Voulez-vous vous présenter à nos lecteurs ?
Je suis Mamadou Dembélé, plus connu sous le nom de « Dabara ». J’ai commencé la musique dès le plus jeune âge. Je suis mondialement connu depuis mon passage à l’émission Case-Sanga.
Qu’est-ce qui explique votre présence au festival Bélènitougou ?
Je peux dire que je suis de Somasso. Parce que je suis devenu ‘‘Dabara’’, comme je l’ai dit, grâce à Case-Sanga. Et Markatié Daou, aujourd’hui président de l’Association pour le développement de Somasso est l’homme à la base de mon inscription à cette émission. Quand celui-ci organise un festival dans son village, je n’ai pas besoin d’invitation, je ne fais que mon devoir.
Que pensez-vous de la première édition du Festival Bèlètinougou ?
Ce festival est une réussite. Je me suis cru à la troisième édition. Nous avons reçu un accueil chaleureux et le public est au rendez-vous. Dans les années à venir, l’organisation doit essayer juste de revoir la scène. On va passer du cercle traditionnel qu’on voit dans les spectacles en milieu rural à une scène plus moderne. Pour que de loin, le public puisse voir le spectacle.
On entend dire beaucoup de chose sur l’ascension fulgurante de ‘’Dabara’’, certains affirment même qu’Abdoulaye Diabaté vous a même donné un fétiche. Qu’en-est-il ?
[Rire]. Quand on est aidé par des personnes de bonne volonté, comme Markatié Daou, on ne peut que réussir dans la vie. Avec la bénédiction de mes maitres comme Abdoulaye Diabaté et Molibaly Keïta, les gens pensent que vous avez autre chose. Je ne connais rien. Je n’ai pas de fétiche, je ne suis qu’un chanteur.
Que faites-vous pour le développement et la reconnaissance du balafon à l’échelle nationale et internationale ?
Dans le cadre du développement du balafon, j’ai créé l’association des Balafons. Ainsi, nous avons organisé la 1ère édition de la nuit du balafon sur les berges du fleuve Djoliba au Palais de la culture. C’était l’année dernière. Nous sommes en train de préparer la deuxième édition. Avec ces évènements, j’essaye de faire en sorte que le balafon ne soit pas seulement vu comme un instrument du village. Et que dans les boites de nuit, qu’on joue et danse le balafon.
Vous avez fait une chanson intitulée « Somasso». En quel honneur ! Et quel est message derrière cette chanson ?
[Chant]. C’est grâce à mon père que j’ai fait cette chanson. C’est lui qui m’a expliqué un peu l’historique de ce village et c’est comme ça que j’ai fait la chanson. Je parle des activités qu’on trouve ici à Somasso, telles que la chasse, l’agriculture, l’élevage et le métier de forgeron. Je magnifie aussi dans cette chanson l’harmonieuse cohabitation entre les groupes ethniques à Somasso (les Bambaras, les Miankas, les forgerons.…).
Avez-vous des élèves ? Si oui, combien ? Et avez-vous prévu une tournée dans les jours à venir ?
Oui j’ai des élèves. Environ 12 élèves qui apprennent avec moi le balafon. Six d’entre eux vivent avec moi. J’ai une tournée en perspective. D’ailleurs je dois jouer à Paris le samedi prochain. J’ai voulu être à Somasso avant de partir.
A quand votre prochain album ? Si oui avec combien de titre ?
Oui, mon prochain album est fin prêt. Le titre est « Bamako ». Il n’est pas encore disponible sur le marché mais l’enregistrement est terminé. Cet album comporte 12 titres et dans un mois environ les fans pourront l’avoir sur le marché.
Avez-vous un message ?
Je remercie les organisateurs de ce festival et les festivaliers venus de très loin pour donner à l’événement un ton particulier. Je vous remercie de m’avoir tendu votre micro.
NDLR : lors des festivités de lancement du festival Bélénitougou de Somasso (du 14 au 16 février), l’artiste Mamadou Dembélé alias Dabara a été marié au village de Somasso par son chef de village, Bayo Dao. Des graines de Dah, de coton, des cauris et une bande de cotonnade ont été remis au nouveau marié lui-même. Cette forme de dot a un sens particulier en milieu traditionnel Minianka et Bambara. En acceptant allègrement ce mariage, Dabara devient d’office un citoyen du village de Somasso et porte ainsi le patronyme Dao (cousin des Dembélé, Traoré, Diabaté…). Au fait tout ceci participe du renforcement des liens de cousinage à plaisanterie. Ce qui fait la beauté du village de Somasso.
* A. Berthé
Les titres et l’encadré sont de la rédaction
“…cousinage à plaisanterie.” ? 😯
Si c’est pour traduire “Sanankougna” c’est pas approprié ! 🙁
les Sanankoun ne sont pas des cousins, et leur taquinerie verbale est plus profonde que la plaisanterie…et ceci n’est que la partie visible du sanankougna…
A ne pas confondre avec “tolöngnokongna” qui se fait en famille entre : petits fis et grand parent, entre beaux frères et belles sœurs…(la dénomination des membre de notre famille est assez large, il n’y a pas de mots français pour désigner certains) par exemple le frère de ton père est bènôkô sa soeur est tènin, …le frère de ta mère est binkè sa soeur est barinn …pour désigner les cousins, il faut distinguer de quel côté on se situe, côté maternel ou paternel etc….
“Tanti -tonton” a complètement occulter les vrais désignations des membres de la famille, compréhensible, car la majeur partie de la population est analphabète de sa propre langue et culture…
Bref certains de nos mots n’ont pas d’équivalent en français, alors le mieux, pour ne pas dénaturer notre vocabulaire est choisir un article le ou la suivi de notre prononciation du mot : le ou la sinankougna, le ou la djéli, le ou la noumou etc.
Pour en savoir plus, apprenez le Nko (en un rien de temps) et allez visiter nos différentes librairies….
Vive le Nko ! 😉
Tout à fait d accord avec vous sèkè! 🙄 🙄 🙄 j’en fais des maladies des fois de voir que nous sommes pauvres de notre propre culture!
Aprenons tous le Nko, c’est utile et important 😉 😉 😉 😉
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