Mise en place suite à la démission forcée de l’ancien Président Ibrahim Boubacar Keïta (IBK), la transition malienne a déjà un an depuis le 18 Août dernier. Pour mieux comprendre les enjeux de cette transition, Sahel Tribune a rencontré l’écrivaine Aïcha Diarra, directrice des Éditions Gafé. C’était le mardi 24 août 2021, dans les locaux de sa maison d’édition, à Quinzambougou, en commune II du district de Bamako. Nous vous invitons à lire la première partie de notre entretien.
Sahel Tribune : Quelle lecture faites-vous de l’An 1 de la transition malienne ?
Aicha Diarra : Cette première année a été très difficile en raison des multiples agitations entre les acteurs mêmes de la transition. Dans la transition, nous avons eu deux périodes : la première est celle du trio Bah N’Daw – Moctar Ouane – Assimi Goïta ; la seconde dans laquelle nous sommes aujourd’hui est celle du duo Assimi Goïta et Choguel Kokalla Maïga. Je pense que cette première année nous a fait perdre beaucoup de temps et d’argent. Les efforts n’ont pas été centrés sur l’essentiel.
C’est quoi l’essentiel pour vous ?
L’organisation des élections saines et crédibles. Au lieu de cela, les acteurs de la transition se concentrent sur d’autres objectifs, lesquels objectifs ne devraient pas être du ressort d’une période de transition.
Quelles doivent être les missions d’une transition ?
Une période de transition n’est pas appelée à régler tous les problèmes du pays. Mais en regardant les programmes d’action du gouvernement de Moctar Ouane et de Choguel Kokalla Maïga, on se désespère rapidement. À travers leurs programmes, on a l’impression que nous ne sommes pas dans une période de transition.
En dix-huit mois, une transition ne sera point en mesure de régler les problèmes liés à l’éducation, à l’insécurité… Les autorités de cette transition devaient plutôt assainir l’environnement pour ceux qui sont censés venir régler ces problèmes. Et qui seront élus démocratiquement par le peuple.
L’insécurité, le front social, la crise scolaire…, la transition fait-elle d’« IBK sans IBK » ?
Bien sûr. Cette transition a encore du mal à sortir du cycle de gouvernance instauré par le régime IBK [Ibrahim Boubacar Keïta ndlr]. C’est un véritable défi. Car il n’est pas facile de transformer en une année des problèmes qui existent depuis plus de sept ans.
Il serait mieux qu’on taise, pendant cette période de transition, les différents problèmes auxquels nous faisons mention – quelle que soit leur urgence, leur légitimité. Tout le monde doit se sacrifier pour cette transition : les acteurs de la transition aussi bien que ceux de la société civile. L’échec de la transition n’arrange personne.
Depuis quelques semaines, des voix se lèvent pour demander la prorogation du délai de cette transition. Que pensez-vous de cette question ?
Des voix se lèvent. C’est normal. Parce que nous sommes dans une période de divergence. Une période où certains estiment nécessaire d’aller vers la prorogation alors que d’autres sont toujours attachés au respect du délai initial.
Par analogie ou métaphore, nous sommes dans un match de football où, à dix minutes des arrêts de jeu, le score est toujours vierge. Les joueurs demandent de leur laisser du temps. Le temps de prolonger pour qu’ils puissent marquer au moins un but. Les supporters et spectateurs sont comme le peuple : certains demandent l’arrêt du jeu dans les 90 minutes tandis que d’autres demandent la prolongation – en espérant qu’ils sauront marquer au moins un but. Au Mali, nous sommes encore dans cette situation dans laquelle ni l’un ni l’autre ne voit le vrai enjeu.
Est-ce une façon de nous montrer que vous n’êtes ni pour la prolongation ni contre ?
Oui. Je ne suis ni du camp de la prolongation ni du camp du respect du délai. Je suis plutôt pour un peuple qui prend son destin en main. Quel que soit le délai de la transition, prolongé ou pas, ce ne servira à rien. Il y a juste des gens qui sont pressés que les élections se tiennent. Certains d’entre eux ne voient que les postes qu’ils pourront occuper dans le futur gouvernement. D’autres, pour des ambitions politiques. Il y en a aussi qui, par respect de la démocratie, veulent tout simplement que le délai soit respecté. Il y en a également qui pensent que tout est une stratégie des militaires pour s’éterniser au pouvoir.
Et vous pensez que ce ne doit être ni l’un ni l’autre ?
Je pense que tout cela est une sorte d’appropriation de ce qui nous attend après les élections. Il faut assainir d’abord les bases, la mentalité des Maliens qui doivent savoir que, quel que soit le délai de la transition, les prochaines élections doivent être tenues par les Maliens eux-mêmes. Ce ne servira à rien de respecter ou non le délai et de revenir ensuite dans une nouvelle transition.
Un Président mal élu, sur la base de fraudes, ne conduira qu’à un autre coup d’État qui nous fera revenir dans une nouvelle transition. Le même cycle se répète, les mêmes politiciens souvent, le même Mali, le même peuple, les mêmes modes de fonctionnement. Je pense que c’est cela qu’il faut assainir avant même de parler d’élections.
Propos recueillis par Bakary Fomba
Source : https://saheltribune.com
Diarra Muso tu demandes des elections saines et credibles dans un pays occupe a 85% par les Jihadistes et terroristes avec la securite qui n’existe meme plus a Quizambougou? Ensuite tu veux revoir les memes charognards revenir au pouvoir avec l’argent qu’ils ont vole de l’Etat? La democratie n’est pas que les elections loin de la et le Mali est tres fatigue de ce jeu d’exploitation, de gabegie financiere, de corruption et de surfacturation a outrance par les politiciens voleurs et affreux!
Comments are closed.