Aboubacar Diallo, 1er vice-président du parti Concertation Démocratique : « S’il faut aller vers les élections partielles, il faut le faire »

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Que pensez-vous de la zone de sécurité établie par la MINUSMA, autour de Kidal ?

 

C’est une question confuse, puisque je ne pense pas que dans les termes des accords, il y ait cette disposition de la MINUSMA… que la MINUSMA se donne le droit d’aller mettre une zone tampon entre les belligérants et cela à l’insu du gouvernement, apparemment. On a entendu le communiqué du gouvernement qui déplore qu’il n’a pas été informé et de l’autre côté également, la Coordination des Mouvements de l’AZAWAD (CMA), semble ne pas être d’accord avec cette position de la MINUSMA. Je pense que c’est un problème sérieux que le gouvernement malien doit éclaircir. Nous sommes un pays souverain et la MINUSMA est au Mali à la demande du gouvernement malien, donc, la MINUSMA ne peut pas s’arroger le droit d’installer une zone tampon sans en informer le gouvernement. C’est une situation confuse que le gouvernement doit éclaircir.

 

Que pensez-vous de la situation à Kidal où la présence de l’administration et de l’armée ont pris du retard ?

 

Je pense que ça retarde parce qu’il n’y a pas une volonté politique d’aller vers la paix. Tout le monde sait qu’au sein de la CMA, tout le monde n’est pas d’accord pour l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali. Tant que ces velléités existent, ça va être très difficile. Chacun doit prendre ses responsabilités. Le gouvernement doit tout faire pour que l’administration soit à Kidal. Puisque l’accord est signé, le Mali est un et indivisible, qu’est-ce qui empêche notre administration d’aller s’installer ? Je pense que c’est la première chose à faire avant de se prononcer sur d’autres. Il faut que l’administration joue son rôle. Le gouvernement doit imposer sa force pour cela.

 

Quel est ton point de vue sur les élections régionales et communales, le 25 octobre prochain ?

 

Compte tenu de la situation actuelle, il serait très difficile de faire des élections dans des communes. L’administration n’étant pas à Kidal, comment faire des élections là-bas ? Je pense qu’on ne doit pas pénaliser les autres. S’il faut aller vers les élections partielles, il faut le faire. Là où c’est possible de faire les élections, il faut le faire, pour ne pas pénaliser ceux qui sont prêts. Pour ceux qui ne sont pas prêts, on attend, même du temps de l’ancien président Alpha Oumar Konaré, on a fait des élections partielles. On peut toujours aller vers cette solution qui ne gâche rien.

 

Quelles sont vos remarques ?

 

Je pense qu’aujourd’hui, les Maliens doivent se donner la main pour sortir de cette situation, que le gouvernement joue son rôle d’information et de sensibilisation, que la majorité, l’opposition se donnent la main pour qu’on puisse sortir de cette situation qui n’a que trop duré.

 

Avec la nomination d’un nouveau ministre de la communication, porte parole du gouvernement, la communication ne marche toujours pas ?

 

Ça ne peut pas marcher puisque ce n’est pas seulement à la télé qu’on fait la communication. Il y a d’autres canaux. On doit mettre en branle toute notre énergie, que ça soit les partis politiques, la société civile… on a des fondations, comme la fondation CMDID, on a le NDI, le gouvernement doit s’intéresser à tous ces organes pour aller vers les populations, les sensibiliser, les informer continuellement, car, le gouvernement seul ne peut pas.

 

Propos recueillis

par Baba Dembélé

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ELECTIONS REGIONALES ET COMMUNALES

Les listes électorales de 31 Communes non révisées

Selon la communication du président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), adressée aux partis politiques, sur les 703 communes que compte notre pays, la révision exceptionnelle des listes électorales n’a pas eu lieu dans 31 communes. Elle ajoute : « le calendrier des opérations n’a pas été respecté dans 4 communes. »

Le ministère de l’Administration territoriale et de la décentralisation a procédé à une révision exceptionnelle des listes électorales (RELE), du 1er au 2 mars 2015, à l’occasion des élections communales, régionales et du district de Bamako. En effet, la loi électorale dispose : « les listes électorales sont établies ou révisées dans chaque commune, ambassade ou consulat par une commission dite commission administrative placée sous l’autorité du Représentant de l’Etat dans la commune, de l’Ambassadeur ou du Consul.  Chaque commission administrative est composée de membres désignés par l’administration et les partis politiques. » La CENI a supervisé toutes les phases de la révision exceptionnelle. Elle a énuméré les communes dans lesquelles elle n’a pas eu lieu. Dans la région de Mopti, selon la CENI, il n’y a pas eu de révision exceptionnelle des listes électorales (RELE),  dans 6 communes sur les 10 du cercle de Tenenkou. Il s’agit des communes de Diafarabé, Diondiori, Karere, Ouro-Guire, Togoro-Kotiya et Togore-Coumba. La CENI a fait remarquer, que, dans les communes de Tenenkou : Diaka, Ouro-Ardo et Sougoulbé, la révision a commencé, en retard. Dans la région de Tombouctou, sur les 16 communes du cercle de Goundam, 4 n’ont pas été concernées par la RELE. Il s’agit des communes d’Alzounoub, de Razelma, de Tilemsi et de Tin-Aicha. Il n’y a pas eu de RELE dans les communes de Ber et Salam, sur les 6 communes du cercle de Tombouctou. Dans la région de Gao, sur les 7 communes d’Ansongo, la seule commune de Talataye n’a pas été concernée, alors qu’il n’y a pas eu de RELE dans toutes les 5 communes de Menaka. 2 communes, à savoir Anchawadi et Tilemnsi, sur les 7 du cercle de Gao n’ont pas consenti à la RELE. La RELE n’a pas été faite sur les 11 communes du cercle de Kidal.

En conclusion, la CENI a indiqué que, sur les 703 communes que compte notre pays, la révision exceptionnelle des listes électorales n’a pas eu lieu dans 31 communes et le calendrier des opérations n’a pas été respecté dans 4 communes.

 

B.D.

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