Aboudou CHEAKA Touré, ambassadeur de la CEDEAO au Mali : « La Cédéao n’a fait que respecter les dispositions constitutionnelles »

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Le représentant spécial du Président de la Commission de la Cedeao, ambassadeur de la Cédéao auprès du gouvernement et chef de la commission de Cédéao au Mali (MICEMA), Aboudou CHEAKA Touré, a accordé une interview exclusive à Le Challenger. Le diplomate togolais qui cumule une quarantaine d’année d’expériences professionnelles évoque plusieurs sujets brûlants de l’actualité.  Entretien exclusif !

Cheaka Aboudou Touré

Le Challenger : Il y a quelque mois, vous avez présenté votre lettre de créances au Président de la République. Pouvez – vous nous rappeler  vos missions au Mali ?

Excellence Aboudou CHEAKA Touré : Dans le cadre des efforts de pays membres de la CEDEAO, en appui au Mali, ils ont pris la décision de mettre en place une représentation spéciale. J’ai eu le bonheur et la chance d’être choisi par les chefs d’Etats. Et depuis le mois de mai, le Président de la Commission de la CEDEAO m’a nommé Représentant spécial au Mali et, en même temps, ambassadeur de la Cédéao auprès du gouvernement. Je serai  également le chef de la Mission de la Cédéao au Mali (MICEMA). J’ai eu à effectuer une mission exploratoire. Ensuite, j’ai participé aux différentes réunions à Abidjan, à Yamoussoukro. J’ai commencé officiellement mes fonctions avec la présentation de ma lettre de créances le 7 août au Président de la République par intérim. Je suis maintenant très opérationnel. Au niveau du bureau, nous sommes toujours en processus d’installation.

Une partie de l’opinion malienne a une mauvaise perception de la mission de la Cédéao. Du retour à l’ordre constitutionnel à l’envoi d’une force internationale, quelle est la finalité des actions de la Cédéao au Mali ?

Les actions de la Cédéao au Mali sont très simples. Si nous nous référons au Traité révisé de 1993, la Cédéao, au-delà du premier objectif fondamental qui était l’intégration économique sous-régionale, a décidé d’intégrer dans ce traité deux instruments essentiels. Le premier est le Protocole sur la prévention, la gestion et le règlement des conflits. Le second : après 1993, la Cédéao a intégré la dimension politique et la promotion de la paix dans son agenda. L’article 25 du Protocole sur la prévention, la gestion et le règlement des conflits indique que si, dans un Etat membre, la sécurité intérieure du pays est gravement menacée, les autres pays ont l’obligation d’intervenir pour rétablir l’ordre constitutionnel. Il faut rappeler aussi que depuis 1993, les pères fondateurs de la Cédéao ont estimé qu’il faudrait observer la Tolérance Zéro à l’égard des coups – d’Etat comme moyen d’accès et d’exercice du pouvoir.

Lorsque le coup d’Etat est intervenu, la Cédéao se devait d’intervenir de manière  automatique.  Ce qu’elle a fait, avec pour unique objectif d’œuvrer au retour à l’ordre constitutionnel. Contrairement à ce que les gens ont souvent pensé, il ne s’agit pas d’une ingérence dans les affaires intérieures du Mali.  Il s’agissait tout simplement d’une obligation constitutionnelle qui obligeait la Cédéao à œuvrer pour le retour à l’ordre constitutionnel. Je voulais rappeler aussi que la constitution du Mali est très claire sur la question. Il y a un article qui fait du coup d’Etat, un crime imprescriptible. Je pense qu’un Malien digne de ce nom doit savoir que si quelqu’un vient lutter contre un crime imprescriptible, on a toutes les raisons, même si on ne lui dit pas merci, de comprendre qu’il ne fait que faire son devoir. C’était sur un premier plan.

Sur un second plan, la constitution malienne est encore très claire là-dessus.  Les Traités et accords internationaux ou régionaux approuvés s’imposent à la constitution malienne. Et l’article 5 du traité de la Cédéao dit que toutes décisions prises par ses instances s’imposent aux Etats. En alignant l’ensemble de ces articles, le constat est que tous ceux qui se sont évertués à considérer que la Cédéao est venue intervenir dans les affaires intérieures du Mali, soit ne comprennent pas la constitution ou soit lisent la constitution sans savoir l’appliquer.

S’il y a une instance qui a respecté la constitution malienne, c’est bien la Cédéao. L’Accord-cadre du 6 avril est là pour en  témoigner. Cet accord, d’une part, par sa signature, consacre le retour à l’ordre constitutionnel et conséquemment, le retrait immédiat des militaires de la gestion des affaires politiques. Mais, l’Accord – Cadre a respecté tellement la constitution que la première institution a été réglée par la constitution. Un coup d’Etat est une interruption brusque et unilatérale de l’ordre constitutionnel. C’est pour plusieurs raisons, dont une question de sécurité de l’ancien président de la république où, un arrangement était obtenu pour qu’il puisse se retirer de la scène nationale.

Donc, le vide était créé pour ce qui concerne le poste du président de la République. Et l’Accord – Cadre du 6 Avril n’a fait que lire et appliquer la constitution qui dit : «en  cas d’absence du président de la République, c’est le président de l’Assemblée Nationale qui joue ce rôle ».

Je pense qu’à partir de cet instant, ce n’est pas une question de nom, mais, une question de titre, de fonction. L’Accord – cadre a respecté cette fonction.

Qui est là ou n’est pas là ? Ce n’était pas notre rôle de régler cette question. Lorsque les militaires se sont retirés, l’Accord – Cadre, sachant bien qu’au cours des 40 jours impartis, il n’était pas possible d’organiser des élections, a prévu une phase de transition éventuelle qui, logiquement, devait être réglée par les Maliens eux – mêmes.

Et, en quoi faisant ? Après la mise en place du gouvernement, il fallait se poser la question suivante : était-il possible d’organiser les élections dans 40 jours ? La réponse aurait été naturellement négative.

À partir de ce moment, il appartenait à ce gouvernement de saisir l’Assemblée Nationale et la Cour constitutionnelle pour poser le problème. Et les Maliens auraient pu décider ce qui a lieu de faire. La phase de transition aurait été déterminée. La durée de cette phase aurait été déterminée aussi par les Maliens –eux même. Mais, malheureusement, tout le monde a attendu que les 40 jours arrivent pour qu’un grand Etat, aussi respecté comme le Mali puisse tomber dans le vide constitutionnel.

C’est ce que la Cédéao n’a pas voulu accepté. Sachant que rien ne peut se faire, la Cédéao était obligée d’intervenir une seconde fois pour éviter le vide constitutionnel. Fort heureusement, le Capitaine Sanogo a joué le jeu. Le Mali a pu faire donc cette transition dans les normes qui permet au pays normalement d’être géré avec les institutions et les organes constitutionnels établis.

Donc je crois que les gens, qu’ils soient d’accord ou contre, devraient plutôt se référer aux dispositions de la constitution. Ils se rendront compte que la Cédéao n’a fait que respecter les dispositions constitutionnelles ou se référer aux dispositions pertinentes du traité dont le Mali est partie prenante. La Cédéao n’avait pas d’autres choses à faire que de faire ce qu’elle a fait.

Vous avez évoqué le Capitaine Sanogo. Actuellement, on a l’impression qu’il y a une confusion avec un pouvoir à trois têtes (président de la République, le Capitaine Sanogo et le premier Ministre). Comment vous percevez cela ?

Je crois qu’au niveau de la Cédéao, de la communauté internationale, de l’Union Africaine, c’est un problème qui est plus ou moins réglé. Dès lors que le Capitaine Sanogo a signé l’Accord – cadre, c’est qu’il acceptait de se retirer du champ politique comme cela lui était demandé. Ensuite, il y a eu la Résolution 2056 des Nations – Unies en plus de différents actes qui ont été pris au niveau de l’Union Africaine qui demandaient toujours le retrait des militaires de la sphère politique.

Maintenant, la réalité doit être gérée par les responsables nationaux. Ce qui veut dire que cette volonté exprimée par la communauté internationale (l’Union Africaine, la Cédéao, les Nations – Unies réunies) devraient être respectée par les autorités nationales. Il s’agit de faire en sorte que dans le pays, ne puissent exercer le pouvoir que ceux qui sont constitutionnellement investis de cette fonction. S’il y a interférences à un niveau ou à un autre, la Cédéao n’est pas responsable de cela et n’a pas les moyens non plus d’intervenir dans ce jeu. Je pense qu’il appartient aux autorités nationales de faire appliquer les résolutions prise par la communauté internationale.

Son Excellence, la Cédéao est-elle une armée d’occupation ?

Non ! J’avais eu l’occasion, lors des assises organisées par la ‘’Coalition pour le Mali’’ de dire que la Cédéao n’est pas une machine de guerre. Le traité demande à ce que la Cédéao aide tout Etat membre en difficulté. Cela peut être sur le plan économique, politique, culturel mais aussi sur le plan militaire. La Cédéao a tout simplement dit qu’elle était disposée à accompagner le Mali, y compris par l’usage de la force militaire pour rétablir son intégrité territoriale, recouvrer l’unité du pays. C’est juste une offre de solidarité qui a été faite. La Cédéao n’a pas la prétention de disposer d’une armée pour venir faire la guerre au Mali.

Si jusqu’ici, la Cédéao n’a pas pu intervenir, c’est dans le respect, précisément de ce que le Mali va faire concrètement sur le plan militaire. Si le Mali décide d’aller en guerre, la Cédéao va l’accompagner. Si la Mali décide aussi, officiellement, qu’il ne veut pas utiliser la force, la Cédéao n’ira pas faire la guerre car, elle n’a pas les prérogatives de le faire.

Peut- on parler d’une convergence de vue entre la Cédéao et les autorités maliennes par rapport à l’envoi d’une force internationale ?

Si je me réfère à la dernière déclaration du Premier ministre, lors des travaux de l’Assemblée générale des Nations Unies, où il a été très explicite allant dans le sens de la requête officielle formulée par le président de la République, on peut dire que oui le Mali est prêt à utiliser la force pour déloger les groupes terroristes qui sont au Nord. Je peux vous dire que la Cédéao aussi est prête à accompagner le Mali. Dans ce sens, la CEDEAO s’est préparée depuis six mois. Elle n’attendait que l’expression ferme et officielle du Mali.

De ce point de vue, je peux dire aujourd’hui qu’il y a une convergence de vues. Oui, nous allons pouvoir faire le dialogue, peut-être avec certaines parties et des groupes, qui, politiquement peuvent être considérés comme des Maliens. Sur le terrain, nous savons aussi qu’il ya des gens avec lesquels il n’est pas envisagé de discuter. Ce sont ceux qui sont définis uniquement comme des terroristes, des étrangers. Je pense que tout le monde est d’accord qu’il faut utiliser la force pour les déloger.

Pour des Maliens qui auraient commis des fautes politiques ou même des crimes politiques, il faut essayer de discuter pour voir s’ils se maintiennent dans leur égarement ou sont prêts à faire leur volteface pour revenir dans les rangs de la République. Je crois que c’est là où nous attendons le gouvernement qu’il assume toutes ses responsabilités. Pour répondre à cette question, il n’y a que le gouvernement malien qui doit mettre en place un cadre stratégique de dialogue avec les différentes parties.

 Nous saurons si telle partie ou telle autre partie veut revenir dans la république ou si elle décide de perdurer dans leur égarement. C’est en ce moment qu’il sera plus facile de décider en connaissance de cause.

La Cédéao est attachée à l’intégrité territoriale du Mali. Vous n’avez pas de préférence entre le fédéralisme et d’autres formes de gouvernance?

Non ! La Cédéao n’a jamais varié. La mission qui a été confiée à la médiation était précisément de dire au Mnla que le principe de l’intégrité territoriale et de l’unité du Mali est non négociable. Et à Ançar-Eddine que la laïcité de l’Etat malien est un principe non négociable. Ce sont les deux principes sur lesquels la Cédéao n’a jamais transigé et ne transigera pas.

Le Conseil de sécurité accuse la Cédéao et le Mali de lenteurs. Comment vous expliquez cela ?

Le Conseil de sécurité n’a jamais accusé. C’est la Cédéao qui est allée déranger le Conseil de sécurité. Et depuis six mois. C’est le gouvernement malien qui n’a rien fait. Rétablissez la vérité pour que chacun prenne ses responsabilités. Depuis six mois, la Cédéao est en train de se battre toute seule devant le Conseil de sécurité et a fini par obtenir le 5 Juillet la Résolution 2056. La communauté internationale, jusque-là, pensait que le gouvernement malien n’avait manifesté aucune position. Et c’est six mois après le début de la crise que le gouvernement a enfin indiqué sa position clairement.

La réaction du Conseil de sécurité veut dire pour nous qu’il faut toujours situer les actions dans le temps, c’est-à-dire déterminer la durée et expliquer la manière. Et je sais que les Africains ne sont pas habitués à se situer dans le temps ; chaque fois, ils décident sans jamais dire quand ni comment on fait les choses.

Un homme d’action, quand il décide de faire quelque chose, il doit indiquer aussi dans combien de temps il doit le faire. Ce qui lui permet d’évaluer s’il progresse ou pas.

Je crois que le Conseil de sécurité a tiré une leçon positive de la Cédéao.  Il s’agit simplement de dire ceci : Nous, communauté internationale, on a suffisamment tergiversé. Les choses ont tellement traîné. La situation se détériore tellement que nous souhaiterions, au moins, agir dans les 45 jours à venir. Mais, il faut pouvoir leur donner les raisons de pouvoir agir. C’est comme-ça qu’il faut comprendre la réaction du Conseil de sécurité. Ce n’est pas une forme d’accusation. Entre quelqu’un qui met six mois pour écrire une simple lettre et quelqu’un qui, pendant six mois, ne fait que travailler, on ne sait pas qui accuser d’inaction ?

Que représente la réunion de ce 19 Octobre pour la Cédéao ?

La réunion du 19 Octobre serait la deuxième du genre du Groupe international de contact et de suivi du Mali. Le 7 juin, la première réunion s’est tenue à Abidjan. Celle du 19 Octobre permettra d’évaluer un peu la situation. Je pense que le groupe de contact veut faire adopter une note conceptuelle d’ordre stratégique sur la sortie de crise. C’est-à-dire qu’il faudra fixer de manière très claire et nette ce qui doit être fait maintenant.

Ensuite, si on n’arrive pas à trouver une solution pacifique, il faut utiliser la force. Qu’est ce qui doit être fait ? Comment le faire ? Et surtout, essentiellement, lorsqu’on aura fini avec le conflit, pour la sortie de crise, en situation post-conflit ; qu’est ce qu’il faut faire pour appuyer stratégiquement le Mali ? Cette note conceptuelle doit nous permettre de voir comment gérer stratégiquement la sortie de crise maintenant et après le conflit. C’est tout le programme d’accompagnement qui va être soutenu. Comment les responsabilités vont être assumées entre la communauté internationale, qui soit représentée par les nations unies, l’union Africaine et la Cédéao ?

Certains partenaires, notamment les Etats-Unis pour ne pas les nommer disent qu’il faut tenir les élections avant la récupération des 2/3 du territoire. Pensez-vous que nous sommes dans les bonnes dispositions pour tenir les élections dans un pays coupé en deux ?

La position des Etats-Unis a été diversement interprétée. Chacun a raison de lui donner une interprétation et d’avoir aussi sa compréhension. Au niveau de la Cédéao, on a une compréhension plutôt positive de la position des Américains. Il faut bien comprendre les Américains. De par leur principe constitutionnel, ils ne sont pas autorisés à collaborer avec un gouvernement qui n’est pas issu d’élections.

Ils ne pouvaient pas engager des dépenses, ni faire la guerre pour un tel gouvernement. C’est ce qu’il faut comprendre à la base. La situation du Mali est critique et pressante. Les Etats-Unis sont pressés d’aider le Mali à éradiquer cela. Pour contourner les principes constitutionnels, ils proposent aux Maliens de faire des élections, ne serait-ce que l’organisation d’élections leur donne le prétexte d’intervenir avec tous les moyens et toute la puissance nécessaire. Cela est une proposition.

Maintenant, je pense que les Maliens sont obligés de voir les avantages et les inconvénients. Je comprends aussi que pour les Maliens, faire les élections avec une partie du territoire occupée serait un précédent dangereux. Et donc, même s’ils apprécient l’appui des Américains, ils estiment qu’ils ne peuvent pas faire des élections avec seulement 1/3 du territoire. Cela est une position qui est compréhensible. Mais, il ne faut pas oublier aussi que malgré cela, les Américains disent qu’ils sont quand-mêmes prêts lorsque la communauté internationale se serait penchée sur la question de passer par le truchement de la Résolution des Nations-Unies pour apporter leur collaboration en matière de renseignements et même en matière de logistique.

Les Etats-Unis ne sont pas contre et n’ont pas abandonné le Mali. Si nous restons dans le cadre strict d’Etat à Etat, les Etats-Unis ne peuvent rien pour le Mali. S’il y a un cadre défini par la communauté internationale, les Etats-Unis disent qu’ils sont prêts à intervenir en matière de renseignements, de logistique au même titre que les autres pays de l’Europe.

La Cédéao n’a jamais envisagé, sollicité des troupes, venant même d’autres pays africains en dehors de la zone de la Cédéao, a fortiori des Européens ou des Américains. Nous avons dit clairement que la nature du combat nécessite d’autres moyens que nous n’avons pas. Au niveau de l’Afrique, on ne peut pas les avoir. Nous sollicitons donc l’appui logistique en matière de renseignements et de coopération technique des pays de la communauté internationale.

: Un homme d’expérience au chevet du Mali !

De nationalité togolaise, Aboudou Touré CHEAKA cumule une quarantaine d’années d’expériences professionnelles, dont dix (10) années de coopération internationale, dix (10) années de coopération interafricaine et vingt deux (22) années dans l’administration de son pays.

L’ambassadeur Touré est titulaire de plusieurs diplômes dont un doctorat  de  3e  Cycle  en  Sociologie  du Développement obtenu à l’Ecole  des  Hautes  Etudes  en Sciences Sociales (Paris V), une maîtrise  en Sciences  Politiques (Université de Paris I – Panthéon), un diplôme  de  Sociologie  de  l’Education  et Formation des Adultes au Conservatoire National des Arts et Métiers (Paris), un diplôme des Hautes Etudes en Sciences Sociales à l’Ecole Pratique des Hautes Etudes en Sciences Sociales (Paris) (6ème section de la Sorbonne).

Dans l’administration nationale de son pays, il a servi à plusieurs niveaux de responsabilités avant de mettre ses talents au service de l’Afrique. Professeur de Sociologie de Développement, de Coopération, Conseiller Pédagogique, Chef de Division, il a aussi été directeur du  Protocole d’Etat puis directeur de Cabinet au Ministère des Affaires Etrangères. Par la suite, il sera nommé de 1991 à 1992, ministre  des  Affaires  Etrangères  et  de  la Coopération du  TOGO.  

M. Touré assurera ensuite les fonctions de Directeur  Général  de  l’Institut  Supérieur Panafricain d’Economie Coopérative (ISPEC) de Cotonou et du Centre Panafricain de Formation Coopérative  (CPFC)  de  Cotonou. Pendant quelques années, il fut point focal des programmes COOPNET, COOPREFORM et ACOPAM du BIT auprès des pays membres de la  Conférence Panafricaine Coopérative.

Il a aussi présidé le Comité de l’OUA chargé de la mobilisation des aides en soutien aux Pays de la  ligne de Front en  Afrique Australe et aux mouvements de libération nationale. De 2002 à 2009, il est le Point focal du BIT auprès du Programme multi pays de démobilisation et de réinsertion des  ex combattants  dans la Région  élargie  des  Grands Lacs (MDRP).

Entre mars et décembre 2010, il est Expert international en réinsertion socioéconomique post conflit auprès du Projet d’Appui à la Réinsertion Socioéconomique Durable des Démobilisés (ARED) en République Démocratique du Congo. Son excellence Touré a travaillé au Cameroun en qualité de spécialiste technique principal en Développement d’entreprises/coopératives et de la micro finance au Bureau sous-régional de l’OIT pour l’Afrique centrale. Et, avant sa nomination à ce poste, il était expert international résident du BIT au Burundi.

Aboudou Touré CHEAKA est titulaire de plusieurs distinctions honorifiques : Chevalier  de  l’Ordre  du  Mérite  de  la  République Populaire Démocratique de Corée, Chevalier  de  l’Ordre  National  de  Mérite  de  la République du Bénin. Il parle Français, Anglais, Anufo et Mina (langues nationales du Togo).

        

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