Dans un entretien qu’il nous a accordé, cet opérateur économique, friand du respect des règles démocratiques, insiste-t-il, réagi après la proclamation des résultats de l’élection présidentielle du 12 août dernier qui donnent IBK vainqueur. Supporter de Soumaila Cissé, apolitique, non membre de l’URD, Ibrahim Yattassaye, réagi aussi au premier discours d’IBK et dénonce ses menaces en cas de marche de l’opposition. Nous l’avons rencontré pour vous après sa vidéo sur « Youtube » qui a fait le tour du monde. C’est un partisan de Soumi, opérateur économique, dans le BTP, lucide qui nous a reçus dans son bureau, sis à la station « EOSY » de Badalabougou. Entretien !
Pourquoi avez-vous réagi de la sorte sur les réseaux sociaux ?
- Ibrahim Yattassaye : J’ai beaucoup apprécié le premier discours du Président IBK, qui appelle au calme et a invité Soumaila Cissé à le rejoindre pour qu’ils travaillent ensemble. Mais ce que je n’ai pas apprécié, sont ses menaces à peine voilées ; ce qui n’est pas une bonne chose. Aussi, je dénonce le trucage de l’élection présidentielle. IBK n’a pas besoin de menacer mais, il devait être rassembleur, avoir des mots qui conviennent, apaisant la situation. En clair, le Président IBK n’avait pas besoin de répliquer à qui que ce soit. Tout le monde sait qu’IBK et ses partisans ont triché puisque je ne vois pas comment peut-il remporter cette partie. En tout cas, IBK doit tout faire pour s’entendre avec le peuple, ce en sont pas les menaces qui feront baisser la tension. Aussi, le Président ne devrait pas tenir certains propos tels que : les ennemis ont eu honte ! Il doit se mettre au-dessus de tout cela.
Et si Soumaila Cissé vous demandait d’arrêter ce que vous faites. Allez-vous obtempérer ?
Nous ne sommes pas derrière Soumaila Cissé…
Ibrahim Yattassaye : Nous ne sommes pas derrière Soumaila Cissé. Bien au contraire, c’est lui qui nous suit. Tout ce qui pourra arrêter nos actes et propos, faire baisser la tension, c’est qu’IBk doit cesser ses relations trop étroites avec les marabouts qui demandent la réconciliation. Cela est curieux de leur part. Si j’avais l’occasion d’avoir quelques minutes d’entretien avec le Président IBK, il va comprendre beaucoup de chose et changera positivement pour le bonheur des maliens. Comment comprendre qu’il y a cinq ans, des gens et non les moindres l’ont insulté, traîné sa réputation dans la boue, qu’aujourd’hui, il se retrouve avec ceux-ci pour prétendre ramener la paix et la quiétude. Cela n’est pas vrai car ce sont ses pires ennemis !
Nous nous battons pour le mali et non pour quelqu’un. Il s‘agit d’un combat pour le Mali. Le dernier reviendra au peuple ;
Que Soumi réponde à une invitation du Président IBK, l’accepteriez-vous ?
Nous sommes pour la paix…
Ibrahim Yattassaye : Oui, bien sûr que nous sommes pour la paix et non pour la violence dans le pays qui a tant souffert. Nous sommes pour une entente entre les maliens. Que cela soit clair !
Vous savez, si le Président m’avait écouté le jour de la fête, il allait être trop populaire en insistant sur la paix, en demandant pardon au peuple, à tous les maliens pour qu’ils serrent les coudes afin de nous sortir de cette situation. Hélas, il s’est trompé !
S’agissant de la marche du samedi, serra-t-elle maintenue ?
Ibrahim Yattassaye : Si le Président IBK veut la paix, soucieux de la stabilité du pays, il doit nous laisser marcher comme le prévoi la Constitution.
Au cas contraire, que va-t-il se passer ?
IBK ne peut pas refuser la marche du samedi !
Ibrahim Yattassaye : Il ne peut pas refuser notre marche, car, c’est un démocrate, un homme qui aime la paix. Mieux, il ne peut pas violer la Loi fondamentale de notre pays acquise au prix fort ! En optant pour l’interdiction de la marche démocratique du samedi, IBK va prouver qu’il est entouré pour la plupart de gens qui ne l‘aiment pas et veulent l’opposer au peuple. Il devrait faire l’économie de cela.
Vous avez dénoncé le verdict de la Cour Constitutionnelle. Sur quelle base ? Que reprochez-vous à ces juges ?
Je ne suis pas d’accord avec la Cour Constitutionnelle…
Ibrahim Yattassaye : Je ne suis pas d’accord avec eux car, il y a beaucoup de preuves qui démontrent des bourrages d’urnes. Mieux, le président de la Cour Constitutionnelle par ses propos se moquait des gens en disant qu’il ne démissionnera pas. Le rejet de toutes les requêtes de notre candidat, n’est pas normal à ce que je sache.
En tout cas, IBK a été confirmé Président de la république par la Cour Constitutionnelle. Ne pensez-vous pas que vous devez rester derrière ce verdict ?
Mon combat, c’est pour le Mali…
Ibrahim Yattassaye : Vous savez, mon combat, c’est pour le Mali et non être derrière quelqu’un. C’est vrai j’aime Soumaila Cissé à cause de programme. Je précise que je ne suis pas membre de l’URD.
Comment voyez-vous l’issue de cette situation ?
Je vois le Mali plonger…
Ibrahim Yattassaye : Si nous restons dans cette situation où chacun campe sur ses positions, je vois le Mali plonger. Que dieu nous en garde ! Seul IBK pourra empêcher que cela arrive en s’entendant avec le peuple parce que ce sont les maliens dans leur majorité qui sont décidés au cas où il tente de nous empêcher de marcher ce samedi. Et puis, IBK doit savoir que l’armée est derrière son peuple. Nous prions dieu de nous épargner ce plongeon aux conséquences graves pour notre pays !
Un appel !
Serrer les coudes
Ibrahim Yattassaye : Les maliens doivent serrer les coudes pour défendre notre démocratie. Le Président IBK doit cesser d’écouter certaines individus et tenir des discours réconciliateurs, rassembleurs ; cessez d’écouter certains leaders religieux dont les interventions ravivent les rancœurs des citoyens et dont la distribution de grosses cylindrées, les poussent à certains excès de langage synonymes de moqueries à l’endroit du peuple.
Propos recueillis par A. H