Adama Sidibé auteur du livre “un temps si éphémère” : “Il n’est jamais facile d’abandonner sa patrie…”

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Détenteur d’une licence en Lettres et Civilisation à la Faculté des Lettres et Sciences du Langage (Flsl), le jeune écrivain, Adama Sidibé, membre de plusieurs regroupements littéraires dont Les Jeunes Esprits de la Littérature Malienne (Jelma) vient de publier son tout premier livre intitulé “Un temps si éphémère”, édité par Innov Editions. Ce recueil de poèmes aborde plusieurs thématiques dont le travail, la paix et l’émigration.

Aujourd’hui-Mali : Pouvez-vous nous présenter votre ouvrage ?

Adama Sidibé : “Un temps si éphémère” est ma toute première publication littéraire. C’est un recueil de poèmes publié chez l’édition Innov en septembre dernier. Il est composé de trente-huit (38) poèmes. J’y aborde beaucoup de thèmes, notamment le travail, la paix et l’union, la mauvaise gouvernance, ainsi que l’éduction.

Quelle explication donnez-vous au titre “Un temps si éphémère” ?

Ce titre “Un temps si éphémère”, fait référence à la brièveté de la vie.  Inspiré des bouleversements, des différentes mutations sur tous les plans dans le monde en général et dans mon pays en particulier, il est un appel à une prise de conscience. Compte tenu du très peu d’espérance de vie des hommes et de la rapidité très effrénée dans laquelle va le monde, je suggère à travers ce titre la promotion du travail, de l’amour, de la clémence, de la paix entre autres. “Un temps si éphémère” parce qu’aussi lorsque je regarde le moment où j’ai voulu faire une carrière d’écrivain et le moment où je me suis lancé dans le projet d’écriture, j’ai vu que le temps a vite filé. En plus, dans ce recueil, j’évoque le thème de la mort. Des gens avec qui j’ai passé des moments merveilleux, quand je regarde leur absence, leur place vide à mes côtés, je me dis que la vie est éphémère d’où la venue du titre “Un temps si éphémère”.

Pourquoi un titre sur la parole ?

Ce poème vise à souligner la force de la parole, notamment comment elle peut construire et détruire.  La parole est dangereuse et nous devons nous en méfier comme la chanteuse Djénéba Seck le dit dans sa chanson : “L’homme meurt, mais sa parole ne meurt pas”.

Qui est Marième Diop et pourquoi cet hommage ?

Marième Diop est ma tante qui nous a quittés en 2017. Je lui fais cet hommage parce que je veux que son nom soit cité dans mon histoire.  Elle a beaucoup influencé ma vie. Depuis mon enfance, je me rappelle bien, chaque fois qu’elle venait dans la famille, elle ne partait jamais sans me donner un petit présent. Lorsque j’ai été hors de Bamako avec mon papa, elle me demandait toujours de venir chez elle dès les premiers jours des vacances. Par finir, elle m’a fait venir chez elle où j’ai fait mon lycée. C’est une dame au grand cœur dotée d’un humanisme rare.

Quel est le message que vous voulez faire passer par le titre “Migrant” ?

Dans le poème “Migrant”, je parle de l’émigration, ses causes et ses conséquences. En réalité, il n’est jamais facile d’abandonner sa patrie pour aller vivre ailleurs. Mais souvent, les situations nous obligent. Il y a certes des difficultés dans la vie, mais ce qui est plus dur, c’est de voir son propre pays en train de te nuire. Par-là, on n’aura peur de rien car ce qui arrivera ailleurs ne sera pas plus dur que la trahison, l’injustice de son propre pays.

Dans ce poème, je dénonce l’iniquité, le manque de responsabilité de nos gouvernants.

Comment la guerre peut-elle devenir un moyen de bénéfice selon vous ?

La guerre devient un moyen de bénéfice par le fait qu’il y a des gens qui en tirent profit. D’abord la guerre, elle n’est pas une chose qui se manifeste elle-même. Ce sont plutôt des hommes qui font la guerre. Alors, si on se pose la question pourquoi la guerre ? Peut-être quelque part c’est parce que la paix n’arrange pas certains groupes ou certaines personnes, sinon la guerre n’aura même pas lieu.

Peut-on savoir comment vous êtes devenu écrivain ?

Je suis devenu écrivain grâce à mes lectures, mon ambition d’une vie d’écrivain et surtout ma rencontre avec certaines personnes et mon adhésion à certains clubs, notamment les Jeunes esprits de la littérature malienne (Jelma).

Quel est votre genre littéraire préféré et pourquoi ?

J’aime tous les genres littéraires.  Néanmoins, j’ai un grand penchant pour la poésie parce que ce genre traduit mieux les sentiments.

Avez-vous d’autres projets d’écriture ?

J’ai d’autres projets d’écriture. Si tout va bien, je continuerai d’écrire, à murir ma plume de jour en jour et j’espère embrasser d’autres genres littéraires à l’avenir.

Réalisé par Youssouf KONE

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