Dans un entretien qu’il nous accordé, le Maire Sadou Harouna Diallo, s’est expliqué tout en déplorant la manière dont il a été suspendu le Ministre Abdoulaye Aliou Idrissa Maïga. Sans aucune forme de procès, il a décidé d’attaquer cette décision du chef de son département. Morceaux choisis pour vous par Bokari Dicko.
Mali Demain : A votre arrivée à Gao, que s’est-il passé ?
M. Sadou Harouna Diallo : Lorsque je suis arrivée à Gao, j’ai été interpelé par les populations qui m’ont élues maire de la ville qui évoquent la présence de journalistes venus de Bamako pour s’enquérir de la situation sécuritaire, politique, économique.
Le climat était tendu
C’est dans ce cadre que j’ai invité les radios de la ville pour une conférence de presse afin d’édifier els lanternes de leurs auditeurs. L’objet de cette rencontre était d’expliquer que j’ai reçue dans mon bureau le Préfet et son adjoint qui sont venus pour faire la passation. Le climat était très lourd et tendu car les jeunes voulaient les empêcher d’accéder à mon bureau. Aussi, les mouvements armés voulaient agir, je les ai dissuadé que leur acte ne me servira pas et que nous sommes dans un état de droit et mieux, que nous sommes avec l’Etat et non contre lui. Mon appel a été entendu, Dieu merci ! C’est l’occasion de remercier les populations de Gao pour leur sens élevé de respect de l’autorité. C’est après ces moments difficiles que le Préfet et son Adjoint m’ont signifié la lettre du Ministre qui me suspendait de ma fonction de maire de la commune urbaine de Gao. Aussi, j’ai dit au Préfet et à son
adjoint que ce sont eux qui m’ont suspendu et non le Ministre. Ils m’ont répondu que c’est la forme.
Mali Demain : Qu’avez-vous rétorquée ?
Vous m’avez enlevé par abus de pouvoir…
M. Sadou Harouna Diallo : Le Préfet a précisé que c’est le Ministre qui m’a sanctionné. J’ai pris acte et a dit qu’à partir de ce jour, je ne mettrai plus pieds dans la cour de la mairie et je vais de ce pas, en vacances. Mieux, je ne ferai pas de passation de service et attaquera la décision du Ministre qui me suspend de ma fonction de maire de la commune urbaine de Gao. Je considère que vous m’avez enlevé par abus de pouvoir, mettez illégalement quelqu’un d‘autre à ma place. Je lance au défi quiconque d’apporte le moindre document qui porte ma signature donnant ou cédant la berge à quelqu’un. Je fais confiance à notre justice.
Mali Demain : Qu’avez-vous fait pour éviter la violence ?
M. Sadou Harouna Diallo : Enfin, j’ai demandé aux populations de Gao de prendre acte de cette décision comme je l’ai fait, sans faire de casses car je suis un bâtisseur et ne veux pas de dégâts dans notre ville. Et chaque brique de Gao compte pour moi. Mieux, je rappelle les uns et les autres que notre ville a trop souffert pour mériter de telle chose. Je suis serein et patriote d premier rang. Je fais con fiance à notre appareil judiciaire pour que la vérité éclate puisque la faute d’une administration, implique l’Etat dans la mesure où il y a justice.
Malgré mes cris du cœur dans toutes les radios de la ville pour calmer les esprits, 24heures après, les forces vives sont sorties pour exprimer leur ras-le-bol. Mais je continue à les respecter parce qu’elles n’ont pas fait de dégâts. En voyant cette démonstration, j’ai pris peur et a quitté la ville pour Bamako. Maire ou pas, je fais partie des patriotes maliens qui construisent le pays. Et quand le Mali brûlait, je suis le premier à demander un plan Marshall. Malgré tout, je suis un homme de paix mais n’aime pas l’impunité, ni les abus de pouvoir. Je suis un Ardo.
Propos recueillis par Bokari Dicko
Accueil Interview
Cet homme est un menteur bravo au ministre pour l avoir degagé
Opportunistes
Ce maire est maudit pour avoir diffamé notre pays pendant l’occupation. A bas ce sieur !(Baba)
Comments are closed.