La polyclinique “Les Orangers”, située à Banankoro, ouverte depuis plus d’un an, dispose depuis la semaine dernière d’une unité de dialyse. En marge de son ouverture, nous avons posé quelques questions au promoteur pour en savoir davantage sur ce nouveau service dans sa structure.
Aujourd’hui-Mali : Vous avez ouvert la semaine dernière une unité de dialyse au sein de votre structure sanitaire. A quoi répond cette démarche ?
Amadou Beydi Sow : Ce n’est un secret pour personne qu’au Mali les malades qui ont besoin de dialyse vivent beaucoup de péripéties pour se faire soigner. Nous sommes au courant de cette information bien avant l’ouverture de cette structure et nous nous sommes dits que dès que les activités vont commencer, nous allons nous atteler à ouvrir cette unité pour aider les malades du rein et aider l’Etat à faire face à cette pathologie.
A votre niveau, il y a combien de machines et de lits disponibles ?
Nos installations ont une capacité de 17 machines, mais elles peuvent aller au-delà. Pour le lancement, nous avons prévu 10 lits modulables qui peuvent même aller à 24 lits.
Est-ce que vos soins au niveau de cette unité sont à la bourse du Malien lambda ?
Le coût que nous avons fixé par séance a été fait en fonction de la réalité du Mali. Nous avons des structures privées qui font la dialyse à un montant plus élevé plus que le nôtre. Nous avons essayé de nous mettre à une position médiane entre le prix étatique et le prix le plus bas au niveau du privé.
Peut-on connaitre ce prix ou est-ce un secret ?
Ce prix actuellement est fixé à 75 000 F CFA par séance avec une collation offerte au patient.
Avec cette unité de dialyse quelles sont les perspectives ?
En perspectives, il s’agira de faire en sorte que l’unité puisse grandir. Nous avons enclenché l’éventualité de l’augmentation de la capacité et nous pensons que d’ici quelques mois nous pourrons aller aux 24 lits.
Quelle est la capacité globale de la polyclinique et quels sont les différents soins proposés aux patients ?
C’est une polyclinique multidisciplinaire. Nous avons fait cet investissement avec l’idée de soulager les Maliens qui sont en quête de prise en charge correcte et complète de leur santé et qui, très souvent, se déplacent à l’extérieur pour des soins. Pour la petite histoire, j’ai été soigné par le passé à l’extérieur mais aujourd’hui je fais aussi partie des clients de cette structure car j’ai été opéré dans cette polyclinique.
C’est vous dire que nous avons un plateau technique de dernière génération et une unité d’imagerie avec toutes les gammes : la radio simple, l’échographie, la mammographie, le scanner. Nous avons un laboratoire de dernière génération qui assure l’essentiel de nos analyses. Nous avons un service de pédiatrie-obstétrique, un service d’urgences, fonctionnel 24 h sur 24, avec une ambulance de type A. Nous avons un pool d’excellence en traumatologie et en neurochirurgie. Voilà autant d’activités qui se font dans cette polyclinique multidisciplinaire.
Les matériels de pointe sont visiblement là. Qu’en est-il des ressources humaines ?
Au niveau de la polyclinique “Les Orangers”, de l’ouverture à aujourd’hui, nous avons à notre actif plus d’une dizaine de prothèse totale de génou (PTG). Je ne dirai pas que nous sommes actuellement le meilleur à Bamako dans cette spécialité, mais nous faisons le PTG avec un taux de succès requis. Cela prouve à suffisance qu’au niveau des ressources humaines nous avons de très bons chirurgiens orthopédistes, de très bons neurochirurgiens.
Nos médecins travaillent avec leurs collègues étrangers dans le cadre de la règlementation en la matière car l’exercice de la médecine par les étrangers est règlementé. Donc, nous respectons cette réglementation. Nous avons des Tunisiens sur place, aussi nous avons d’autres nationalités qui viennent et repartent. Beaucoup de nos compatriotes sont venus chez nous pour se stabiliser avant de partir en Tunisie ou au Maroc pour des soins, mais une fois chez nous en voyant le cadre et les médecins, ils décident de rester pour leur opération.
Ce fut le cas même de la première personne qui a été opérée chez nous. C’était une dame d’un âge avancé accompagné par ses enfants. Bref, en termes de ressources humaines, nous avons de très bons chirurgiens et d’autres spécialistes.
Combien tout cet investissement vous a coûté ?
C’est un investissement de quelques milliards FCFA parce que les équipements médicaux coûtent excessivement chers. Nous en avons de dernière génération.
L’emplacement de la polyclinique à Banankoro à plus d’une vingtaine de kilomètres de Bamako après Sénou n’est-il pas handicapant ?
Bien au contraire. Pour moi, cette distance est un atout. La polyclinique est sur une superficie de 4 hectares avec des orangers et des manguiers. Je pense que c’est vraiment un véritable atout. Car les malades ont besoin d’un environnement verdoyant, calme. Nous avons des jardins avec des allers piétons. De toute façon, Bamako-Banankoro ne fait que 30 minutes en voiture. C’est plus proche et vous bénéficiez de soins de qualité. Somme toute, Banankoro est plus facile d’accès et proche de Bamako que les pays maghrébins
Propos recueillis par Kassoum Théra
Nous esperons que la politique de la couverture sanitaire universelle comme mise en place au Mali va couvrir les frais de dialyse car FCAF 75 000 par session et combien de sessions par année, restent un coup tres effroyable si le malade doit payer de sa poche!!!
75000 est parmi les prix les plus élevés: le gouvernement est à 25000 et les autres cliniques (le font en moyenne) à 50000F.
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