A cœur ouvert avec Mohamed H Coulibaly, groupe ‘’Diapason’’ de Kita : « Les artistes sont délaissés par toutes les structures…»

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A l’occasion du lancement du journal ‘’Le Regard Eco-Rurale’’ le 12 juillet dernier à Kita, nous avons  rencontré Mohamed H Coulibaly dit Medmo, enseignant et membre du groupe artistique ‘’Diapason’’. Dans cet entretien, l’auteur de l’ouvrage ‘’Le sanglot de joie’’ coédité cette année par les éditions ‘’L’Harmattan’’ et ‘’La Sahélienne’’, nous parle des ambitions et des difficultés de son groupe.

Depuis quand le groupe ‘’Diapason existe ?

Le groupe Diapason existe depuis 2004. Au départ, nous étions trois personnes. Aujourd’hui, nous sommes au nombre de six. C’est devenu un collectif d’enseignants. Le groupe Diapason, c’est un groupe d’enseignants. Il y a parmi nous des sortants de l’INA. On s’est rencontré ici à Kita en 2002.   Le premier morceau est ‘’ kanawa ka ne to’’

Comment arrivez- vous à concilier l’enseignement et la musique ?

Au fait, moi j’enseigne au niveau du second cycle et mes collègues sont au niveau du Lycée. Aujourd’hui, je peux dire que nous disposons d’assez de temps pour nos déplacements. Je remercie d’ailleurs au passage les autorités administratives de Kita qui nous ont compris. Au début, ce n’était pas du tout facile. Car les jours de spectacles coïncidaient souvent avec les heures de cours et on était obligé de tout remettre uniquement aux vacances…

Aujourd’hui, les jeunes tentent de faire du rap un espace de règlement de compte entre eux-mêmes ou entre eux et d’autres personnes. Comment expliquez-vous cela ?

Je dirais que cela est à déplorer. C’est comme si l’on a détourné l’objectif du courant musical. C’est comme si on a ignoré un peu le sens même du rap. Pour celui qui, connaît l’histoire du rap, celui-ci n’est pas un moyen de règlement des comptes. Il a servi à libérer les noirs américains qui compte tenu des conditions difficiles dans lesquelles ils vivaient, y ont trouvé un moyen d’expression. Si nous détournons cela pour en faire un moyen de règlement de comptes, c’est quand même déplorable. Nous aimons le rap car c’est une musique de notre génération.

Quelles sont vos ambitions ? 

On œuvre pour le développement et la promotion de la culture de Kita et du Mali tout entier. On veut aussi apporter notre pierre à l’édifice artistique et culturel du Mali. Comme les autres artistes, nous voulons bien sûr faire beaucoup d’albums afin d’être connus et vendre l’image du Mali dans le monde entier.

Vous avez produit des albums?

Non, pas encore. On a quand même aujourd’hui deux maquettes de six titres chacune et plusieurs singles aimés par beaucoup de jeunes.  Mais on n’a pas pu mettre un album sur le marché.

Pourquoi vous n’arrivez pas à vous produire ?

Le manque de soutien. On a tout fait pour avoir des producteurs. On a frappé à plusieurs portes. En vain.  On s’est adressé au ministère de la Culture et d’autres structures sans succès. Je n’ai pas peur de le dire, les artistes sont délaissés. Toutes les structures qui se disent disposées à aider les artistes ne jouent pas leur rôle. C’est un manque de politique nationale pour soutenir les artistes dans leur métier.

Par Ousmane Ballo

Inauguration de l’espace culturel Kélémonzon Diabaté de Kita

L’œuvre d’un vrai patriote saluée par les hommes de culture !

C’est dans la joie et l’allégresse totale que les hommes de culture (particulièrement les artistes) du cercle de Kita, ont assisté à l’inauguration officielle de l’espace culturel Kélémonzon Diabaté de Kita le 12 juillet dernier. Initié par Fodé Cissé, vétérinaire et promoteur d’une école polytechnique à Kita, cet espace culturel permettra certainement aux artistes de tout le cercle de Kita de bien mener  leurs activités culturelles.

A l’occasion de cette inauguration, les artistes n’ont pas caché leur satisfaction pour l’espoir que représente le centre. Ils ont remercié le promoteur Fodé Cissé, qu’ils ont qualifié de vrai patriote dans la ville de Kita pour son œuvre combien importante pour la promotion de la culture du cercle de Kita, mais aussi de la région toute entière. Pour eux, les jeunes artistes de Kita ont désormais un endroit où donner des spectacles.

Le moindre que l’on puisse retenir, c’est que cet espace donnera certainement un coup de fouet au développement et à la promotion de la culture non seulement dans le cercle de Kita, mais aussi toute la région de Kayes.

O. Ballo

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