Tombeur de Dioncounda Traoré dans la circonscription de Nara aux législatives de 2002, l’honorable Moussa BADIAGA, Secrétaire administratif du Bureau Politique National du Rassemblement pour le Mali et non moins membre du Parlement de la CEDEAO, revient dans cette interview sur l’actualité sociopolitique du Mali et sur les missions sensibles de la commission loi de l’Assemblée nationale dont il est membre. Le Secrétaire général adjoint de la section RPM de Nara pense qu’organiser des élections partielles pour suppléer chaque député défunt coûte trop cher. Il jette aussi un pavé dans la marre du gouvernement quant à la nature juridique de l’Accord pour la paix et la réconciliation signé entre l’Etat du Mali et les groupes armés.
L’Enquêteur : Comment se porte aujourd’hui la population de Nara dont vous êtes l’élu ?
Honorable Moussa BADIAGA : Je suis effectivement un député élu dans le cercle de Nara. Le cercle se porte bien. Sur le plan de la campagne agricole, la pluie est bien répartie dans l’espace et dans le temps jusqu’à la date d’aujourd’hui. Cependant, il y a la psychose par rapport à l’attaque de la ville de Nara par des jihadistes, une psychose réelle au niveau des villages frontaliers et au niveau de certaines communes du cercle. Je profite de l’occasion pour féliciter le chef du camp militaire de Nara et ses hommes pour leur réponse appropriée aux assaillants jihadistes.
Le cercle de Nara, avant votre élection, souffrait de pénurie d’eau. Est ¬ce qu’on est à mesure de dire aujourd’hui que cette crise n’est plus qu’un triste souvenir ?
Honorable Moussa BADIAGA : Effectivement, cela est un triste souvenir grâce à l’engagement du président de la République et du gouvernement, à travers le ministre de l’Energie et de l’Eau. Le gouvernement a payé un nouveau moteur qui a été remis à la Nara. Aujourd’hui, le problème d’eau est réglé à Nara. Cependant, je souhaite que les gestionnaires de l’adduction d’eau pensent à réhabiliter le système d’adduction parce que la tuyauterie est vieillissante. Il faudra la refaire.
Le président de la République semble ne pas être satisfait du rendement de sa majorité face à une opposition plus agressive et mieux organisée. Quels sont vos commentaires sur cette critique de la majorité ?
Honorable Moussa BADIAGA : Je pense que ce n’est pas une critique. Il a relevé le fait que la majorité n’est pas audible comparativement à l’opposition. C’est réel. L’opposition est dans son rôle. A chaque événement, elle arrive à dire ce qu’elle pense ou à réagir. Quant à la majorité, nous avons effectivement un déficit de communication. Nous ne communiquons pas beaucoup au niveau de la majorité, que ce soit au niveau de la Convention de la majorité présidentielle (CMP) ou au niveau des groupes parlementaires. Il y a des efforts à faire à ce niveau pour satisfaire et accompagner utilement le président de la république.
Il y en a qui, au sein de la majorité, décrient ce que le Rassemblement pour le Mali (RPM) fasse cavalier seul en tirant la couverture de la réussite du régime à soi. Qu’en dites vous en tant que membre du Bureau politique national du RPM ?
Honorable Moussa BADIAGA : Chacun jouit de sa liberté d’opinion au sein de la majorité. C’est une grande majorité de plus de 65 partis politiques dont le RPM est le socle. Le projet de société du RPM a servi de socle pour l’élaboration du programme du gouvernement. Le RPM est au centre de cette majorité. Et, au niveau de l’Assemblée nationale, il a le plus grand nombre de députés. Ce qui est aussi une réalité. Vous savez, dans tout grand ensemble, il y a des critiques, des non satisfaits… Le RPM joue son rôle et ceux qui nous accompagnent doivent le faire utilement. Nous entendons malheureusement quelquefois des propos du genre « on n’a pas eu de place », « on n’a pas été promu », « le RPM ramène tout à lui seul »…Mais tout le monde voit si le RPM ramène tout à lui. Non, du tout ! Mais, les gens pensent qu’il faut être promus, avoir un poste par-ci par-là… Sinon, le RPM joue pleinement son rôle et prend essentiellement en charge les dépenses imputables à la majorité pour le fonctionnement de la majorité.
Eu égard justement à toutes ces considérations, pensez vous aujourd’hui, qu’il soit possible de mettre sur pied des grands ensembles politiques constitués des partis membres des différents pôles existants ?
Honorable Moussa BADIAGA : Il est essentiel de mettre en place de grands ensembles et c’est la vision du président de la République, Ibrahim Boubacar Kéita. Avant qu’il ne soit élu, étant président du RPM. Il a toujours souhaité qu’il y ait un grand ensemble, surtout de Gauche au Mali. Il a toujours œuvré dans ce sens. Je pense que des grands ensembles valent mieux que des émiettements de partis politiques. Aujourd’hui, nous sommes près de 170 partis politiques. Mais est-ce que le Mali a besoin de tout ceci ? Avec la constitution de deux grands ensembles politiques (la Gauche et la Droite) et en ce moment, les propositions seront constructives et la démocratie gagnerait.
Vous êtes membre du BPN¬RPM, si vous devriez être dans un grand ensemble politique, avec quels partis politiques êtes vous disposés à composer ? Qui pour rejoindre qui ?
Honorable Moussa BADIAGA : Il y a déjà un noyau qui se forme autour du Rassemblement pour le Mali : l’Adema, la CDS, le CNID….Le Parena était un moment partant, de même que le parti de Soumana Sako, la Cnas-Faso Hère. Il y a aussi d’autres partis qui se réclament de la Gauche et de l’Internationale socialiste.
Vous êtes membre de la Commission Loi de l’Assemblée nationale. Beaucoup de lois ou projets de loi, dont celle relative à la parité, sont bloquées sur la table du parlement. Que feriez-vous pour que ces lois soient le plus tôt adoptées ?
Honorable Moussa BADIAGA : Permettez-moi de préciser ici qu’il ne s’agit pas d’une loi sur la parité, il s’agit plutôt d’une loi instituant des mesures visant à favoriser la promotion des femmes aux postes électifs et nominatifs. Et, cette loi est en souffrance. Mais comme vous le savez, le Mali a son passé. Cette loi fait face aujourd’hui à des problèmes dus aux pesanteurs sociales. Ensuite, les députés ont remarqué que cette loi n’a pas eu le portage administratif et politique nécessaire avant d’être déposée sur la table de l’Assemblée nationale. Or, chaque député a un ensemble social, un environnement autour de lui, de sa circonscription jusqu’à l’Assemblée nationale.
Les pesanteurs sociales, le poids de nos coutumes et traditions voire la religion, qui s’immiscent dans la politique, sont des facteurs qui bloquent l’adoption de ce projet de loi. Aussi, comprenons que le Mali est un pays post-conflit.
Il est à noter que la commission travail, emploi et promotion de la femme est entrain de fournir des efforts. Elle a rédigé un premier rapport d’écoutes, puis un second rapport d’écoutes et à la prochaine session, on doit pouvoir adopter cette loi. Adopter cette loi c’est aussi répondre à une des aspirations du président de la République, Ibrahim Boubacar Kéita, qui a toujours été constant en matière de promotion de la femme.
Pour rappel, lors de la mandature 1997-2002, alors qu’il était Premier ministre et président de l’Adema, les 22 sur 25 femmes élues à l’Assemblée nationale étaient de l’Adema. Entre 2002-2007, cette fois-ci, président du parti RPM, 11 des 15 femmes élues à l’Assemblée nationale, étaient du Rassemblement pour le Mali. Et aujourd’hui, l’actuel mandat, sur les 13 femmes députées, les 11 sont du Rassemblement pour le Mali.
Pour information, dans les statuts du RPM, à l’article 68, il est bien stipulé « A l’occasion des instances de renouvellement des organes et de désignations des candidats du Parti aux élections générales, le Bureau Politique National fixe un quota garantissant une bonne représentation des femmes et des jeunes. Cette disposition s’applique également lors de la désignation des cadres du Parti aux fonctions politiques et administratives. » .
Je peux dire qu’Ibrahim Boubacar KEITA est constant en la matière et, faire passer cette loi à l’Assemblée nationale, va lui mettre du baume au cœur. Le président de la République attend beaucoup du groupe parlementaire qu’il a déjà rencontré à cet effet et, Inch’Allah, en octobre prochain, nous ferons tout pour faire passer cette loi.
L’Accord pour la paix a été signé entre le gouvernement du Mali et les groupes armés et d’autodéfense. Sa nature ne nécessiterait- elle pas une révision de la Constitution du Mali ?
Honorable Moussa BADIAGA : Effectivement, Moi même, j’ai des problèmes par rapport à la nature juridique de l’accord. Est-ce qu’il faut amener cet accord au niveau de l’Assemblée nationale pour le ratifier ? Faut-il, à partir de cet accord, prendre des lois et des règlements… Je souhaiterais que le gouvernement puisse amener cet accord à l’Assemblée nationale pour ratification et pour donner son quitus en vue de son application. Cela va en effet résoudre la question relative à sa nature juridique.
Est-ce à dire que vous émettez des doutes sur sa qualité et son applicabilité ?
Honorable Moussa BADIAGA : Les juristes vont l’analyser. Mais moi, je pense que l’accord devrait passer par l’Assemblée nationale.
La question du remplacement des députés dont la vacance des pouvoirs est constatée se pose avec acuité. Au niveau de la Commission loi, quelle alternative proposez-vous aux élections partielles ?
Honorable Moussa BADIAGA : Le problème de suppléance se pose effectivement. Les partielles coûtent cher à l’Etat malien. A chaque décès d’un député, ce sont des millions qu’on investit pour le remplacer.
Je suis de ceux qui sont d’accord pour l’application de la suppléance au niveau de l’Assemblée nationale.
D’ailleurs, je suis en train de rassembler un certain nombre de documents pour faire une proposition de loi en ce sens.
Je suis également en train de contacter mes camarades Députés pour qu’on puisse instituer la suppléance au niveau de l’Assemblée nationale et ainsi, éviter des dépenses à l’Etat malien.
Et le mot de la fin…
Honorable Moussa BADIAGA : Un appel à l’endroit de tous les Maliens. Il faut que chaque Malienne et chaque Malien sache que nous venons de très loin et que l’héritage était lourd lorsque le président Ibrahim Boubacar KEITA Kéita prenait le pouvoir.
Il n’y avait pas d’Etat. Aujourd’hui, grâce à son engagement, à celui de la classe politique et des partenaires techniques et financiers, de tous les amis du Mali…le pays est en train de sortir de la crise. L’appel : c’est d’être solidaire, vigilant et engagé pour que le processus de paix puisse aboutir et que le Mali se réconcilie avec lui-même ; pour qu’on puisse amorcer le développement du Mali.
Propos recueillis par Amadou Salif Guindo
Mon Dieu ! On aura tout entendu avec ces tocards du RPM. Comment peut-on dire qu’entretenir 147 suppléants revient moins cher que l’organisation d’une élection partielle en cas de décès ? Alors ils sont combien à crever le temps d’un mandat ? Avant d’amener des suppléants trouvez d’abord un rôle pour les Députés, ils sont des fainéants qu’il serait bon de se débarrasser. 😀 😀
AU VU DE LA PHOTO, DEUX HYPOTHESES:
Soit il est enceinte et auquel cas, il attend des jumeaux,
Soit son tailleur a sombré dans l’alcoolisme, et il travaille bourré! 😆 😆 😆 😆 😆 😆 😆 😆 😆 😆 😆 😆 😆 😆 😆 😆 😆 😆 😆 😆
je suis pour la suppleance en cas d’incompetence et ou de trahison du pays, et ainsi tous ces nullards deputes de la majorite seront balayes et remplaces par des elus qui mettront ibk a la touche pour incompetence, violation de la constitution et de la laicite, gaspillage des ressources publiques, complicite avec des groupes rebelles
Choisir son suppléant !… C’est choisir son assassin …
Non ! … cette idée n’est pas bonne. 😀 … Rien qu’à la commission des finances, il y a déjà trois cadavres en seulement 2 ans…
La meilleure idée est la suivante : chaque parti politique établit une liste unique de candidats – députés qui seront élus à la proportionnelle.
En cas de décès d’un député, le parti propose un remplaçant sur la liste.
Voilà. 😀 😀 😀
honorable merci pour la proposition.En Europe cela passe mais en Afrique surtout au mali les marabouts et les fétiches ne chomeront plus et les deux tiers des députés seront remplacés par leur suppléants avant la fin du mandat.Ceux qui terminent le mandat resteront des loques humaines avec les séquelles des fétiches.Bonne fête
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