Dans une interview qu’il nous a accordée, Abdou Coulibaly, président de l’Association “Siguida Yeelen” du Mali, fait le bilan de sa deuxième année, parle des ambitions de l’association pour les prochaines années, les difficultés auxquelles ils sont confrontés et verse son avis dans le dossier de la Transition.
Aujourd’hui-Mali : Comment se porte l’association “Siguida Yeelen” du Mali ?
Abdou Coulibaly : Gloire à Dieu ! l’association “Siguida Yeelen” du Mali (ASYM) se porte à merveille. Nous menons régulièrement nos activités sur une bonne partie du territoire national. En plus de cela, nos ambassadeurs sont à pied œuvre pour mener à bien leurs activités et essayer d’avoir l’adhésion des femmes et des jeunes pour la cause de l’association. Chez nous, les choses sont décentralisées et chaque ambassadeur est libre de mener des activités au sein de sa commune.
Après avoir passé deux ans à la tête de l’association, de quel bilan votre équipe peut-elle se prévaloir ?
Je pense le bilan est très positif. Cela a été prouvé le samedi 4 janvier dernier, lors de la réunion du bureau national de l’association. Chaque année, le bureau national de l’ASYM se réunit pour débattre des activités de l’année écoulée. Au cours de cette rencontre, les responsables de l’association ont approuvé que les activités menées durant l’année écoulée sont très positives.
En guise de rappel, au cours de l’année dernière, nous avons mené plusieurs activités, dont la formation des femmes et des jeunes en saponification afin qu’ils puissent être autonomes. Cette activité de formation n’a pas été rompue, elle a été menée dans plusieurs localités du pays. En plus de cela, chaque année, nous organisons au mois d’août une journée médicale de consultation et de distribution gratuite de médicaments au profit des populations les plus démunies. L’année dernière, cette tradition a été respectée. Cette fois-ci elle a été organisée dans la Commune rurale de Baguinéda.
Ensuite, nous avons organisé dans la Commune rurale de Kalabancoro, une journée de reboisement. Récemment, nous avons organisé une série de rencontres dans les 14 villages de la Commune rurale de Kalabancoro afin de rencontrer les chefs de village de la commune. Après mon élection à la tête de l’association, je n’ai pas été chez eux pour une présentation officielle. Vous savez, l’ASYM a vu le jour avec l’accompagnement et la bénédiction de ses chefs de village. Je pense que cette visite de courtoisie est une mission noble afin de les rencontrer et de leur présenter la nouvelle équipe dirigeante de l’association.
D’ailleurs, il a été instruit au cours de la réunion annuelle du bureau national d’étendre cette visite de courtoisie aux chefs de village de toutes les communes où l’association est implantée.
Quelles sont les ambitions de l’association pour les prochaines années ?
Les ambitions de notre association pour les prochaines années sont grandes. L’une de nos premières ambitions est d’implanter l’association partout au Mali. C’est vrai que l’année dernière nous avons pu implanter l’association dans plusieurs localités du pays, mais nous continuons afin qu’elle soit présente dans toutes les régions du Mali. Ensuite, nous ambitionnons que toutes les femmes et les jeunes du Mali puissent bénéficier de nos différents projets de développement.
Quelles sont les difficultés que vous rencontrez ?
Une association, c’est la gestion des ressources humaines et qui parle de ressources humaines parle forcément de difficultés. Dans la vie associative, les difficultés ne finissent pas, mais nous essayeront de faire avec. Aujourd’hui, nous pouvons dire Dieu merci parce que nous n’avons pas eu de difficulté surtout au niveau de l’administration malienne. Partout où nous partons pour installer l’association, nous sommes bien accueillis par les autorités administratives de la localité. Pour terminer ce chapitre, je peux dire qu’à part ces difficultés, nous n’avons pas d’autres difficultés qui nous empêchent de mener à bien nos activités.
L’Association “Siguida Yeelen” du Mali, participera-t-elle à la prochaine échéance électorale ? Si oui, quels seront les objectifs ?
Effectivement, lors de la réunion annuelle du bureau national, cette question électorale a été largement débattue par les membres du bureau. A l’issue de la réunion, l’idée de la participation à la prochaine échéance électorale a été plébiscitée par l’ensemble des membres du bureau. Cela veut dire que l’association “Siguida Yeelen” du Mali participera à toutes les prochaines échéances électorales. Maintenant, les élections sont tour à tour et nous allons nous préparer en fonction de cela.
Pour ses échéances électorales, nous avons l’ambition d’avoir plusieurs élus communaux, des députés et des présidents du Conseil de cercle. Nous allons commencer par les élections communales et notre ambition est d’avoir des élus communaux dans toutes les communes du Mali. Concernant les élections législatives, notre ambition est également d’avoir plusieurs députés à l’Assemblée nationale. Pour les autres élections, nous allons y participer également avec la même ambition.
En tant que président d’une grande association et leader d’opinion, quel regard portez-vous sur la gestion de la Transition au Mali ?
Sincèrement, en tant que président, notre association n’a rien à se reprocher de cette Transition. Vous savez, l’homme reste toujours l’homme, en faisant du bien, vous pouvez faire des erreurs. Par exemple, l’acte d’un chef de famille n’est pas souvent accepté par tous les membres de famille. A plus forte raison la gestion d’une nation.
A mon avis, cette Transition est en train de travailler avec les recommandations des Assises nationales de la refondation. Je ne vois aucune action menée par la Transition qui ne va pas avec les recommandations des Assises. Cette transition est au service du peuple Malien parce qu’elle est en train de travailler avec les souhaits des maliens. Nous conseillons les acteurs de la Transition surtout les cinq colonels de rester à l’écoute des Maliens. C’est vrai que le chantier de la Transition est vaste, mais je demande aux acteurs de la Transition de mettre encore un accent particulier dans le domaine sécuritaire. Je sais qu’ils ont fait beaucoup de choses, mais qu’ils continuent de travailler dans ce sens. Vous savez que dans toute chose, s’il n’y a pas de sécurité, c’est difficile de mener à bien nos ambitions.
Pour avoir de quoi vivre, il faut que l’agriculteur puisse aller travailler dans la quiétude. Un éleveur ne peut pas mener à bien son activité s’il n’y a pas la sécurité. C’est pareil pour le pêcheur, ce qui veut dire que la sécurité est indispensable au développement. La sécurité est le socle de tout développement. Je sais qu’ils ont en train de travailler dans ce sens, mais qu’ils continuent encore de faire plus.
Récemment, j’ai effectué une visite au centre du pays plus précisément dans le cercle de Macina pour fêter le 22 septembre, mais j’avoue qu’il y a eu beaucoup d’amélioration dans le domaine sécuritaire contrairement à 2016 et 2018. Ma délégation est partie sans problème et retournée sans aucun problème. Sincèrement, il y a beaucoup d’amélioration dans le domaine sécuritaire. Pour terminer, j’avoue que la Transition à notre soutien et accompagnement.
Votre fin mot de la fin ?
Aujourd’hui, la jeunesse malienne doit se référer sur le cas des cinq colonels. Vous savez, je peux dire qu’ils ont pu relever les défis parce qu’ils ont pu conduire le Mali là où personne ne s’attendait. Cela a été fait par un groupe de jeunes. Qu’ils sachent que tout est possible avec la jeunesse, qu’ils sachent que rien ne pourra marcher sans la jeunesse, qu’ils sachent que le Mali d’aujourd’hui et de demain ne fera pas sans la jeunesse. Ils croient en eux et qu’ils sachent que sans eux rien ne pourra marcher. Ils prennent leur responsabilité en main et aller de l’avant.
Propos recueillis par
Mahamadou Traoré