El Hadji Mamadou B Keita, promoteur de l’ECOSUP/Alternance
A l’occasion des 101 anniversaires du feu Modibo Keita, 1er Président de la République du Mali, nous avons interviewé un vieux soudanais âgé de plus de 70 ans. Il s’agit d’El Hadji Mamadou B Keita, promoteur de l’Ecole supérieure des métiers du commerce et de la Gestion (ECOSUP/Alternance) à Djelibougou en commune I.
La Sentinelle : Pouvez-vous nous parler un peu de feu Modibo Keita 1er président du Mali ?
El Hadji Mamadou B Keita : Tout d’abord, mes salutations et bienvenue à l’Ecosup et de l’opportunité que vous m’offrez pour parler de ce grand Monument vivant encore dans l’esprit de tous ceux qui l’ont connu au Mali et au-delà.
Vous parlez du président Modibo nous prendra plus de temps que prévu Je laisserais ce temps aux historiens et hommes de lettres de notre pays qui l’ont connu et côtoyé. Un pan de l’histoire sur la vie de feu Modibo Keita a été brillamment développé par son Excellence Ibrahim Boubacar Keita, Président de la République à l’endroit de la jeunesse malienne lundi 16 mai dernier au palais de congrès à Bamako à l’occasion d’une grande cérémonie organisée à la mémoire de l’illustre disparu.
J’ai apprécié le président IBK qui était non seulement en pleine forme mais aussi un grand homme de culture qui sait reconnaitre aussi la valeur et le mérite de tous les grands hommes de ce pays. Un exemple à suivre. Pour moi, cette année 2016 marque les 101 ans de la naissance du président Modibo Keita que j’ai connu en 1949-1950 étant un petit écolier à l’école de DARSALAM actuelle N’Tomicorobougou à côté du Stade Mamadou Konaté. Modibo Keita, grand patriote, grand panafricaniste a consacré toute sa vie durant à défendre des pays opprimés et obtenu au prix de mille sacrifices l’indépendance du Mali comme un Etat souverain et libre en 1960.
Aujourd’hui, je m’incline comme les années passées depuis sa disparition tragique, devant la mémoire de ce grand homme non seulement en taille mais aussi et surtout pour ses idées révolutionnaires non-violentes pour la libération de l’Afrique à commencer par le Mali. La pensée de Modibo Keita a toujours ébranlé le colonisateur mais à éveiller toute l’Afrique pour sa prise de conscience du combat qu’elle devait mener pour sa liberté. Je demande à Dieu, le Seigneur Tout Puissant pour le repos de son âme et qu’il l’accueille dans son paradis éternel…Amen !
Ceci dit, le meilleur souvenir que je garde de Modibo Keita Enseignant était un bon maître ; gros travailleur, sérieux et rigoureux. Aussi détenteur d’un petit fouet du nom de « Koton N’tala sombo Mogola », la peur de ce fouet nous obligeait à bien apprendre pour bien travailler en classe. Ce qui faisait de nous un modèle et dans la rue et dans nos familles. Puis que la bonne éducation était non administrée dans la famille mais dans la rue parce que l’enfant appartenait aussi à tous les pères et mères de famille à notre temps. Modibo n’a gratifié d’un beau cadeau. Il m’a donné sa belle-sœur en mariage le 30 septembre 1965 avec une dot de 20.000 francs maliens étant encore étudiant en France à l’âge de 21 ans. Je l’ai assisté et soutenu pendant les 8 ans qu’il était Président de la République et cela, jusqu’à son décès et enterrement. J’ai été témoins de tout.
Nous sommes à la quête de paix au Mali. Quelle appréciation faites- vous de l’accord de paix signé par le Gouvernement de notre pays ?
Le 15mai 2015 est une date historique certes mais le 15 mai 2016 pour moi, devait être une date effective pour l’application et le respect de l’accord signé dans son intégralité sur toute l’étendue du territoire national. Mais force est de reconnaitre que notre pays subit des exactions encore au vu et su de l’opinion internationale. Que reste-t-il à faire par le Mali que de se préparer à une guerre dont personne ne peut déterminer la fuite. C’est la guerre du Mandé, elle ne finira pas de sitôt. Nous devons nous préparer à cette guerre qu’on nous a imposée. Elle a un coût mais notre liberté aussi aura un coût et de lourds sacrifices à consentir. Rien ne doit être de trop pour le Mali. Le Mali avant tout. Prions tous ensemble pour la paix et la réconciliation nationale sans lesquelles rien ne sera possible dans le cadre d’un développement harmonieux d’un pays où il fera bon vivre. Tel est le souhait de tous les Maliens aujourd’hui.
Et pour conclure ?
En guise de conclusion, je remercie l’ensemble du peuple malien et particulièrement son Excellence Ibrahim Boubacar Keita, président de la République pour les efforts fournis à l’endroit de toute la famille de feu Modibo Keita.
Propos recueillis par Saba Ballo