Le Pouce : Voulez-vous dire à nos lecteurs ce que signifie la fête de pâques ?
Abbé Timothée Diallo : Quand on voit l’orthographe de cette notion, il y a deux manières de l’écrire. Il y a pâque, sans « s » et pâques avec « s ». Maintenant il faut faire la part des choses. On parle de pâque sans « s » quand il s’agit de la pâque juive. Cela nous rappelle le passage de la mer rouge par les Israelites après leur esclavage en Egypte, pour aller dans la terre promise. C’est ce passage que les juifs ont dénommé pâque. L’autre pâques avec « s » est la pâques chrétienne. Le mot pâque(s) signifie passage. Chez les chrétiens, c’est le passage de la mort à la vie. Jésus Christ est mort sur la croix. Et le jour de pâques, il est ressuscité d’entre les morts .Ainsi pâques signifie passage de la mort à la vie.
Le Pouce : Dans quel contexte et sous quel signe les chrétiens du Mali célèbre cette résurrection ?
Abbé Timothée Diallo : Nous vivons une situation presque dramatique. La sécurité est en jeu et les gens ont peur. Même au niveau de la cathédrale, beaucoup m’interpelle par rapport à la sécurité. Nous vivons la pâques dans cette situation de peur. Le message par rapport à ça, est que les chrétiens doivent savoir que la semaine sainte qui a précédé pâques a été agitée du vivant du Christ. Parce que Jésus a été arrêté et ensuite crucifié. C’était une situation dramatique pour les chrétiens de cette période. Quand il est mort sur la croix, c’était le découragement total pour ceux qui le suivaient. En plus du découragement, ils avaient peur. Ils espéraient que Jésus allait les sauver. Mais le salut qu’ils attendaient n’était pas ce que Jésus prévoyait. Le salut que Jésus prévoyait était la résurrection.
C ‘est à dire le passage de la mort à la vie. Jésus est venu nous sauver du péché. C ‘est dire aussi que nous vivons aussi une situation de découragement. Nous vivons dans la peur. Nous ne savons pas ce que le lendemain va nous réserver. Dans cette situation, nous devons cultiver l’Esperance. Nous devons savoir que nous ne pouvons pas rester dans cette situation. Nous devons nous tourner vers Dieu, nous donner la main pour avancer ensemble sur le chemin de la paix et du salut.
Le Pouce : Concernant la paix, quel message avez-vous à l’endroit de toutes les parties prenantes engagées dans le processus de négociation sur la crise du nord de notre pays ?
Abbé Timothée Diallo : Il ne faut pas que chacun regarde son nombril et ses propres intérêts. C’est l’intérêt du pays qu’on doit voir. C’est le bien de la personne humaine qu’il faut privilégier .Dieu nous a crée et tout être humain est créature de lui. Nous devons respecter chaque être humain et prendre bien soin de lui. Respecter l’être humain c’est aussi respecter Dieu. Mon appel est qu’on se donne la main non seulement pour le développement du pays mais aussi pour que chaque être humain, chaque malien puisse se sentir à l’aise et vivre bien en toute sécurité.
Entretien réalisé par Jean GOÏTA