Le Festival de Kayes Médine Tamba est à sa 7ème édition cette année. Le rendez-vous est pris pour ce grand événement qui est né de la volonté de sauver le Fort de Médine. Ce grand patrimoine, en voie de disparition, est situé à 12 km en amont de la ville de Kayes sur un site exceptionnel au bord du fleuve Sénégal. L’un des objectifs du Festival est le maintien des traditions et la promotion de la culture locale. La directrice du festival, Mme Gueguen Alice Dakouo, a bien voulu répondre à quelques questions de l’Indépendant.
L’Indépendant: Pouvez-vous vous présenter en quelques mots?
Gueguen Alice: Je suis Gueguen Alice Dakouo, je suis Malienne d’origine et Sénégalaise de nationalité. Je suis la directrice du Festival international Kayes-Médine-Tambacounda qui est à sa 7ème édition, du 10 au 12 février 2011. Je suis installée au Sénégal.
Comment est née l’idée de créer le Festival de Kayes et quel est l’objectif recherché ?
Tout a commencé en 2000 quand, lors d’une visite du fort de Médine, je me suis rendu compte que le fort se trouvait dans un état critique et il fallait tout de suite penser à une prise en charge rapide, pour sauver ce grand patrimoine. L’idée de créer un événement culturel médiatique est vite apparue comme une solution. Après de multiples rencontres avec les autorités de la région de Kayes, le ministère de la Culture, le ministère de l’Artisanat et du Tourisme, les premières journées ont vu le jour en février 2005. L’objectif recherché est la promotion du tourisme par la valorisation des richesses culturelles et patrimoniales de la région de Kayes au Mali et de Tambacounda au Sénégal, la contribution au maintien des traditions et de la culture locale, au développement de l’artisanat local, au rayonnement national et international de toutes ces richesses, la préservation du patrimoine historique bâti et surtout pour la préservation des liens inter-Etats, entre les ministères de la culture, du Tourisme et de l’Artisanat du Mali et celui du Sénégal. Toutes choses qui ont été rendues possibles grâce à ce festival.
Nous sommes à la 7ème édition. Pouvons-nous dire que l’objectif a été atteint ?
L’objectif est presque atteint car le fort est actuellement en cours de restauration grâce à la vision du chef de l’Etat, Son Excellence Amadou Toumani Toure, président de la République du Mali. Les travaux de restauration sont réalisés par les meilleurs ouvriers de France, spécialisés dans les monuments historiques. Mais, nous ne pensons pas nous arrêter en si bon chemin ; car beaucoup de choses restent à faire.
Cette année, comment se présente le festival. Y a-t-il des innovations ?
Le festival poursuit son petit bonhomme de chemin. Toujours est-il que chaque édition a ses réalités. Pour cette édition, je peux avouer qu’elle s’annonce très chaude, car elle sera riche en sons et en couleurs et nous allons donner un autre éclat au Festival. Comme innovation, nous insisterons sur la valorisation du Fort de Médine. Sur la demande des festivaliers, nous ferons la remontée du fleuve Sénégal en pirogue jusqu’à Médine. Cette année, la Mauritanie sera présente, ainsi que le Sénégal et la Guinée Conakry.
Jusqu’ici, tout se passe bien ou avez-vous des difficultés?
Malgré quelques difficultés qui sont dans l’ordre normal des choses, (des difficultés liées aux contours des préparatifs d’un événement), tout se passe bien. Organiser un festival n’est pas faire du commerce, mais c’est le lieu de faire passer des messages de découvertes. C’est à travers cela qu’on peut faire connaitre notre destination, qui est le Mali, à travers la promotion des patrimoines. Certes, il y a toujours des incompréhensions mais, jusqu’ici, je peux dire que les préparatifs vont bon train.
Un message à lancer à l’endroit de tous ceux qui aimeraient prendre part à cet événement ?
Aux festivaliers, je dirai tout simplement que, certes, la distance est longue, mais qu’ils sachent que c’est cela aussi le tourisme. Le problème de logement est réglé : Kayes est une région riche en sites touristiques, les maisons coloniales, le Tata de Koniakary, le lac Maguy, le Musée Fort de Médine, le Musée de Saboussiré, les chutes de Gouina etc.
Votre mot de la fin ?
Je remercie tous les partenaires qui essayent de tout mettre en oeuvre pour la réussite de cet événement. Je remercie les ministres de la Culture, du Tourisme et de l’Artisanat du Mali et du Sénégal. Et surtout, un grand merci à notre parrain, le ministre de l’Equipement et des transports, Ahmed Diané Séméga. Ainsi que tous ceux qui, de près ou de loin, contribuent à la réussite de cette 7ème édition. A la population de Kayes, je dirai que nous organisons cet événement pour la région. Ce n’est pas une affaire d’ethnies, c’est pour tous les Kayésiens.
Clarisse NJIKAM
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