Abdourhamane Alassane, secrétaire général du SYNAPOL à propos de la situation sécuritaire au Mali : « Le groupement d’intervention de la police manque malheureusement d’équipements »

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Le commissaire Abdourhamane Alassane

Depuis quelques temps la situation sécuritaire se matérialise par la montée en puissance de la pression avec comme corollaire un regain d’insécurité et de violence dans la capitale et dans les régions surtout au Nord de notre pays.  Suite à l’attaque terroriste perpétrée à l’Hôtel Radison blu, le 19 Novembre 2015, le secrétaire général du Syndicat national de la police (SYNAPOL), Abdourhamane Alassane s’est à nos trois questions.

Quels sont vos sentiments après les événements à l’Hôtel Radison Blu ?

Mes sentiments ne sont autres choses que des sentiments d’un porteur d’uniformes surtout d’un policier chargé de la sécurité des personnes et de leurs biens. Les événements survenus à l’Hôtel Radison nous ont un peu surpris mais en matière de sécurité, rien n’est surprenant pour qui connait la situation actuelle dans notre pays, surtout dans sa partie Nord. Quand on parle du Nord, il faut retenir que beaucoup de régions sont tombées donc il faut s’attendre à des individus qui peuvent s’infiltrer dans la ville. Aujourd’hui, c’est un niveau sous régional, nos voisins immédiats et même notre colonisateur même qu’est la France a été attaqué. Donc le Mali ne peut pas être épargné de cette situation. Les événements ont fait très mal à la population dont nous déplorons des pertes en vie humaines et des blessés. Nous souhaitons prompt rétablissement aux blessés et nous présentons nos condoléances aux familles de toutes les victimes.

Pensez-vous que la police malienne est suffisamment outillée pour assurer la sécurité des personnes et de leurs biens ?

Malheureusement la police n’est pas suffisamment outillée mais la police malienne joue sa partition dans la sécurisation des personnes et de leurs biens. Après l’attaque de l’Hôtel Radison, la police malienne a été la première d’intervention par les forces de sécurité à faire son rentrée dans les locaux. Heureusement, nous avons une nouvelle équipe d’intervention qui a été spécialement formée pour ces genres d’opérations. Cette unité dénommée le groupement d’intervention de la police nationale est intervenue la première pour sécuriser et commencer à évacuer les otages. Ce groupement d’intervention a été crée il y a seulement un mois. Mais, malheureusement les équipements nous font défaut.  Par exemple : la plupart des policiers qui intervenaient à l’hôtel n’avaient de gilets pare-balles, ils ont fait cela à leur risque et péril parce que tout simplement ils ont prêté serment pour protéger la population. Si non, la plupart des commissaires et des inspecteurs qui étaient sur les lieux ont été obligés de donner leurs gilets pare-balles à leurs éléments pour qu’ils interviennent et eux-mêmes sont rentrés sans gilets.

Quel appel avez-vous à l’endroit des autorités et des populations ?

Nous demandons aux autorités de nous donner des moyens adéquats pour nous permettre d’être plus efficaces. Nous sommes dans monde victime du terrorisme et personnes n’est à l’abri de cette situation, la seule solution est d’être équipé jusqu’au dernier degré.  Il faut que toutes les forces de sécurité soient munies de gilets pare-balles pour pouvoir intervenir contre les actes terroristes. Nous demandons également aux autorités de mettre des caméras de surveillance sur  les artères et nous demandons aussi à tous les promoteurs d’hôtel, d’entreprise et grandes structures de mettre les caméras de surveillance dans les rues pour faciliter la tâche aux forces de sécurité dans leur travail d’identification. Pour ce qui concerne, la population, les informations sont capitales. Nous ne pouvons pas endiguer cette situation sans la collaboration de la population car ces gens vivent parmi la population. Quand il y a des soupçons concernant la présence d’un individu suspect, il faut que la population donne l’information. A partir de l’information, nous allons interpeler l’intéressé pour des vérifications d’identité sans dévoiler le nom du déclarant.

Moussa Dagnoko

 

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