Les usagers de la routes et autres observateurs qui ont rencontré ce groupe d’étudiants à travers la ville le mardi dernier, ont certainement du se poser moult questions. Ils étaient plus d’une centaine à moto à sillonner la capitale. Pour en savoir davantage, nous avions rencontré l’un d’entre eux : M. Alassane Guitteye dit Sénateur Secrétaire aux revendications du comité AEEM de la FSJP.
Aurore : Quelles sont les raisons de votre grande mobilisation le mardi dernier?
Alassane Guitteye : Merci à la presse et surtout au journal Aurore dont nous n’ignorons pas l’engagement aux côtés des sans-voix du Mali. Comme on le dit souvent, il vaut mieux être sous alimenté que d’être sous informé. Merci une fois de plus de nous avoir donné l’opportunité de nous exprimer.
Notre sortie de ce mardi matin était consécutive à des doléances portant sur deux points. Il s’agissait de créer un cercle de réflexion estudiantin pour l’épanouissement de l’école malienne. Question de dire non à une année blanche. Les étudiants restent les seules victimes du bras-de fer qui oppose l’Etat et les syndicats des enseignants. Nous avions également évoqué la situation des bourses d’étude. Vous n’êtes pas sans savoir que de nombreux étudiants ne sont pas issus de la capitale. Ils viennent du Mali profond et leurs conditions de vie ici s’avèrent très difficiles. Voilà aujourd’hui plus de quatre mois qu’ils n’ont rien perçu du tout. Raisons pour lesquelles, le comité AEEM de la FSJP à, travers cette mobilisation a voulu attirer l’attention des plus hautes autorités de ce pays.
Que s’est-il passé à l’issue de votre démarche?
A travers cette mobilisation, nous avions rencontre Mr Koné l’agent comptable de la faculté afin d’avoir un certain nombre de renseignements par rapport a l’état de nos bourses. Ce dernier nous a informés que les dossiers se trouvent au niveau du centre national des œuvres universitaires " CNOU ". Nous nous sommes rendus là où, malheureusement, le Directeur était absent. Nous avions été reçus par le directeur de service de scolarité lequel nous a rassurés que les dossiers ont été traités et se trouvaient au niveau du trésor. Nous sommes alors partis au Trésor où nous avions rencontré le directeur. Ce dernier i nous a affirmés que l’argent sera disponible dés la semaine prochaine. Nous attendons donc en restant vigilants !
Le payement des arriérés de bourses n’étant pas le seul point de vos revendications, quel est le message du comité AEEM de la FSJP à l’endroit des enseignants grévistes et de L’ETAT ?
Dans cette situation, nous, nous ne pouvons, en réalité que jouer le rôle de médiateur entre les gouvernements et les syndicats des enseignants. Nous, comité AEEM de la FSJP, nous pensons que les revendications des enseignants sont légitimes en ce sens que leurs conditions de vie et de travail doivent être améliorées sans quoi, nous les étudiants, ne serons pas bien formés. Toute chose qui pourra contribuer à la baise de niveau mais aussi à la mauvaise formation des cadres de ce pays.
Dans son interview, le président de la république a dit que l’Etat voudrait bien aider les enseignants, mais qu’il ne dispose malheureusement pas de moyens pour ce faire. Nous demandons aux enseignants de comprendre que c’est l’avenir de tout un peuple qui est menacé. Nous les exhortons à accepter les propositions qui leur ont été faites et à réintégrer les classes tout en continuant les négociations avec le gouvernement. Nous estimons que l’année blanche n’arrange personne, ni l’Etat, ni les enseignants encore moins les étudiants. Nous demandons au gouvernement, aux enseignants et à la société civile de se rencontrer autour d’une table pour dialoguer afin de trouver une solution définitive à cette situation qui n’a que trop duré.
Et par rapport à vos camarades étudiants ?
Nous demandons aux camarades de ne pas rester à la maison à écouter les rumeurs ; d’aller à l’information, d’être vigilants. Nous les tiendrons régulièrement informés de la suite des événements. Oser lutter, c’est oser vaincre !
Propos recueillis