Zimbawe: le nouveau président appelle à l'”unité” pour relancer l’économie

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Le président zimbabwéen Emmerson Mnangagwa, à Chinhoyi, près d'Harare, le 1er décembre 2017. © REUTERS/Philimon Bulawayo
Le président zimbabwéen Emmerson Mnangagwa, à Chinhoyi, près d'Harare, le 1er décembre 2017. © REUTERS/Philimon Bulawayo
Harare – Le nouveau président du Zimbabwe Emmerson Mnangagwa a appelé la population du pays “à l’unité” pour “relancer l’économie” de son pays en ruines après le règne de Robert Mugabe, lundi au cours de la prestation de serment de son gouvernement.

“Je veux qu’ils (les Zimbabwéens) soient unis, nous devons relancer l’économie”, a déclaré le président au palais présidentiel.

“Je pense que mon équipe va relever le défi”, a-t-il ajouté, ajoutant que son équipe avait pour mission “de finir le mandat du président précédent pour une période de six à sept mois”.

Emmerson Mnangagwa, ancien proche de Robert Mugabe, a été investi chef de l’Etat le 24 novembre, trois jours après la démission de l’homme fort du pays pendant trente-sept ans.

Mugabe, âgé de 93 ans, a été contraint d’abandonner le pouvoir sous la pression de l’armée, qui avait pris le contrôle du pays mi-novembre, de la rue et de son parti, la Zanu-PF.

Les militaires étaient intervenus pour barrer la route à la Première Dame, Grace Mugabe, qui ne cachait plus ses ambitions de remplacer le moment venu son époux, à la santé fragile.

Le principal défi du nouveau chef de l’Etat consiste à relancer l’économie, en crise depuis une funeste réforme agraire lancée au début des années 2000.

Plus de 90% de sa population est officiellement au chômage et le pays manque cruellement de liquidités.

Dans un souci de ramener de l’argent frais au Zimbabwe, le président Mnangagwa a lancé la semaine dernière un ultimatum de trois mois aux entreprises et aux particuliers pour rapatrier tous les capitaux illégalement sortis du pays.

M. Mnangagwa est vivement critiqué pour avoir nommé des militaires et des membres de la vieille garde de Robert Mugabe dans son gouvernement, des mesures qui pourraient refroidir les ardeurs des investisseurs.

Les militaires retenus dans la nouvelle équipe ont notamment un passé extrêmement sulfureux.

Le général Sibusiso Moyo, qui occupe le portefeuille des Affaires étrangères, est cité dans un rapport de l’ONU sur le pillage des ressources de la République démocratique du Congo (RDC).

Le nouveau ministre de l’Agriculture, le général Perence Shiri, dirigeait lui la tristement célèbre unité formée en Corée du Nord qui a causé quelque 20.000 morts pendant les opérations de répression ordonnées par Robert Mugabe dans la région de Matabeleland (ouest) dans les années 80.

Ces officiers ont officiellement pris leur retraite de l’armée pour entrer au gouvernement.

“Ils sont tous les deux à la retraite”, a déclaré à l’AFP le secrétaire permanent du ministère de l’Information, George Charamba. “Vous ne pouvez servir deux plateformes à la fois”, a-t-il ajouté.

“J’ai toujours voulu être un soldat mais j’accepterai n’importe laquelle des missions qui me sera donnée par le parti”, avait indiqué le général Shiri à la presse en prenant ses fonctions au ministère de l’Agriculture.

Des élections présidentielle et législatives sont prévues d’ici août 2018 au Zimbabwe. La Zanu-PF a désigné M. Mnangagwa comme son candidat à la fonction suprême.

(©AFP / 04 décembre 2017 13h10)

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