Alioune Gueye, à propos du Sommet de Bamako sur le VIH/Sida : «Nous comptons sur le leadership du Président ATT»

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Disposant d’un leadership fort au plan international, Alioune Gueye s’est engagé depuis 2004 aux côtés des Nations Unies pour la mobilisation des jeunes autour des Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD), à travers le Réseau Ouest Africain des Jeunes Leaders des Nations Unies pour l’Atteinte des OMD (ROJALNU/OMD) qu’il préside depuis 2007. A travers lui, c’est toute la jeunesse de Kati qui a été honorée. Dans cet entretien, le Président du Comité International d’organisation Alioune Gueye revient sur le Sommet des Jeunes Leaders sur le VIH/SIDA tenu à Bamako, les 15, 16 et 17 avril dernier.

Le Katois : Pourquoi le Sommet des Jeunes Leaders du monde entier sur le VIH/SIDA et le choix de Bamako ?

Alioune Gueye : Je voudrais d’abord préciser que ce Sommet est le couronnement d’un long processus qui a démarré à Dakar au Sénégal en 2004, lorsque le PNUD a lancé le Mouvement des jeunes leaders pour l’atteinte des Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD). En son temps, nous avons estimé que le VIH/SIDA doit être le point d’entrée, puisqu’il a un lien étroit avec chaque objectif du millénaire.

Quant au choix de Bamako, il est dû, d’abord, aux avancées réalisées par notre pays dans le cadre de la lutte contre le VIH/SIDA. Au Mali, les plus hautes autorités ont fait du combat du VIH/SIDA une priorité nationale, en témoigne la création du Haut Conseil National de Lutte contre le Sida (HCNLS) rattaché au Secrétariat Général de la Présidence. Il faut aussi noter la gratuité des anti-rétroviraux, ainsi que les Unités de soins à travers le pays. Je suis président du Réseau Ouest Africain des Jeunes Leaders des Nations Unies pour l’atteinte des OMD. Nous avons organisé en juin 2009, sous la présidence de la Première Dame du Mali, Mme Touré Lobbo Traoré et du président de l’UEMOA, Soulaïla Cissé, le premier Forum des jeunes leaders ouest africain. Ce Forum avait été un véritable succès ; ce qui nous a valu la confiance des partenaires techniques tels que l’ONUSIDA et le Système de Nations Unies. Aujourd’hui, à travers la jeunesse du Mali, l’ONUSIDA et le Gouvernement du Mali ont convenu d’organiser ce Sommet mondial à Bamako.

Que visait ce Sommet de Bamako ?

Le Sommet de Bamako visait trois objectifs majeurs. Il a été l’occasion pour les jeunes, venus de 75 pays de par le monde de discuter des questions liées à la santé sexuelle reproductive, y compris le VIH/SIDA. C’est ainsi que notre compatriote Michel Sidibé, Directeur exécutif de l’ONUSIDA, a mis dans son cadre de résultat 2009-2011, un point important qui consiste à doter les jeunes des capacités leur permettant de se prévenir du VIH/SIDA. Cette couche étant la plus touchée par les infections, il les a mis au centre de la réponse pour qu’ils élaborent leur propre stratégie de lutte contre le VIH/SIDA.

Le second objectif, c’était de voir comment utiliser les NTIC, notamment l’internet à travers les réseaux sociaux pour faire passer les messages. Pour l’élaboration de la Déclaration , il y a des centaines de jeunes qui n’étaient pas à Bamako, mais qui ont eu à donner leur point de vue pour l’élaboration de ce document.

Le troisième objectif était la production d’une Déclaration qui est un appel à action des jeunes. Cette Déclaration est axée sur trois points : les mesures institutionnelles ; la préservation des droits des personnes vulnérables, notamment les personnes vivant avec le VIH/SIDA ; et le financement des réseaux de jeunes. La Déclaration a été remise au Chef de l’Etat, Amadou Toumani Touré, qui doit porter le message de la jeunesse lors de la Réunion de haut niveau des Nations Unies sur le VIH/SIDA à New York, en juin prochain. C’est le lieu pour moi de remercier le président de la République qui a bien voulu accepter d’être le porte-drapeau de la jeunesse mondiale.

Qu’est-ce la jeunesse du monde attend de cette déclaration de Bamako ?

Nous avons fait le point depuis 2004. Le constat est qu’il y a eu beaucoup de déclarations et d’engagements de la part des jeunes, autorités et des décideurs mais elles sont restées des lettres mortes. Cette fois-ci, nous voulons changer les choses et cela nous a amené à ne pas faire de déclaration classique. Ce sont des déclarations bien pointues que nous avons faites et qui peuvent être traduites en actions concrètes sur le terrain. Nous avons choisi le Président de la République , Amadou Toumani Touré à cause de son leadership. Il y a trois mois, il a fait brillant plaidoyer en faveur du refinancement dans le cadre de la lutte contre le VIH/SIDA, au siège des Nations Unies. Son appel avait été entendu, ce qui veut dire qu’il est une forte personnalité au plan international. Nous voulons nous appuyer sur son leadership pour que notre Déclaration puisse avoir des échos favorables dans tous les pays. Mandat a été donné au Comité International de Pilotage dont je suis le président pour faire le suivi de la Déclaration de Bamako. Nous avons exigé à ce qu’il y ait d’abord la restitution de cette Déclaration dans les 75 pays ayant pris part au Sommet et de remettre la déclaration aux 75 Chefs d’Etats. Nous allons élaborer une stratégie, dans chaque pays, qui puisse nous mettre de faire le suivi pour identifier les besoins et les moyens pour la mise en œuvre la Déclaration de Bamako. Bamako a toujours, été une opportunité pour la jeunesse et je pense que cette déclaration fera tâche d’huile.

Propos recueillis par Mamadou DIALLO «Mass

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