Après l’annulation du bureau de l’AMM : Le Maire Kader Sidibé parle

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Quelles sont vos impressions après votre victoire judiciaire ?

 

Je ne qualifie pas ce qui s’est passé de victoire. Toute ma démarche s’inscrivait dans le simple cadre de la justice. La justice malienne a prouvé qu’elle est indépendante et garantit l’Etat de droit. Il est inacceptable de laisser certaines situations se dérouler dans notre pays, notamment des situations qui violent nos textes. Le jeu démocratique n’avait pas été respecté lors de l’élection. Le congrès de l’A.M.M s’est tenu dans des conditions que j’ai estimé illégales et j’ai porté plainte. Le congrès ne s’est pas passé conformément aux textes qui régissent l’association AMM. La justice m’a donné raison et l’élection a été annulée compte tenu des irrégularités constatées.

 

Quelles étaient donc les illégalités commises lors du congrès ?

 

L’illégalité se situe à deux niveaux.Au niveau des principes, l’AMM est une association apolitique et laïque, composée de membres de la société civile.C’est une association qui regroupe l’ensemble de communes du Mali ; donc, il y a forcément toutes sortes de sensibilités politiques et religieuses. Le congrès a été en réalité piloté par une plateforme de partis politiques, il y a eu irruption des partis politiques dans la sphère de la société civile, ce qui n’est pas légal. Le second aspect du problème à trait à l’application des textes de l’association. Les textes prévoient la désignation d’un bureau chargé de gérer les opérations électorales.Lors du congrès, dans la formation de ce bureau, un soi-disant  plus jeune scrutateur a produit une fausse pièce d’identité. Le bureau qui avait présidé les élections n’était pas conforme aux textes. Par ailleurs,  il y a eu des amendements portés aux statuts et règlements de l’association. Mais ces amendements devaient être adoptés formellement par le congrès, ce qui a n’a jamais été le cas. Il est ensuite dit dans les textes de l’AMM qu’après les opérations électorales, les décomptes doivent être faits par trois scrutateurs tirés au sort et que les résultats sont proclamés par le doyen d’âge des scrutateurs. Les trois scrutateurs ne doivent pas être candidats. Au congrès, il n’y a pas eu de tirage au sort des scrutateurs; lesdits scrutateurs ont été désignés à raison de deux par région, ce qui faisait 18  scrutateurs au lieu de 3. La moitié de ces scrutateurs figure au bureau élu, ce qui signifie qu’ils étaient candidats, contrairement aux textes. Toutes ces irrégularités étant visibles, le tribunal Administratif de Bamako a logiquement annulé les élections.

 

Que dites-vous de votre radiation des rangs de l’Adema PASJ ?

 

Un parti politique doit d’abord contribuer à la construction d’une nation. Avant d’être un militant  politique, je suis un Malien croyant. On ne peut pas se prévaloir des règles d’un parti pour oublier les règles qui régissent l’organisation générale de la société. Quelle que soit son appartenance politique, on doit avoir le courage et l’honnêteté de dénoncer tout manquement aux règles de la vie commune et c’est ce que j’ai fait. Quelles que soient les conséquences de mon acte, je les assume et cela en tant que croyant, en tant que Malien, en tant que responsable. Je salue la presse malienne qui a su monter qu’il y’a un troisième pouvoir dans ce pays.

A GUINDO

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