C’est à l’issue de cette importante mission que nous avons rencontré le président de la Jeune Chambre Internationale, M. Abdoul Kassim Fomba qui a accepté de répondre à nos questions.
L’Express de Bamako : Bonjour Monsieur le président, vous revenez d’un long périple à travers le pays, pourquoi ce voyage ?
M. Abdoul Kassim Fomba : Le voyage que nous avons fait, nous l’avons appelé «la Mission citoyenne pour la paix». Cette mission était de faire le tour du Mali pour parler de la paix et de la réconciliation nationale, des élections et de la lutte et de la prévention contre le VIH et le Sida. Nous avons initié cette mission, au sein de la jeune chambre internationale Bamako Elite, avec la collaboration des autres organisations locales. Cela a été fait, par ce que nous avons vu dans notre pays que nous avons eu des problèmes et nous avons toujours d’ailleurs ces problèmes.
Nous, en tant que jeunes, nous avons compris qu’il fallait faire quelque chose, nous ne pouvons certes pas prendre des armes, mais nous avons décidé d’agir et cette action était d’aller sensibiliser les populations à travers le pays par rapport à la paix et à la réconciliation nationale qui sont des conditions sine qua non pour pouvoir tenir des élections qui devraient être organisées d’ici la fin du mois de juillet et également demander à la jeunesse de participer massivement à ces élections. En gros, voilà un peu pourquoi nous avons initié cette mission.
L’Express de Bamako : Alors, d’une manière générale, qu’est ce que vous retenez de ce voyage ?
M. Abdoul Kassim Fomba : Nous avons compris déjà à notre niveau que les gens à travers le pays aiment le Mali, ils aiment leur pays, à travers le Mali que chaque personne sur ce territoire est un malien et se sent fier de le prôner partout. Mais que c’est ensemble, toutes les ethnies confondues, toutes les communautés confondues, toutes les races confondues que nous formons le Mali. C’est uni que le Mali existe.
Le Mali sans, par exemple, Kayes n’est plus le Mali. Le Mali sans Mopti n’est plus le Mali. Ce sont toutes les régions confondues et ensembles qui forment le Mali, et ça nous l’avons compris à travers la mission. Ce que nous avons également compris c’est que la jeunesse a un très grand rôle à jouer pour la réussite de ces élections à venir. Nous avons le plus grand électorat et à chaque fois que les présidents sont élus au Mali, ils le sont à des taux très faibles. Et cette fois-ci, nous voulons que les jeunes à travers tout le pays pussent sortir et aller voter, peu importe le choix du candidat, par ce que nous n’avons pas de choix à la jeune chambre internationale, nous sommes apolitique.
Cette action permettra de donner beaucoup plus de crédit à celui qui sera élu président de la République après le mois de Juillet prochain mais également nous avons passé un message aux partis politiques pour leur demander qu’au sein de chaque parti politique qu’ils puissent prendre leurs responsabilités pour choisir les personnes adéquates à leurs niveaux que, eux, ils pensent pouvoir diriger ce pays.
Nous voulons voter parmi les meilleurs candidats issus de chaque parti politique. En tant que citoyens actifs, nous disons que n’allons voter pas pour un parti politique, ni pour le plus riche, ni pour le plus connu, mais nous allons voter pour la personne à même de sortir notre pays de ces problèmes. Ce n’est plus une question de parti de politique, c’est une question de citoyenneté, d’engagement et de responsabilité que nous devons prendre à notre niveau, nous, les jeunes.
L’Express de Bamako : Après cette caravane, pensez-vous aujourd’hui que cet objectif est atteint ?
M. Abdoul Kassim Fomba : Ce que nous croyons, ce que les gens ont écouté, ont entendu et ont compris, parce que partout où nous avons passé les gens ont beaucoup participé aux échanges et il se trouve que nous avons pratiquement les mêmes préoccupations.
Je pense qu’il y’a une certaine prise de conscience au niveau des régions et nous pensons d’ailleurs faire un suivi, parce que la Jeune Chambre Internationale, ce sont trente et deux (32) organisations à travers tout le Mali, de Kayes à Kidal, donc nous pensons faire un suivi et pourquoi pas un second voyage pour faire le suivi sur le terrain et reprendre les mêmes démarches pour que les gens comprennent jusqu’aux élections.
L’Express de Bamako : Est-ce que d’autres actions sont en vue pour accompagner les acquis de cette caravane ?
M. Abdoul Kassim Fomba : Ce que nous avons prévu, il s’agit d’organiser des formations. Un premier séminaire a été même organisé à cet effet à l’hôtel Radisson ou nous avions appelé la délégation générale des élections et qui est venue expliquer un peu le processus même des élections.
Nous allons formés les jeunes, parce que beaucoup de gens parlent des élections, mais rares sont ceux qui savent comment les élections se passent. Par exemple, comment retirer sa carte, comment voter, qu’est ce qu’il faut faire pour que ces élections se tiennent normalement en tant que citoyen, qu’est ce qu’il faut faire avant et après les élections. C’est au tour de ces questions que les formations seront organisées dans toutes les communes du district de Bamako. Cette formation se fera également dans toutes les régions où la jeune chambre est représentée.
L’Express de Bamako : Quel est votre dernier mot pour mettre fin à cet entretien ?
M. Abdoul Kassim Fomba : Je demande vraiment qu’il ait ce sursaut au sein de la jeunesse pour qu’elle parte voter. Cette fois ci, nous avons cette chance d’organiser et de participer à des élections que nous pensons qui ne seront pas truquées, c’est à nous de sortir pour aller choisir le candidat qu’il faut en même temps donner une certaine légitimité au futur président de la république, par ce qu’il en aura besoin.
Nous avons des difficultés dans notre pays et il ne faut pas qu’un président soit élu à des taux très faibles, donc, qui n’ait aucune légitimité.
Réalisé par Moussa KONDO