Abdrahamane Diarra, président de la jeunesse URD persiste et signe : “Le congrès extraordinaire du 16 janvier a été convoqué et organisé en respect strict des textes de l’URD”

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“Gouagnon Coulibaly a été élu par un plébiscite de 1 110 délégués sur  1 421 de 54/55 sections de l’intérieur et 24/39 sections de l’extérieur”

Depuis la tenue du Congrès extraordinaire du parti Union pour la République et la Démocratie (Urd) de feu Soumaïla Cissé, le 16 janvier 2022, qui a vu l’élection de Gouagnon Coulibaly comme président, le torchon brûle entre les cadres. Pour en savoir plus, le président de la Jeunesse Urd, nous sommes rapprochés d’Abdrahamane Diarra pour une interview exclusive dans laquelle il précise que le nouveau président du parti, Gouagnon Coulibaly, a été élu dans les règles de l’art avec le respect strict des textes du parti. “La minorité constituée par certains de nos camarades se refuse de reconnaitre cet exercice démocratique et pire, pose des actes qui n’honorent ni la mémoire de notre défunt président ni l’Urd” dira-t-il. Suivez l’interview.

Aujourd’hui-Mali : Comment se porte aujourd’hui le parti Urd ?

Abdrahamane Diarra : Merci beaucoup M. Haïdara pour l’opportunité renouvelée de votre hebdomadaire qui me permet de dire la vérité sur la vie de notre parti, l’Urd et de m’exprimer sur l’actualité de notre pays, le Mali.

S’agissant de notre parti, l’Urd, la crise qu’elle vit depuis quelques mois commence à prendre une proportion inacceptable et irrationnelle, tout simplement parce que certains de nos camarades s’obstinent dans des violations répétées du règlement intérieur au point de livrer malheureusement notre parti à un spectacle regrettable et non nécessaire.

Pourquoi la tenue d’un Congrès extraordinaire ?

Vous savez à la suite du décès de notre regretté président, feu Soumaïla Cissé, le Parti a rencontré d’énormes difficultés de fonctionnement sous le leadership du 1er vice-président, Salikou Sanago. Sans le tenir pour seul responsable, il a été approché à plusieurs reprises pour l’accompagner dans les prises d’initiatives en vue de prévenir des problèmes comme la crise que le parti vit malheureusement depuis quelques mois. Mais il avait apparemment un agenda caché qui, pour lui, est certainement plus important que le bon fonctionnement de l’Urd. Face à ce comportement et soucieux de l’impérieuse nécessité du bon fonctionnement de l’Urd, nous avons décidé d’aller à l’organisation de notre 1er congrès extraordinaire tenu le 16 janvier 2022 au palais de la culture de Bamako, à l’issue duquel M. Gouagnon Coulibaly a été élu président du parti.

Est-ce que ce Congrès a été convoqué dans les règles de l’art, en application des textes du parti ?

Oui, le congrès extraordinaire de l’Urd tenu le 16 janvier 2022, qui est le 1er du genre, a été convoqué et organisé en respect strict du règlement intérieur de l’Urd. Eu égard aux nombreux disfonctionnements que j’ai énoncés dans la réponse à votre 2ième question, nous avons mis en application les articles 57 et 58 du règlement intérieur. L’article 58 dit que les réunions extraordinaires peuvent être convoquées à la demande de la majorité des membres de l’organe et l’article 57 dit que les décisions des organes sont prises à la majorité simple des membres présents dès lors que les deux tiers (2/3) des membres ont répondu à la convocation. Je rappelle que le 1er vice-président a été informé de toutes ces démarches et mieux il a même été invité à présider la réunion extraordinaire ayant décidé de l’organisation du congrès extraordinaire, et suite à son refus et le jeu trouble du 2ième vice-président Iba N’Diaye, la 3ième vice-présidente, Madame Coulibaly Kadidiatou Samaké, s’est assumée et présidé cette réunion extraordinaire du mercredi 29 décembre 2021 et le congrès du 16 janvier 2022.

Quelles sont les conclusions de cette rencontre ?

A l’issue du 1er congrès extraordinaire, le nouveau président du parti Urd a été élu. Aussi, il y a des motions de soutien, notamment aux autorités de la Transition.

A l’issue de ce congrès, un nouveau bureau a été mis en place dirigé par Gouagnon Coulibaly. Comment a-t-il été élu ?

Non pas un nouveau bureau, mais un nouveau président, Gouagnon Coulibaly car à l’ordre du jour du congrès le seul point était l’élection d’un nouveau président.

Je rappelle aussi que c’est dans notre démarche, sincère et militante, empreinte d’unité et de cohésion que nous avons voulu que les choses se passent ainsi, sinon avec notre majorité obtenue de belle manière on aurait pu renouveler tout le bureau. C’est comme pour dire que nous ne sommes contre personne, mais nous voulons un meilleur leadership à la tête de l’Urd.

S’agissant du mode d’élection du président, une commission d’investiture au sein de laquelle toutes les régions, la diaspora, le mouvement des femmes et celui des jeunes, et le BEN étaient représentés. Et je puis vous dire qu’il a été élu par un plébiscite des délégués présents au congrès, 1 110 sur 1 421 attendus de 54/55 sections de l’intérieur et 24/39 sections de l’extérieur.

Nous avons l’impression qu’il existe aujourd’hui deux bureaux au sein de l’Urd, lequel est légitime ?

Non l’Urd a une seule direction qui est appelée BEN (ndlr : Bureau exécutif national) et qui est présidé depuis le 16 janvier 2022 par M. Gouagnon Coulibaly élu par un plébiscite de 1 110 délégués au congrès. Donc le seul et légitime BEN.

Il faut reconnaître que la minorité constituée par certains de nos camarades se refuse de reconnaitre cet exercice démocratique et, pire, pose des actes qui n’honorent ni la mémoire de notre défunt président ni l’Urd. En procédant par une manipulation de l’opinion et en faisant croire que ce qui se passe aujourd’hui à l’Urd est une confrontation pour des questions de candidatures. Sachez que c’est de la diversion et de la pure manipulation faute d’arguments solides. Il n’y a rien de plus normal que de donner un président élu à notre formation politique qui a longtemps souffert du leadership de son 1er vice-président depuis le décès de feu Soumaïla Cissé. Ils ont été jusqu’à instrumentaliser le media d’Etat qu’est l’Ortm, une pratique contre laquelle feu Soumaïla s’est battu de toutes ses forces. Ce faisant, je pense qu’ils ont trahi le combat et la mémoire de l’homme.

J’exhorte le président Gouagnon à travailler au rassemblement de tous car je suis convaincu qu’il ne peut y avoir de vainqueurs et de vaincus à l’Urd, c’est dans l’unité et la cohésion, bien entendu tout en respectant les textes du parti, que nous pourrons honorer la mémoire de feu Soumaïla Cissé et conquérir le pouvoir en vue de restaurer l’espoir au Mali.

Certains militants estiment que vous êtes en mission de Dr Boubou Cissé pour soutenir sa candidature.  Quel commentaire en faites-vous ?

Rire ! Nous sommes engagés dans notre parti pour conquérir le pouvoir depuis 2003, vous pensez que tout ce temps nous sommes dans des questions de personnes, non. Nous avons des idées et la force de nous battre pour elles. Boubou Cissé leur fait si peur à ce point ? Et à l’Urd je fais partie de ceux qui ont demandé depuis août 2021 de travailler à stabiliser le parti et qu’il était prématuré de traiter les questions de candidature, c’est le 1er vice-président qui s’est entêté à envoyer des lettres aux sections qui ont majoritairement décidé de soutenir la candidature de Boubou Cissé. Encore une fois, puisqu’à ce jour nous ne savons pas quand il y aura élection au Mali, je pense que la question des candidatures peut attendre.

Qui sera votre candidat à la présidentielle ?

Vous savez que notre ligne discutée avec feu Soumaïla Cissé avant son décès n’a pas changé, elle consiste à travailler à la création d’une large plateforme en vue de préparer les élections. De toutes les façons, le candidat de l’Urd sera celui que les militants de l’Urd et ses partenaires choisiront pour porter les couleurs du parti à l’élection.

Depuis un certain temps, le Mali est sous embargo suite aux sanctions de la Cédéao et de l’Uémoa, quel est votre point de vue sur ce sujet ?

Depuis un mois notre pays est sous embargo à cause des sanctions illégales, illégitimes et inhumaines qui nous ont été imposées par les chefs d’Etat de la Cédéao. Aujourd’hui, comme aux premières heures, nous regrettons tout simplement ces sanctions qui ne sont nulle part prévues dans le protocole de bonne gouvernance de la Cédéao.

Je pense que même si les autorités et les Maliens arrivent à vivre malgré ces sanctions, des initiatives doivent être prises par la Cédéao et nos autorités de la Transition en vue de renforcer le dialogue et arriver à un accord dans le respect des intérêts du peuple malien.

Que pensez-vous de l’expulsion de l’Ambassadeur de la France par les autorités de Transition ?

L’expulsion de l’ambassadeur de la France est la conséquence directe des attitudes des dirigeants français qui n’ont affiché que du mépris à l’endroit des autorités maliennes. Au delà des propos discourtois et inamicaux tenus et répétés par le chef de la diplomatie française depuis quelques temps, les autorités maliennes n’ont appliqué que le principe de réciprocité en matière de relations internationales. Donc il retourne en France et pourra revenir dès que les dirigeants français se décideront à reconnaitre et à respecter les autorités maliennes auprès desquelles il est accrédité. Cette expulsion illustre la gravité de la détérioration des relations entre Bamako et Paris.

On a l’impression que les autorités maliennes sont en train de créer beaucoup de fronts ?

On pourra être tenté de dire que les autorités maliennes sont sur beaucoup de fronts en même temps, mais cela s’explique par les nombreux problèmes qui assaillent le Mali et son peuple. C’est pourquoi, je demande avec insistance à l’ensemble de notre peuple de soutenir avec engagement et sincérité les actions entreprises par nos autorités. Des actions qui ne doivent avoir pour seul objectif que de préparer notre pays en termes de réformes, de sécurisation du territoire, tout en opérant des choix maliens en matière de certains partenariats stratégiques. Sinon les dirigeants actuels de la Transition, eux même, sont en train d’agir en pionniers pour que le pouvoir qui sera issu des élections devant mettre fin à la Transition puisse continuer le travail à la satisfaction du peuple malien.

Êtes-vous partant pour une durée de 5 ans de la transition ?

Je pense très honnêtement que la durée de la transition doit être raisonnable, mais aussi et surtout elle doit être tributaire des actions de réformes et autres actions prioritaires nécessaires à la stabilisation du pays, et la restauration de la sécurité et à une préparation sérieuse des élections. A ce sujet, je pense que nos autorités doivent très rapidement sortir un chronogramme précis et détaillé qui fixera ce délai raisonnable.

Quel message avez-vous à l’endroit des autorités et du peuple malien ?

Le premier que j’ai à l’endroit de nos autorités est un message de félicitations appuyées pour les résultats perceptibles et salués par les populations, notamment dans le cadre des opérations militaires en cours pour mettre fin à l’insécurité par nos forces et nos moyens. Ensuite, je demanderai à nos autorités de rendre plus inclusives la gestion de cette transition afin que les grandes décisions qu’elles seront amenées à prendre au nom du Mali soient des décisions véritables de toutes et de tous. Aussi, les encourager à continuer à préciser à tous nos partenaires la prise en compte de nos choix, des choix maliens en matière de coopération et de partenariat.

Au peuple malien je demande l’union sacrée autour de nos autorités pour que notre pays puisse revenir et reprendre toute sa place dans le concert des nations.

Nous savons tous qu’une transition ne peut pas régler tous les problèmes car limitée dans le temps, mais soutenons encore une fois cette transition pour qu’elle réussisse véritablement à poser les bases, les fondations d’un Mali nouveau et bien meilleur.

  Réalisé par El Hadj A.B. HAIDARA

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