Adama Fomba, secrétaire général du SYNPESCO : “IBK doit s’impliquer personnellement pour éviter une année blanche au Mali”

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Adama Fomba, secrétaire général du syndicat national des professeurs de l’enseignement secondaire des collectivités (Synpesco), se prononce dans l’interview qui suit sur la grève dans l’enseignement.

 

Mali Tribune : Pourquoi cette grève ? Qu’est-ce qui se passe entre vous et le gouvernement ?

Adama Fomba : Nous, syndicat des éducateurs, signataires du 15 octobre 2016, en début de cette année scolaire, nous avons d’abord élaboré un cahier de doléances en 11 points adressé au gouvernement à travers le ministère de l’Education nationale. Nous avons eu une rencontre avec les autorités le 30 octobre 2018. La rencontre avait pour objectif d’examiner les points du cahier de doléances et voir les solutions possibles. Malheureusement jusqu’à deux mois après, le gouvernement n’a pas réagi. Cela nous a amenés à un premier préavis de 10 points de revendication. Et ce sont sur ces préavis que nous continuons jusqu’à présent.

 

Mali Tribune : Est-ce qu’il y’a eu des négociations ? Si oui, quelle en a été l’issue ?

A. F. : Des négociations ont eu lieu bien sûr. Nous avons eu des accords sur 6 points avec un accord partiel. Aujourd’hui, les blocages sont au niveau de 3 points. Notamment l’octroi d’une prime de logement, la relecture du décret 529 qui demande la majoration des indemnités liées aux examens de fin d’année et l’accès des enseignants fonctionnaires des collectivités aux services centraux de l’Etat. Ce sont les 3 points de blocage entre les syndicats et le gouvernement.

 

Mali Tribune : Est-ce qu’en dépit de la situation actuelle du pays, vous envisagez des concessions sur certains points de revendications ?

A. F. : Sur les 3 points de blocage, 2 points ont une incidence financière. Mais le 3ème, l’accès des enseignants des collectivités aux services centraux de l’Etat, n’a aucune incidence financière. Par contre les syndicats se disent prêts à concéder sur l’un des deux points à incidence financière notamment la relecture du décret 529 ; c’est-à-dire, nous sommes prêts à négocier sur le point concernant la majoration des indemnités avec le gouvernement.

 

Mali Tribune : Quelle solution envisagez-vous ?

A. F. : Pour nous, l’éducation n’a pas de prix. L’Eta du Mali doit se donner tous les moyens nécessaires pour satisfaire ces points de revendications. Surtout nous pensons que c’est soutenable par le gouvernement car les arguments qu’il avance, ne tiennent pas. Le président IBK, doit s’impliquer personnellement afin d’éviter une année blanche au Mali. Nous profitons pour demander de respecter les textes régissant le droit à la grève au Mali. Ils sont en train de violer le texte à tord. Nous invitons aussi, tout le peuple malien à nous soutenir dans cette lutte.

Interview réalisée par

Koureichy Cissé

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