Amadou Kodjo à propos de l’émission “Maxi Vacances” : “Il est temps de passer le flambeau aux autres jeunes animateurs”

Amadou Kodjo, qui vient d’annoncer son départ de l’émission “Maxi Vacances” en tant qu’animateur, s’est imposé depuis plus de dix ans comme une vedette du paysage médiatique malien, un animateur charmant souvent perçu comme “le meilleur”.  Bien avant d’arriver sur l’écran, Amadou Kodjo avait emprunté le chemin de la radio.  Il a fait ses premières armes au micro de la Chaine 2. Une voie rapide vers la télévision. Un éternel insatisfait ? Un passionné plutôt. En 2003, il crée l’émission “Maxi Jeunes” transformée pendant les vacances en “Maxi Vacances”, il s’apprête à transmettre le flambeau de l’animation de l’émission à une nouvelle génération. Dans une interview exclusive qu’il a bien voulu nous accorder, l’animateur chouchou de l’ORTM nous déballe tout sur sa carrière, sur l’émission et les raisons qui l’ont poussé à passer le témoin. 

L’Indépendant Week-End : Est-ce que vous pouvez nous parler de votre carrière?

Amadou Kodjo: Mes débuts, c’est une longue histoire. C’est la passion qui m’a amené dans ce milieu car j’étais un fou de la musique et de la radio. A l’époque je suivais très souvent les émissions de Thierno et Papys Oumar Daff qui étaient nos ainés.

Quand avez-vous fait votre début à la radio ?

C’est en 1995 que j’ai fait mes débuts à la Chaine 2 après ma formation à l’Institut national des arts en animation socio-culturelle. Une  chose n’a pas été facile car en écoutant la radio on se dit que l’animation est une chose facile alors que c’est tout à fait le contraire. Quand je suis arrivé j’ai compris qu’à la radio on ne parle pas n’importe comment. Il y a des normes à respecter. Dieu merci j’ai eu la chance d’être encadré depuis le départ par nos ainés et l’amour et la passion du métier m’ont poussé à m’investir davantage dans la formation.

Quelle a été votre première émission ?

La première émission dans laquelle j’ai eu la chance de parler pour la première fois au micro était “Variétoscopes” qui était diffusée tous les   vendredis et animée par Idrissa Camara.

Pourquoi cette alternance à la radio à la télévision ?

Avant mon passage à la télévision, j’ai suivi le cursus normal.  J’ai été embauché en 1997 jusqu’en 2000 je n’ai pas fait de télé. J’ai toujours aimé la radio et c’est la télé qui est venue vers moi.  Je me suis bien forgé à la radio, c’était le domaine qui me passionnait. Raison pour laquelle je suis toujours resté à la radio. Mon premier passage à la télé était dans l’émission “Jeu d’invisibilité”, une émission qui a été conçue par Alioune Ifra NDiaye, Boby et Eric qui a abouti à la première édition  du bal des costumes traditionnels. Après, Adama Koité m’a fait appel pour l’épauler dans les reportages dans “Samedi Loisirs” que je faisais une fois par semaine sans laisser la radio car à l’époque j’avais 8 heures de temps à la radio.

Mais d’où est venue l’idée de l’émission  “Maxi jeunes” ?

Je venais  à Bazola, j’ai constaté qu’il n’y avait une émission qui prenait en compte l’aspiration des jeunes. C’est pourquoi j’ai eu l’idée de concevoir celle émission et la direction l’a accepté favorablement. Pour les débuts, j’ai fait appel à Ndèye Sissoko pour me soutenir lors des différents enregistrements dans les différentes communes de Bamako pour la première édition. A l’époque on a réalisé un focus sur la commune qui nous recevait et les artistes de ladite commune. L’année qui a suivi, la direction a voulu qu’on change de formule cette fois-ci avec les scolaires. C’est à partir de là que “Maxi Jeunes” a vu le jour en 2003. De ce fait, l’équipe a donc décidé d’améliorer l’émission en ajoutant d’autres rubriques telles que la poésie, la musique, l’élection Miss Maxi, la comédie et la chorégraphie.  Pour l’élection Miss, l’équipe avait décidé de l’arrêter l’année dernière compte-tenu de la situation de crise que le pays avait connue. Mais, l’édition prochaine, elle va reprendre avec de nombreuses innovations et une nouvelle équipe.

Pourquoi avec une nouvelle équipe ?

J’ai décidé de changer l’équipe car je trouve qu’après dix ans passés en tant qu’animateur de l’émission, il est temps de passer le flambeau aux autres jeunes animateurs afin qu’ils puissent s’exprimer à leur tour. Parfois au Mali comme un peu partout en Afrique, les gens refusent de passer la main aux autres alors que le monde évolue. Donc, il faut évoluer avec le temps. En dix ans, je pense que j’ai fait ce que je pouvais faire inchallah si tout va bien je passerais la main aux jeunes animateurs qui m’ont toujours accompagné dans cette émission.

Donc l’émission sera animée par un autre animateur ?

Oui, un animateur plus jeune que moi. Comme vous le constatez, le public de cette émission est très jeune donc il faut un jeune animateur avec qui il pourra communier.

Est-ce qu’il n’est pas trop tôt pour passer le témoin ?

Non, je ne pense pas qu’il soit trop tôt pour faire cela. J’ai décidé de partir car j’ai d’autres projets en vue et je pense faire d’autres choses. Je serai toujours dans le domaine du divertissement mais pas “Maxi Vacances”. Je vis ma passion et je n’ai rien à envier à quiconque. Je ne parle pas en terme d’avantage et de traitement mais je vis ce que j’aime. Dix ans, c’est peu mais c’est beaucoup et c’est aussi une sorte d’expérience. C’est une fierté pour moi d’entamer l’émission puis passer le flambeau à d’autres jeunes. J’espère qu’ils feront mieux que moi. Je leur dis également que je serai toujours disponible pour accompagner cette nouvelle équipe afin qu’elle mène bien sa mission.

Est-ce qu’on peut connaitre le nouveau concept que vous comptez créer ?

C’est une surprise. Je préfère ne rien dire pour l’instant. Je souhaite finaliser d’abord le projet avant de le dévoiler.

Un message pour les fans de l’émission

Je leur dirai que se divertir c’est bon mais il ne faudra pas qu’ils oublient l’utile qui est l’éducation. Il faut qu’ils se concentrent sur leurs études car on n’étudie pas pour les parents ni pour quelqu’un d’autre mais pour soi-même. Après le loisir c’est le travail et une fois en classe, il faut qu’ils bossent dur pour avoir un lendemain meilleur.

Interview Réalisée par    Bandiougou DIABATE

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