’est vraiment pas facile, vous le savez mieux que moi. Mais je rends grâce au Tout-Puissant, Allah, car je n’ai connu aucun problème dans la composition de mes chansons. Même l’enregistrement de mes albums s’est fait grâce aux personnes de bonne volonté. J’ai toujours approché mes aînés artistes quand je fais mes compositions et je n’ai jamais eu de problèmes avec eux. Mais, ce qui me choque, c’est l’avènement des cartes Mémoire pour les téléphones portables. Les artistes griots s’en sortent mieux que nous autres, car ils peuvent faire des éloges pour gagner de l’argent.  Nous, nous gagnons grâce à des gens qui décident d’eux-mêmes de nous faire des gestes, étant donné que nos œuvres sont souvent, j’allais même dire, toujours piratées.

 

Avez-vous déjà donné des concerts à l’intérieur ou à l’extérieur du Mali ?

Malheureusement, pas à l’extérieur. Mais j’ai encore la chance de sortir du Mali. Sinon, j’ai sillonné presque tous les coins et recoins du pays. Du premier album au deuxième, c’était non-stop avec les concerts. Mon seul souhait est de sortir hors du Mali, voire de l’Afrique. En attendant, des concerts sont prévus juste après la dédicace de mon nouvel album.

 

Un message pour les Maliens en ces temps de crise ?

 

Mon message pour les Maliens est surtout un appel. Qu’on accepte de nous asseoir pour discuter sérieusement afin de trouver une solution définitive à la crise que vit notre pays. Que chacun, dans son domaine, sache son rôle et le joue honnêtement et pleinement pour la survie de notre grande Nation qu’est le Maliba !

Propos recueillis par Gabriel TIENOU/Stagiaire

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