3 questions à la directrice de la Pharmacie populaire du Mali

0

Suite à l’occupation des régions septentrionales du Mali par des bandits armés, les populations, on le sait, sont confrontées à beaucoup de difficultés pour se ravitailler en  médicaments. Cependant, la Pharmacie populaire du Mali, chargée de la distribution des médicaments sur l’ensemble du territoire national, fait de son mieux pour l’approvisionnement des régions occupées du nord. Sa directrice générale, Dr. Guindo Aicha Yatassaye, nous en dit plus.

Dans la chaîne de distribution des médicaments, où se situe la responsabilité de la pharmacie populaire?

La pharmacie populaire du Mali est la structure chargée de la mise en œuvre de la politique pharmaceutique en matière d’approvisionnement, de stockage et de distribution. En ce qui concerne la distribution, la pharmacie populaire livre les médicaments dans toutes les régions du Mali, conformément au schéma directeur d’approvisionnement et de distribution des médicaments essentiels. Ce schéma a pour objectif d’assurer un approvisionnement correct des populations sur l’ensemble du territoire national en médicaments essentiels de qualité et à des coûts compatibles avec le pouvoir d’achat de celles-ci.

Avec la crise du nord, quelles sont les difficultés auxquelles la pharmacie populaire est confrontée ?

Depuis l’occupation de des régions du nord, nos structures, heureusement, n’ont pas été touchées mais elles sont restées fermées pour cause d’insécurité. S’agissant des médicaments, nous avons des difficultés à servir les structures sanitaires du nord. Néanmoins, sur présentation des besoins, la pharmacie populaire a été jointe par l’intermédiaire de la direction nationale de la santé par des jeunes de Gao et Tombouctou. La pharmacie populaire, à travers ses points de vente du nord, a livré des médicaments pour une valeur de 10 millions FCFA. Chaque fois qu’elle est sollicitée, elle déploie tous les moyens pour satisfaire les besoins. Cependant, nous n’envoyons pas nos voitures de livraison, de peur de les perdre. Par rapport aux anti- rétroviraux (ARV) utilisés contre le SIDA et qui manquent dans les régions du nord, des besoins ont été exprimés par la cellule sectorielle de lutte contre le SIDA, cellule chargée des sites de prise en charge de la pandémie. Elle a reçu de la pharmacie populaire des ARV qui seront acheminés dans les régions occupées.

Globalement, comment se porte aujourd’hui la pharmacie populaire ?

La pharmacie populaire est touchée par la crise du nord. En effet, face à l’impossibilité de les livrer dans les zones sous occupation, nos produits, qui sont périssables, ne seront plus bientôt utilisables. Je ne peux pas dire que nous allons tout perdre mais si  les régions du nord restent encore longtemps sous occupation, les pertes seront énormes. Quant à l’évaluation de ces pertes en termes financiers, elle n’a pas encore été faite.

Propos récueillis par Abdoulaye Guindo

Commentaires via Facebook :