Washington veut mettre sa présence militaire en Afrique au service de l’humanitaire

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APA – Washington (USA) Le nouveau Centre de commandement des Etats-Unis pour l’Afrique, (Africa Command, AFRICOM) ne nécessitera pas une forte présence militaire, mais elle œuvrera davantage pour la promotion de la sécurité et de la stabilité dans la région, tout en coordonnant le soutien de Washington pour un leadership africain, ont indiqué des officiels du ministère américain de la Défense.

“L’objectif recherché est de faire en sorte que l’AFRICOM ne joue pas un rôle de leadership sur le continent, mais sert plutôt à aider à asseoir un leadership africain », a déclaré mardi à la presse le responsable de la politique du Pentagone, Ryan Henry.

“Nous chercherons à compléter et non à nous opposer aux efforts de leadership en cours”, a-t-il précisé.

Le Président George W. Bush avait annoncé en février dernier que le Département à la Défense allait mettre en place un nouveau Centre de commandement en Afrique, pour gérer les intérêts du gouvernement américain sur le continent. Des centres similaires existent dans d’autres régions du globe.

AFRICOM va concerner tous les pays d’Afrique à l’exception de l’Egypte, qui restera un associé du Commandement Central américain.

Accompagné d’un groupe d’officiels du Département d’Etat et du Pentagone, il avait visité du 15 au 21 avril derniers six pays africains (Ethiopie, Ghana, Kenya, Nigeria, Sénégal, Afrique du Sud) et le siège de l’Union Africaine, pour discuter du nouveau Centre de commandement avec les dirigeants africains.

Les Etats-Unis envisagent d’installer le siège du commandement en Afrique, mais selon le responsable de la politique du Pentagone, son équipe est encore dans une phase “exploratoire” et que AFRICOM ne serait pas nécessairement basé dans l’un des six pays visités.

Les effectifs du siège dont le nombre est bien en deçà de 1.000 personnes pourraient être répartis entre plusieurs pays qui ne sont pas forcément en Afrique, a-t-il expliqué. “Il n’y a pour le moment aucun processus d’élimination et il n’est pas possible de dire dans quel pays le Centre sera installé”, a indiqué M. Henry, précisant qu’il existe « plusieurs modèles qui sont actuellement à l’étude et que tout est possible ».

Le quartier général d’AFRICOM et son personnel seront “aussi réduits et discrets que possible”, a-t-il indiqué, ajoutant qu’au lieu de mettre davantage l’accent sur les tâches purement militaires, le commandement va privilégier les missions humanitaires, les affaires civiles et l’assistance aux Nations pour renforcer la sécurité régionale aux frontières et en mer.

Le commandement devrait être entièrement opérationnel vers la fin du mois de septembre 2008 et les responsables du Pentagone voudraient que le patron d’AFRICOM vienne servir en Afrique avant cette échéance.

Le commandant adjoint de AFRICOM serait un officiel du Département d’Etat américain, une décision qui montre que le commandement ne privilégie pas l’aspect militaire.

Il a rappelé aux officiels que AFRICOM était encore dans une phase de planification et que sa mise en place n’est motivée ni par une menace spécifique, ni par des considérations stratégiques.

Il a par ailleurs indiqué que les Etats-Unis n’imposeraient pas de solutions américaines aux conflits africains, précisant que leur rôle consiste “à travailler ensemble avec les nations et les organisations multinationales pour aider à trouver des solutions africaines pour le continent, aussi bien dans le domaine de la sécurité que dans celui de la stabilité”.

NK/daj/fss/of/APA
25-04-2007

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