Abdoulaye Moukoro, jeune promoteur de l’entreprise Emergence Forage BTP sise à Koulouba, dit s’être lancé dans la construction de forage afin rendre disponible l’eau dans toutes les communes de Bamako et dans les différentes régions du Mali.
Le Wagadu : Qu’est-ce qui vous a motivé à faire ce métier de construction de forage ? Depuis combien d’années l’exercez-vous ?
Abdoulaye Moukoro : Depuis en bas âge, j’avais l’envie de me lancer dans l’entreprenariat ; mais la construction de forage, l’idée est venue au moment où je travaillais à Sadiola avec des étrangers avec qui j’ai beaucoup travaillé dans le domaine de la construction de forage.
Alors, j’avais la compétence et l’idée, il fallait juste me lancer et trouver les moyens pour y parvenir. Et, j’ai mis en place une équipe en 2015. Nous évoluons dans la construction de forages d’eau, de forages miniers, l’énergie solaire. J’ai huit ans d’expérience dans les domaines de forages d’eau et miniers. Par contre, dans le domaine de l’entreprenariat, cela me fait quatre ans.
Parlez-nous un peu du forage et son importance.
Abdoulaye Moukoro : Tout d’abord, il y a trois types de forage à savoir le forage d’eau, le forage minier et le forage chaud-technique. Mais celui du forage d’eau est très important dans la vie courante. C’est un forage qui est destiné à la consommation et qui se fait avec plusieurs règles.
Certaines personnes viennent construire des forages et ils mettent du n’importe quoi, et ils font alors que l’eau que les gens consomment peut être contaminée par les eaux de toilettes. Pour éviter tout cela, il faut faire d’abord un bon forage, avoir un bon équipement avec du gravelage pour le calculer à travers un géologue, car on ne pourra pas faire un bon forage sans le géologue pour faire le calcul.
Avez-vous eu des difficultés dans ce métier de construction de forage ?
Abdoulaye Moukoro : Nous avons eu beaucoup d’obstacles au début, car le moyen financier nous manquait beaucoup, et il fallait chercher des financements pour démarrer nos activités. Pour qu’on puisse se lancer, c’était vraiment difficile au départ.
Nous avons eu des gens qui nous motivaient et après ils nous ont laissé tomber. Nous avons eu des projets qui n’ont pas abouti et nous avons pu surmonter tout cela. Aujourd’hui, nous arrivons à avoir quelques marchés et travaux que nous parvenons à exécuter. Grâce à Dieu, l’entreprise se débrouille petit à petit.
Dites-nous, combien coûte l’installation d’un forage ?
Abdoulaye Moukoro : La construction d’un forage n’a pas un prix fixe parce que ça dépend de l’emplacement des zones. Car il y a des zones rocheuses, et les prix ne sont pas les mêmes. Quand le forage doit se faire dans un lieu où il y a de la boue, le forage se creuse avec l’eau et des produits. Par contre, si c’est dans la zone rocheuse, il se fait avec des compresseurs.
Qui vous finance dans vos projets ?
Abdoulaye Moukoro : Nous n’avons jamais eu de financement de l’extérieur comme de l’intérieur. Certes, nous avons eu des partenaires qui nous ont beaucoup soutenus et qui nous permettent d’avoir nos machines pour pouvoir travailler. Et ces partenaires nous les remercions, plus précisément M. Diassana, avec qui on travaille et qui nous a acheté une très bonne machine. Nous travaillons sur fonds propres. Néanmoins, nous recevons beaucoup de conseils venant de nos partenaires techniques et financiers.
Quels sont vos projets dans les jours à venir pour le développement durable de notre pays ?
Abdoulaye Moukoro : Nous avons plusieurs projets dans les jours à venir. Ma première vision c’est d’être parmi les plus grandes entreprises de forage d’eau et minier au Mali. Et, au niveau de la construction, nous voulons que tous les Maliens aient de l’habitation et de l’électricité qui sont les premiers problèmes de développement d’un pays. Nous avons plusieurs projets d’ici 2030 ; nous pourrons faire beaucoup de choses afin que tous les Maliens puissent avoir de l’eau.
Avez-vous un message à l’endroit des jeunes qui veulent entreprendre comme vous ?
Abdoulaye Moukoro : J’appelle les jeunes à se lancer et ne pas attendre le gouvernement ou X ou Y. Si vous avez un peu de moyens, n’hésitez pas à vous lancer et si le travail est bien fait, il y a des personnes de bonne volonté qui vont venir vous aider à trouver le meilleur chemin.
Le développement passe par nous les jeunes et je demande aux jeunes de ne pas trop s’attacher aux politiques et oublier la formation de base ; concentrons-nous sur la formation de base et faisons ce que nous pouvons pour notre pays dans les différents domaines, pour le développement durable de notre cher Maliba.
Fatim B. Tounkara