Amadou Konda, président du Collectif «Touche pas mon droit» : «Il est inadmissible que deux à trois personnes mettent en péril l’avenir de 263 fonctionnaires…»

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Suite à la non exécution de l’arrêt N°266  de la Cour suprême, le président du Collectif des fonctionnaires visés par l’arrêté 2012-2802/MFPRA-DNFPP et la décision N°2012-01308/MFPRA-DNFPP du 2 octobre 2012, Amadou Konda, sort de son silence. Dans l’entretien qui suit, il a martelé que l’Etat doit assumer ses responsabilités. Lisez !

Amadou Konda
Amadou Konda

Le Katois : Vous êtes le président du Collectif qui défend les droits des fonctionnaires visés par l’arrêté 2012-2802/MFPRA-DNFPP et la décision N°2012-01308/MFPRA-DNFPP du 2 octobre 2012. Où en sommes-nous avec ce dossier ?
Amadou Konda : Le dossier évolue, mais très lentement. Après que le tribunal ait confirmé le premier arrêt (N°266 du 23 août 2013), notre avocat d’alors, Mohamed Aly Bathily, a saisi le ministre de la Fonction Publique d’alors, Me Demba Traoré qui a, à son tour, saisi le Directeur national de la fonction publique par rapport à notre dossier. Au niveau du Collectif, nous avions compris que la saisine du Directeur national par le ministre de tutelle signifiait l’exécution de la décision, de surcroît, une décision de justice. Malheureusement, le Directeur ne s’est pas exécuté. Lorsque Mohamed Aly Bathily a été nommé ministre de la justice, nous avons commis un autre avocat, en l’occurrence Me Moussa Maïga. Ce dernier a saisi le ministre de la Fonction Publique, le Directeur national de la fonction publique, le ministre de l’Economie et des Finances à travers le Directeur national du trésor et du budget.

Me Moussa Maïga a également saisi le Premier ministre par rapport au dossier. Il leur a notifié tous la grosse et les a invités à prendre des dispositions pour le retour des jeunes fonctionnaires visés par lesdits arrêtés et décision. Malheureusement, nous constatons avec amertume que toutes ces démarches n’aient pas eu d’effet, malgré qu’on ait gagné le procès contre l’Etat. En dépit de tout cela, nous ne nous sommes découragés. Nous avons-nous même saisi officiellement le Directeur national de la fonction publique pour qu’il nous explique l’état d’évolution du dossier, mais il n’a pas daigné nous répondre. Nous avons saisi un huissier qui est parti l’écouter. Il a dit à ce dernier qu’on ne lui a jamais donné l’ordre d’exécuter le dossier. Lorsque l’huissier est venu nous rendre compte, nous avons été voir, le 23 septembre 2013, le ministre de la Fonction Publique, Moussa Bocar Diarra, et il nous a rassuré de l’exécution de cette décision de justice. Il nous a expliqué que c’est une décision qui est au-dessus de tous et que personne ne doit obstruer son exécution. Qu’étant républicain et légaliste, qu’il ne peut qu’appliquer cette décision. Nous avons cru en lui et nous continuons à le croire, mais jusque là, nous estimons que rien ne bouge du côté du ministère de la Fonction Publique, malgré les assurances de Moussa Bocar Diarra. Nous avons ensuite adressé une correspondance au ministre Moussa Bocar Diarra pour lui rappelé la précarité dans laquelle nous vivons. Nous voulons regagner nos postes et gagner notre vie dignement comme tous les autres Maliens.

Comment expliquez-vous ce blocage, malgré la décision de justice qui vous a réhabilités ?
Selon nous, le blocage se situe à deux niveaux. D’abord au niveau de la fonction publique, parce que tous les agents qui étaient dans le cabinet pendant qu’on nous recrutait, étaient tous là quand nous avons été radiés par l’arrêté et la décision de l’ex-ministre, Mamadou Namory Traoré. Ce sont ces mêmes personnes qui sont appelées à nous remettre dans notre droit. L’actuel ministre de la Fonction Publique étant extérieur au problème, il serait peut être victime de manipulation de ses propres agents ou tout simplement, ils ne sont pas de bonne foi quant à l’exécution de cette décision de justice.

Ensuite, nous estimons que le second blocage se situe au niveau de la Primature. Nous avons saisi le Premier ministre depuis le 17 octobre 2013 pour l’inviter à s’impliquer personnellement afin que force puisse rester à la loi en exécutant cette décision de justice. Le Premier ministre, n’a pas daigné nous répondre. Pis, nous avons sollicité une audience avec le Premier ministre depuis le 15 novembre 2013 pour qu’il nous écoute, mais cette demande est restée sans suite. Le 2 décembre, nous lui avons renvoyé une autre demande d’audience qui aussi est restée sans suite. Aujourd’hui, on se demande pourquoi le Premier ministre, Oumar Tatam Ly, refuse de nous rencontrer pour qu’on s’asseye autour d’une table pour qu’on comprenne l’attitude du ministère de la Fonction Publique qui refuse d’appliquer cette décision de justice. Ou, lui aussi, serait-il manipulé par son conseiller spécial, Mamadou Namory Traoré, auteur desdits arrêté et décision ?

Si toutefois, le Premier ministre Oumar Tatam Ly se fie à la seule explication de son conseiller spécial, en l’occurrence Mamadou Namory Traoré, cela peut amener le blocage. Mais, pour que notre Etat soit un Etat fort, un Etat souverain, un Etat dont nous rêvons tous, il faut qu’on accepte d’appliquer les décisions de justice. Il est inadmissible que deux à trois personnes mettent en péril l’avenir de 263 fonctionnaires injustement radiés de la fonction publique et ensuite, remis dans leur droit suite à un arrêt de la Cour Suprême.

Qui sont, selon vous, ces personnes ?
Si je dis deux à trois personnes, je parle principalement de Mamadou Namory Traoré. Il est au centre de ce dossier et avec le revers qu’il a pris lors du procès, il pourrait créer la confusion dans la tête du Premier ministre. Mais, il faut que le Premier ministre comprenne que le nouveau Mali dont nous rêvons tous, passe forcément par une justice impartiale et équitable, mais surtout par l’exécution correcte et sans partie pris des décisions de justice. On ne doit même pas chercher à comprendre une décision de justice, car elle a été prise à l’issue d’une enquête adéquate et judicieuse. Il y a eu un premier arrêt le 23 mai 2013, puis un second arrêt le 23 août 2013. Donc, cela veut dire que la justice a eu tout le temps nécessaire pour traiter ce dossier. Donc, dans le respect de la légalité et par respect au pouvoir judiciaire, nous estimons que cette décision de justice ne doit plus tarder à être exécutée.

Lors de l’Espace d’interpellation démocratique (Eid 2013), le nouveau président du Conseil national des jeunes, Mohamed Salia Touré, a saisi le jury d’honneur qui a invité, dans son rapport, le Gouvernement du Mali à vous remettre dans vos droits. Que vous inspire cette réaction ?
Nous nous en félicitons et nous remercions le jury d’honneur de sa clairvoyance ainsi que son souci constant de réduire la fracture sociale au Mali. Nous félicitons également le Conseil national de la jeunesse à travers son  nouveau président qui a fait de ça une préoccupation en interpellant le Gouvernement à travers le ministre de la Fonction Publique. Il a invité le Gouvernement à prendre ses responsabilités en remettant les 263 fonctionnaires radiés dans leur droit. Et dans son rapport, le jury d’honneur a invité l’Etat à rappeler, le plutôt possible, les 263 fonctionnaires visés par lesdits arrêté et décision afin qu’ils puissent aller travailler.  Nous allons donner un peu de temps à l’Etat pour qu’il réagisse aux recommandations de l’Eid. Nous n’hésiterons pas à reprendre notre lutte jusqu’à ce qu’on soit remis dans nos droits, comme le stipule l’arrêt du tribunal administratif de la Cour Suprême.

Comment cette lutte sera-t-elle menée ?
Nous allons user de toutes nos forces pour que cette décision de justice puisse être appliquée. Même s’il faut aller voir le chef de l’Etat, Ibrahim Boubacar Kéïta, afin qu’il s’implique personnellement. Le président de la République, Ibrahim Boubacar Kéïta a toujours rappelé dans chacune de ces sorties que nul n’est et ne sera au-dessus de la loi. Si cela est une réalité, nous nous interrogeons toujours sur la non-application de notre décision de justice ? S’il y a eu un jugement entre l’Etat et le citoyen, je crois que l’Etat doit montrer l’exemple en mettant en application les décisions de justice.

Réalisée par Mamadou DIALLO «Mass»

Commentaires via Facebook :

24 COMMENTAIRES

  1. franchement la justice a tranché, il n’y a donc aucune raison de ne pas appliquer cette decision. je vous soutiens.

  2. Est ce que ces jeunes gens peuvent arrêter d’embêter le monde!!!
    Il y a bcp d’opportunités en vue dans la nouvelle République, IBK et son gouvernement se battent pour bâtir un Mali pour tous; préparez-vous à être compétitifs; la République bananière est finie!!!

  3. Konda, peut être c’est comme je n’ai pas eu la chance comme vous de frauder si non pourquoi tout ça.si tu merite vraiment fais le concours et tu va voir si quelqu’un va te chasser. est ce qu’on a chassé des fonctionnaires.si tu vois que tu as problème comprend que tu n’est pas fonctionnaire.si c’est le travail tu as deja l’occasion car le Lycée Kounari c’est pour vous.Et puis Konda dit à cause de Dieu parmi vous est ce que certains que je connais peuvent passer à un concours au mali et aussi parmi vous il ya deja des gens qui ne sont pas à plus de 5 ans de la retraite.tu sais de quoi je parle.En tout cas bonne chance à vous

  4. Vous serez decu , prenez vos sacs pour l’aventure comme ma cousine elle faisait partir du lot , honnetement vous etes des fraudeurs ayez hontes et soyez dignes.
    Vous ne serez jamais respecter, honte a vous

  5. Toutes mes felicitations laisser les gens dire ceuxqu ils veulent
    J,apprends qu,un de vos camarades est elu depute je suis sur dans
    Trois mois vous serrez des directrures et meme un president de
    La republique.

  6. On integre la fonction pubique par voie de concour,donc presentez vous au concour d’entreé à la fonction publique jeunes gens. c’est ça aussi la justice et l’égalité des chances.

    • Vous êtes entrain rabâcher les propos démagogiques de Mamadou Namory TRAORE. Il a parlé comme cela et à l’assemblée national et partout à propos de ce dossier. Mais peu après il a lui- même intégré sans concours onze personnes dont une vieille de 56 ans!!! Il avait dit à l’assemblée que les intégrations dans le passé avaient faites en applications d’un protocole conclu entre l’UNTM et le gouvernement en 2009 et que c’était un cas ponctuel. Comment se t-il donc qu’on puisse intégrer d’autres personnes en 2013. Ce type est simplement un démagogue. Il a profité de la situation du moment pour se présenter comme une personne rigoureuse et propre et cela afin de se faire une place au soleil (à l’ombre chez nous puisqu’il fait chaud au soleil).

  7. Il est inadmissible aussi que 263 fonctionnaires entrent par la fenêtre de la fonction publique!

  8. Toutes mes felicitations et mes encouragements a ces 263 jeunes,surtout ne baissez pas les bras et n’utilisez jamais la force comme moyen de revendication,nous allons vous soutenir jusqu’a ce que justice soit rendue.

    Trot c’est trot,vous etes des peres et des meres de famille injustement renvoyés de la fonction publique, apres l’interpellation du gouvernement par l’EID 2013 sur votre cas,donnez au moins 1 mois au premier ministre et a son gouvernement pour voir leur reaction mais si rien ne bouge apres ce delai alors PARTEZ VOIR LE PREMIER MAGISTRAT SON EXCELLENCE LE PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE IBRAHIM BOUBACAR KEITA pour qu’il s’implique personnellement dans la resolution de cette crise creee de toute piece par NAMORY TRAORE dont la presence a cote du premier ministre contitue un blocage dans l’application strict de cette decision de justice.Je suis confiant quand rencontrant IBK ,vous aurez satisfaction inchaallah.

    QU’ALLAH LE TOUT PUISSANT SOIT AVEC VOUS .

  9. Je suis taraude par la situation. on dit dura lex sed lex puis on compare legalite et legitimite; l arret est de lege lata ou de lege ferenda, Je pense que les victimes peuvent se ressaisir.Sinon en cherchant la justice ils creeront l injuste. Car la toute verite est qu ils ont subrepticement adhere la FP, chose qui n honore pas la jeunesse malienne et qui ne favorise pas l excellence……

  10. Nous attendons du pouvoir en place l’application de cette décision de justice pour que cela fasse jurisprudence dans le vol légalisé au Mali, ainsi on pourra dire dorénavant bonjour à toutes les actions de nature à engouffrer à jamais notre Maliba.

  11. Décision de justice décision de justice, et puis koi. Tu vois que des magistrat sont arrêté pour forfaiture? cela veut dire que toute décision de justice n’est pas juste. La justice n’a pas dit que vous avez été recruter selon les règles, mais elle à dit qu’il y a eu abus de pouvoir de la part du Ministre.
    Nous autres Internes des Hôpitaux avons fait un premier concours national pour devenir interne. Et malgré le fait que les textes régissant l’internat nous donnaient des avantages certains, comme dans tous les pays ou il y a ce système, nous avons été obligé de faire le concours de la fonctions publique dernier. Par ce que le Ministre nous a fait comprendre que personne ne serra intégré à la F.P sans faire le concours. Vous n’êtes pas les seuls jeunes fonctionnaires, alors pourquoi vous êtes concerné par ce dossier? Comprenez que vous n’êtes pas les seuls jeunes maliens pour bénéficier de ces avantages. faites attentions messieurs parce que la jeunesse n’acceptera plus ces choses là.

  12. Eh Allah!!!!!Justice…Est ce que vous comprenez même ce que vous dites? Le concours est là pourquoi? Allez y en compétition mes cher/es

  13. A Maitre Amadou Konda, président du Collectif «intouchables voleurs des droits des voleurs de faux et usage de faux» : «Il est inadmissible que le président de la république et son premier ministre ou son ministre de la fonction publique (3) personnes mettent en péril l’avenir de 263 faux fonctionnaires voleurs recrutés par complaisance dans la fonction publique du Mali…»

  14. Nous ne sommes pas la cause de ton sort, si tu ne sais pas comment prendre la vie de quel cote en prend toi à dieu et non à nous espece d’aigris social .saches que dieu est du cote de celui qui detient la vérité, par ailleurs tu l’a ferme en bon entendeur salut.

  15. pour comprendre le problème de cette radiation,il faut bien connaitre le droit administratif.AU lieu d’insulter ces jeunes gens chercher a comprendre le droit.

  16. très bon article de presse.les jeunes fonctionnaires veulent reprendre vite service,c’est normal.une chose est sûr tôt ou tard ils seront réintégrés si DIEU le veut.

  17. Comment ces hommes et femmes sont venus à la fonction publique ?
    Nous allons user de toutes nos forces pour que cette décision d’injustice puisse être annulée. Le chef de l’Etat, Ibrahim Boubacar Kéïta,ne s’impliquera pas dans cette affaire du Ministre Wahab BERTHE qui avait recruté ses partisans sans passer par la fonction publique. Le président de la République, Ibrahim Boubacar Kéïta a toujours rappelé dans chacune de ces sorties que nul n’est et ne sera au-dessus de la loi. Si cela est une réalité, les voleurs doivent interroger toujours sur la non-application de votre décision de justice par la fonction publique? S’il y a eu un jugement entre l’État et le citoyen voleur, je crois que vous ne pouvez pas obliger à appliquer une décision d’injustice qui fera plus de mal que de bien l’État doit montrer l’exemple en refusant l’application des décisions d’injustice ;Monsieur les Voleurs et les juges corrompus du Mali.

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