Amadou Tembely, président CREM : « La France n’était pas obligée de nous aider »

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La France n’est pas indifférente face à la crise que connait notre pays, le Mali. Si d’aucuns pensent qu’elle ne fait que son devoir pour tout ce que nos grands parents ont  fait pour sa libération lors de la deuxième guerre mondiale, le président du Cercle de réflexion et d’échanges du Maliden koura (CREM), Amadou Tembely, estime plutôt que la France n’était pas obligée d’aider le Mali. Il explique que l’intervention française est plus qu’une chance pour les maliens. Lisez notre entretien.  

Monsieur le président, depuis bientôt une semaine les forces françaises mènent des opérations aux côtés de l’armée malienne dans la reconquête des régions nord. Vous ne trouvez pas cela honteux ?

Tembely : Non, ce n’est pas une honte pour  notre armée. Pourquoi ? Parce-que, notre armée était entrain de se préparer pour essayer d’affronter ces rebelles de tous genres. Mais c’était compliqué. Il a fallu  une demande du président de la République à notre amie et ancienne colonisatrice, la France, pour que le président Hollande réponde favorablement à notre demande. Et cela est une très bonne chose d’autant plus que notre armée manquait d’armements fiables. Je me rappelle encore des propos de l’ancien président déchu, ATT, après la chute de Kadhafi en Libye, qui disait qu’au nord Mali il y avait des armes qui n’existent nulle part en Afrique. C’était pour vous dire quel arsenal ces bandits « jiyadistes » avaient à disposition. Je ne vais pas faire son avocat, notre armée était apparemment en manque d’armements, de matériels adéquats pour faire face à cette rébellion. Ces rebelles ont des armes très sophistiquées et ont l’habitude de la guerre. Il fallait vraiment à la porte du soudan (le sud du Mali), mettre un coup d’arrêt à leur avancée. Avec les manifestations et autres marches à Bamako, c’était compliqué pour faire face à tout ça. Ce qui fait que je salue très fort la présence des forces françaises auprès de l’armée malienne. En somme, je dirai que c’est une chance pour nous. Merci Hollande.

Mon président, est-ce-que la France n’est-elle pas entrain de jouer son rôle, pour qui sait tout ce que nos grands parents ont enduré pour sa libération ? C’est-à-dire si elle n’est pas entrain de rendre la monnaie de la pièce reçue.

Tembely : Non, je ne comprends pas le geste de cette façon. Le passé c’est le passé. On est au présent, il faut gérer les choses comme cela se doit. Avec nos grands parents, c’était la colonisation. Ce qui n’est plus le cas. Les accords se font entre les nations, ce n’est plus une imposition. Donc, même la France agit dans le cadre des décisions prises par le conseil de sécurité des nations unies. Un peu par anticipation, peut être. Mais quand même il le fallait pour sauver les meubles. Parce-que, ils étaient à la porte du sud du Mali. La France est arrivée à temps et il ya d’autres forces de la CEDEAO, qui vont suivre sou peu. Comme je l’ai toujours dit, c’est une chance pour le Mali. Sinon, la France pouvait ne pas réagir. Car, elle n’était pas obligée.

Au rythme où vont les choses monsieur le président, la libération serait pour bientôt. Alors, après cette libération, qu’est ce que vous suggérez urgemment aux autorités ?

Tembely : Cette fois-ci, c’est du sérieux, du vrai sérieux. Donc, dans ce cas tout va passer d’abord au labo. Et là, il y’aura de la précision. Et, il faut savoir s’en tenir à cela.

Parlons-en maintenant son sort quand tout rentrera dans l’ordre ? Ou bien va-t-elle toujours continuer d’exister ?   ant de votre association qu’est le CREM. Elle a été créée après les événements du 22 mars. Quel sera

Tembély : Le CREM (le cercle de réflexion et d’échanges Maliden Koura) n’ira nulle part. Tant que le Mali va exister, le CREM aussi existera. Il est un ensemble de maliens animés de paix, de loyauté, de justice et de développement.  Donc, on ne va plus rester à côté de la vie publique. On ne va pas seulement s’intéresser, mais plutôt, on va y participer. Pourquoi ça été créé au lendemain des événements du 22 mars ? Parce-que, tout simplement on était surpris, honteux, car on ne pouvait pas tomber plus bas. On n’était pas au courant de ce qui se passait réellement dans notre pays. Ce qui n’était pas évident. C’est ce vide qui était là et qu’il fallait combler. On va être présent d’une manière ou d’une autre.

Et pour conclure mon président, que diriez-vous ?

Tembély : Je demande à tous les maliens en cette période très difficile pour notre pays de s’unir comme un seul homme afin d’affronter l’ennemi d’en face. Vraiment, je suis apaisé et flatté de constater tout l’intérêt que la France accorde à notre pays en nous venant en aide. Sans elle, je ne saurai comment décrire la situation aujourd’hui. Les troupes françaises ont des armes pour contrecarrer quand même cette rébellion. Elles ont aussi des ressources pour cela. Elles se battent à côté de notre armée, c’est une très bonne chose. Nous ne pouvons que les remercier et les féliciter

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4 COMMENTAIRES

  1. Bérets rouges ou verts, voici ce que ATT et autres Dioncounda ont fait de l’armée malienne:
    http://www.youtube.com/watch?feature=player_detailpage&v=PkFBjBqWzAc
    Sanogo n’y est pour rien bandes de débiles politiques; vous ferez mieux, d’appuyer l’idée d’une concertation nationale proposée par les patriotes de la COPAM, au lieu de passer votre temps à sortir des inepties derrière vos claviers ou vous ruiner à acheter de petits drapeaux français. Elle est belle la bande de satrapes qui tiennent le pouvoir à Bamako: ATT et ses héritiers politiques ont saccagé l’Etat et les institutions; je veux dire les Dioncounda et autres corrompus locaux pour qui l’imposition de la charia wahhabite reste le dernier de leurs soucis. Regardez votre classe politique toute entière abonnée aux mosquées et à genoux devant les troupes de l’Otan qui débarquent pour enfin battre le rappel à la chaire à canon ouest-africaine promise par tous les satrapes de la sous-région. Quelle honte cette Afrique !

  2. On a mal à l’Afrique, au Mali en lisant certains messages. Ah les nègres couchés! Débilités par des dizaines d’années de régime néocolonial criminel et prédateur. Les Libyens aussi disaient, vive Sarkozy et merci la France, quand les barbouzes de l’Otan dézinguaient leur pays et assassinaient Kadhafi accusé de tous les maux. On a vu le même scénario avec certains Ivoiriens acquis au tandem criminel Ouattara-Soro. Rien que des esclaves célébrant sans dignité leurs maîtres dans un rituel à vomir! C’est dire que les Dioncounda et autres héritiers d’ATT se frottent les mains. Les Français pour leurs intérêts donneront les clés du pouvoir d’après massacres aux plus offrants dans la docilité à Bamako ou aux ethno-sécessionnistes Touaregs au Nord en plus de la charia comme c’est le cas aujourd’hui dans certains Etats du Nord Nigéria. Enfin nous sommes encore quelques uns à n’avoir pas oublié que ni l’Occident impérialiste, ni les prédateurs et satrapes nègres ne libèrent jamais les peuples.

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