Dans une interview qu’il a bien voulu nous accorder durant son séjour malien, Anwar Bentajer, responsable marketing, relation internationale zone Afrique de l’Universiapolis (Université internationale d’Agadir au Maroc) nous évoque les raisons de sa visite au Mali, les spécificités de leur université, ses avantages et ses relations avec le Mali.
Aujourd’hui-Mali : Quel est l’objet de votre visite au Mali ?
Anwar Bentajer : Il faut savoir que ce n’est pas la première fois que je visite le Mali. Je visite le Mali une à deux fois par an et surtout ces dernières années depuis que nous avons installé une représentation à Bamako qui est chapotée par deux collègues, à savoir Mme Ilham Ait Addi et Aziz Mikhod. Et cela démontre bien sûr que nous voulons développer encore plus la relation entre le Maroc et le Mali surtout au niveau de l’enseignement supérieur sachant que nous avons reçu des étudiants maliens depuis presque 30 ans.
Nous voulons développer ce créneau et recevoir plus d’étudiants maliens. Donc, ma visite a plusieurs objectifs, notamment, premièrement, c’est rencontrer les autorités marocaines, à savoir l’Ambassadeur du Maroc au Mali qui nous a reçus déjà en nous réservant un accueil très agréable et avec qui nous avons échangé sur plusieurs volets, en commençant par le volet académique. Nous avons fait une présentation à l’Ambassadeur de ce que nous faisons exactement comme programme, comme filière au niveau de notre université. Nous avons aussi parlé de la coopération, le partenariat qui existe entre notre université et le ministère de l’Enseignement supérieur malien puisque nous recevons des étudiants depuis 5 à 6 ans. Et puis, SE l’Ambassadeur a démontré la bonne foi pour que nous puissions développer d’autres partenariats et enrichir le partenariat existant.
Deuxième objectif de notre visite, c’était de rencontrer le ministre de l’Enseignement supérieur. Nous allons lui présenter les nouveautés de notre université et voir ensemble comment nous pouvons développer ce partenariat entre notre université et le ministère de l’Enseignement supérieur du Mali. Nous avons rencontré quelques partenaires sur place ici à Bamako. Nous avons aussi rencontré les anciens lauréats. Ce qui est un élément important. Nous avons diplômé des lauréats maliens il y a 25 ou 26 ans.
Pouvez-vous nous faire une présentation succincte de votre université ?
Notre université s’appelle Universiapolis Université internationale d’Agadir qui se trouve au niveau de la ville d’Agadir, la Capitale du sud du Maroc. Elle existe depuis 33 ans. Exactement, l’université a été créée avec une première faculté de gestion en 1989 avec l’aide de l’Agence canadienne du développement international et le partenariat pédagogique de l’Université canadienne. Depuis, elle n’a cessé de se développer. Elle a créé son école polytechnique d’ingénieurs. Ensuite, elle a créé son école de Communication-ressources humaines. Par la suite, elle a créé son école de droit, son école de métier de la santé. Aujourd’hui, notre université est un groupe universitaire de 7 hectares, y compris les 5 structures que je viens de citer. Elle a des résidences universitaires qui accueillent les étudiants étrangers dont les Maliens. Et je tiens à vous informer que nous accueillons des étudiants de 18 nationalités subsahariennes, y compris les Maliens. Nous avons au niveau du campus universitaire : des complexes sportifs, un centre de recherche, une bibliothèque internationale, une école doctorante et un cabinet de formation continue. L’université a développé des partenariats avec des universités étrangères.
Au début, le partenariat classique était avec l’université canadienne et elle s’est propagée avec des universités européennes, notamment françaises, chinoises, polonaises. Cela veut dire qu’aujourd’hui les étudiants peuvent venir faire un cycle chez nous, bien sûr il y a un cursus précis. Dans le cadre d’un partenariat, ils peuvent terminer leurs études pour les autres universités partenaires.
Notre université tient d’étroites relations de partenariat avec les pays subsahariens, que ce soit avec les gouvernements, les ministères de l’Enseignement supérieur, certaines ONGs au niveau de ces pays subsahariens.
Et la particularité du Mali, c’est que nous avons officiellement des représentants officiels de l’université avec des bureaux qui existent ici à Bamako qui accueillent les parents, les lauréats et qui accueillent les futurs étudiants. Ce qui veut dire que les personnes qui veulent se renseigner, les bureaux leurs donnent des renseignements suffisants pour s’inscrire au niveau de notre université.
De nos jours, peut-on savoir l’effectif de votre université et le nombre de Maliens ?
Au niveau de notre université, nous avons à peu près 3 000 étudiants. Chaque année, nous recevons un groupe d’étudiants maliens, soit dans le cadre du partenariat (des boursiers de l’Etat malien), soit dans un cadre privé dans lequel ce sont les parents qui paient pour que leurs enfants puissent venir étudier dans notre université au Maroc.
Dans ces 3 000 étudiants, il y a à peu près aujourd’hui 200 étudiants maliens qui sont sur place et qui se sont intégrés facilement. Je tiens à signaler que notre université réserve chaque année un accueil très positif, très favorable pour les étudiants, en général étrangers. Cet accueil est fait par des comités d’accueil qui accompagnent les étudiants depuis leur arrivée à l’aéroport et les accompagnent pour les installer au niveau de la résidence universitaire respectivement les logements, puis, par la suite, les accompagnent dans les démarches administratives comme l’inscription. Ils les accompagnent pour visiter la ville. Une à deux semaines, ils les accompagnent pour la modalité de leur carte de séjour. Tout cela veut dire que notre université fait un traitement spécial avec les étudiants étrangers afin qu’ils ne se sentent jamais dépaysés. Et au cours de toute l’année, nous avons des activités culturelles pour intégrer les étudiants dans des clubs. Il y a une inter-culturalité, l’échange de culture entre l’ensemble des 18 pays en plus du Maroc.
Avec la représentation de l’université au Mali, quels sont les projets à l’endroit de notre pays ?
La représentation de notre université au Mali a plusieurs missions soutenues par l’université.
La première mission est de veiller sur le rassemblement des anciens lauréats maliens. Et pourquoi ne pas créer un bureau de l’Association des anciens lauréats maliens.
La 2e mission, c’est de veiller au placement et les stages des nouveaux étudiants qui seront diplômés.
La 3e mission est de chercher à tisser plusieurs partenariats avec les instances gouvernementales et les privées au niveau du Mali.
La 4e mission qui est naturelle, c’est de chercher d’autres étudiants à venir s’inscrire chez nous. Je tiens à signaler que Mme Ilham et Aziz sont là avec les portes ouvertes pour accueillir l’ensemble des étudiants. Soit les étudiants, soit les parents vont les contacter pour se renseigner sur les modalités d’inscription.
Ensuite, il y a le volet social de notre université. Nous l’avons discuté avec Mme Ilham. Notre université peut aider dans un cadre social à travers sa fondation pour des actions sociales précises étudiées par la représentation au Mali.
Les anciens lauréats maliens sont-ils nombreux ?
Les anciens lauréats depuis 25 à 26 ans sont à peu près au nombre de 500 à 600. Aujourd’hui, ils opèrent dans plusieurs secteurs d’activités. Ils sont dans l’entreprenariat. Il en a qui sont directeurs de banque, directeurs de sociétés et entreprises qui travaillent dans le secteur public. Je tiens à signaler que le diplôme délivré par notre université est un diplôme reconnu par l’Etat marocain et partout dans le monde. Cela veut dire qu’un lauréat de notre université peut travailler avec son diplôme dans le secteur public comme il peut travailler dans le secteur privé.
Les premières rencontres de votre séjour se sont-elles bien déroulées ?
Oui. Nos premières rencontres se sont très bien déroulées. La rencontre avec le ministre de l’Enseignement supérieur était une très belle rencontre avec un accueil agréable, des promesses de soutien, de suivi dans le cadre du partenariat, que ce soit avec le ministère ou avec d’autres partenaires. Nous sommes contents, nous avons beaucoup apprécié la souplesse du ministre, son côté intellectuel. En échangeant avec lui, il nous a donné quelques éléments historiques par rapport à la relation du Maroc avec le Mali dont nous n’étions pas au courant. C’est grâce à l’Ambassadeur que nous avons obtenu l’audience avec le ministre de l’Enseignement supérieur. Nous sommes partenaires avec le ministère de l’Enseignement supérieur depuis 2017. Avec le ministre, nous allons dresser le bilan de ce partenariat et parler des perspectives.
Peut-on dire que l’Université d’Agadir sera un tremplin pour le renforcement de la coopération entre le Maroc et le Mali ?
Oui ! Vous savez, tout ce qui se passe dans le cadre de l’éducation, de l’enseignement ne peut être qu’un tremplin. Le premier jour où nous avons reçu les étudiants boursiers du Mali, c’était dans l’optique de développer la filière ingénierie. Cela veut dire que ce sont les orientations de l’Etat et du gouvernement malien d’envoyer leurs étudiants pour étudier pour cette filière parce qu’il y a un besoin. Certainement, le gouvernement du Mali a un besoin, une orientation dans ce sens, c’est de développer cette filière ingénierie. Et au niveau de l’université, nous avons une école polytechnique qui forme pour cette filière ingénierie sur plusieurs spécialités, à savoir le génie électrique, l’ingénierie en génie électrique, génie civil, génie mécanique, génie industriel, génie agroalimentaire, génie informatique. Nous avons 6 filières qui vont dans ce sens. Donc, au cours de la discussion avec le ministre de l’Enseignement supérieur, nous allons voir comment nous pouvons subvenir à certains besoins du Mali.
Nous nous adaptons à ces besoins, à ces situations, pour favorablement subvenir aux besoins du Mali.
Au Maroc, il y a plusieurs universités. Quelle est la particularité de votre université pour pouvoir inciter les étudiants maliens à s’y inscrire ?
Je vous remercie pour cette question si intéressante et importante. Tout d’abord, notre université est reconnue par l’excellence. Nous inscrivons des étudiants excellents et nous faisons sortir des lauréats excellents.
Deuxièmement, il y a le sérieux de notre université. Nous sommes une université sérieuse qui a un engagement, un gage envers tous les étudiants et les parents qui inscrivent leurs enfants au niveau de l’université. Troisièmement, nous sommes une université avec une grande expérience. Nous ne sommes pas une université qui date d’hier ou avant-hier. Nous sommes une université qui date de 33 ans, donc, 33 ans d’expérience, 33 ans d’excellence, 33 ans de sérieux. Cela n’est pas rien du tout.
Quatrièmement, nous sommes une université citoyenne. Nous pouvons aider dans un sens social. Nous avons la citoyenneté qui est étudiée au niveau de notre université. Nous sommes une université pionnière au Maroc dans le cadre de l’enseignement supérieur. En un mot, nous sommes une université d’excellence, d’expérience, de sérieux et de citoyenneté.
Votre mot de la fin ?
Je tiens à remercier les autorités maliennes. Je tiens à remercier Son Excellence l’Ambassadeur du Maroc au Mali qui nous a ouvert grandement ses portes. Je tiens à remercier nos représentants sur place, Mme Ilham et M. Aziz qui fournissent un effort extraordinaire. Nous sommes au Maroc, eux, sont ici à Bamako. Et Dieu sait combien ils courent à gauche et à droite pour réaliser de bons résultats. Nous tenons à vous remercier vous aussi, à travers vous, l’ensemble de la presse malienne. Nous disons à nos frères et sœurs maliens que le Maroc reste un pays partenaire qui ouvre ses portes grandement pour gérer ensemble ce partenariat dont le bien est de veiller sur le bon avenir de la jeunesse malienne.
Réalisé par Kassoum Théra