Arouna Issa Maïga: Dans les marchés, on doit faire beaucoup attention à la sécurité

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La Nouvelle République : Bonjour M. Maiga, présentez vous à nos lecteurs.

Arouna I. Maiga : Je m’appelle Arouna Issa Maiga, je suis expert à la cour suprême et prés de tous les tribunaux du Mali depuis le 03 février1988 et consultant en électricité et aussi dans une société ivoirienne du nom de APDF depuis 1995. Je m’occupe des études hautes tension, basses tension, conseil et sinistre. J’ai commencé à travailler à l’EDM depuis 1971 après l’obtention de mon BTS en électro mécanique à l’ECICA. J’ai gravi tous les échelons et au 31 décembre 2008, quand j’ai fais prévaloir mes droits à la retraite, j’étais classé dans la catégorie de cadre A. Après plusieurs stages de perfectionnement en Europe, j’ai été directeur régional de l’EDM à Tombouctou et à Koutiala. Je suis revenu à Bamako pour m’occuper des grands travaux de Balingué pour la création des différents départs HTA, MT (aériens et souterrains). Ensuite en tant que chef de section études et ordonnancement, je m’occupais de tout ce qui est études pour les branchements : usage domestique et industrielle. Depuis ma retraite, je dirige un bureau d’études pour les études en haute et basse tension, conseil et sinistre. Je suis un pure produit de la direction de la distribution : exploitation de Bamako. L es professionnels savent ce que c’est.

 

La Nouvelle République : Qu’est ce qui a pu provoquer l’incendie du marché Washington de Gao ?

Arouna I. Maiga : Je suis désolé pour ce qui s’est passé à Gao et je partage la douleur de mes frères. Par 2 fois en l’espace de 3 ans le marché a pris feu. Il est difficile, dans ces conditions de connaitre les raisons de l’incendie de Gao. Il semble que la leçon du passé n’a pas été retenue. Un incendie peut avoir plusieurs origines : ça peut être volontaire mais ça peut être aussi d’origine électrique. Aujourd’hui on assiste aussi, partout en Afrique, à des installations bricolées, qui sont généralement à l’origine d’incidents regrettables au niveau de ses marchés un peu partout en Afrique.

 

La Nouvelle République : Quelle appréciation avez-vous des installations électriques dans de tels lieux ?

Arouna I. Maiga : Dans les marchés, on doit faire beaucoup attention à la sécurité. Il y a des gens qui sont très têtu. Quand tu veux faire des installations et que toutes les conditions ne sont pas requises, il y a problème. Il ne peut y avoir que des sinistres de ce genre. Il y a un cahier de charges, en la matière, à respecter. Pour les installations, il est mieux de les confier à ceux qui s’y connaissent pour être dans les bonnes conditions d’exploitation. Il est souhaitable que le réseau d’alimentation soit souterrain et que les installations intérieures soit encastrées

 

La Nouvelle République : Chaque fois qu’il y a un incident de ce genre, les gens pensent aux courts circuits. Qu’est ce qu’un court circuit ?

Arouna I. Maiga : C’est le contact de 2 files. Ils peuvent être le contacte du   neutre avec la phase. Quand 2 phases se touchent, c’est aussi un court circuit. Dans les deux cas, la décharge électrique est très puissante. Mais pour affirmer que c’est un court circuit, il faut avoir des preuves de cela.

Car généralement il y a des traces de flammes.

                                                                                                                           

 La Nouvelle République : Qu’est ce qu’il faut faire pour sécuriser les lieux ?

Arouna I. Maiga : Pour ce qui est du cas de Gao, j’ignore ce qui c’est passé car je n’étais pas sur les lieux. Pour le future, afin de sécuriser il serait souhaitable de mettre aux 4 angles des bouches d’incendie et 2 au milieu de part et d’autre. Ces bouches d’incendie doivent être alimentés par des tuyaux ayant un diamètre de 110 cm pour avoir un maximum de pression pour pouvoir éteindre un dégât. Il faut aussi que chaque commerçant accepte de se munir d’un instincteur. Un exercice de simulation doit être fait au moins 3 fois dans l’année pour les préparer à des cas éventuels.

 

La Nouvelle République : Quand est ce qu’on peut dire que les installations électriques sont fiables ?

Arouna I. Maiga : Une installation est fiable lorsque toutes les conditions d’exploitation du cahier de charges en électricité sont réunies : le choix des circuits de puissance, la mise à la terre, la protection mécanique des installations, l’utilisation de disjoncteur différentiel.     

                                                                                                                       

La Nouvelle République : En tant qu’expert, qu’est ce que vous pouvez apporter dans ce domaine ?

Arouna I. Maiga : Tant que les installations intérieures n’ont pas été réalisées dans les normes, il faut s’attendre à des désagréments : l’incendie.

Pour éviter les échauffements des files, il faut toujours faire des études au préalable. A partir du moment où, on a une exploitation quelconque, qui n’est pas une exploitation domestique, il est bon d’avoir son instincteur. Lorsqu’un immeuble dépasse 2 niveaux, il faut 2 bouches d’incendie et des colonnes montantes pour une bonne répartition de l’électricité à partir des tableaux de 2 ; 6,12 etc. Il faut mettre l’accent sur la sécurité des installations.

 

La Nouvelle République : Quel est votre dernier mot ?

Arouna I. Maiga : Je m’adresse aux assurances de la place. Certains immeubles dès au départ devraient être assuré. Il faut que les propriétaires de ces immeubles aient les conseilles nécessaires en matière d’installation électrique. Ceux qui construisent des usines doivent faire des études en électricité au préalable. Pour ce qui est des appels d’offres, un expert devait être associé dès la phase de conception du projet pour permettre la prise en compte de tous les paramètres. C’est des aspects qui ne sont pas pris en compte et on  ce trouve dans des cas d’avenant gênent. Cela est valable pour les agences immobilières qui font des conceptions, de même pour ceux qui font des études de faisabilité ou des morcellements. Je m’adresse aussi au entreprises pour le déplacement de lignes en BT, HTA , en lignes souterraines MT et créations de lignes d’éclairage public. 

Propos recueillis par Akhimy Maiga

 

 

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