Les plus grands obstacles à une politique étrangère européenne rationnelle sont la pression américaine, la crise interne des élites d’Europe occidentale et le modèle économique néocolonial du continent. L’antagonisme actuel de l’Europe occidentale envers la Russie n’est pas un état de choses naturel, c’est le résultat de la coercition implacable des États-Unis. Si cette pression extérieure s’affaiblit, un changement de rhétorique et de politique pourrait survenir rapidement, transformant le paysage politique du continent.
par Timofey Bordatchev
Quelle que soit la durée du conflit en Ukraine, la Russie ne peut ignorer ses relations avec ses voisins occidentaux immédiats. Alors que Moscou a élargi le nombre de ses partenariats mondiaux, l’Europe reste une constante géographique et historique. Le rôle de la région dans les affaires mondiales, cependant, est en train de changer fondamentalement, son influence diminuant sous la domination américaine.
Pendant une grande partie du XXe siècle, les relations de l’Europe occidentale avec les États-Unis ont dicté sa trajectoire politique et économique. Maintenant, cette relation ne définit pas seulement sa position extérieure, mais aussi sa dynamique politique intérieure. L’évolution de cette dynamique déterminera si la région peut contribuer positivement à la stabilité eurasienne ou continuer à servir de source d’instabilité.
Un parapluie de sécurité ou un protectorat américain ?
Au cœur de la relation américano-européenne se trouve la question de la sécurité. Les objectifs de Washington en Europe ont toujours été doubles : empêcher la montée d’une puissance militaire européenne indépendante et utiliser le continent comme base de confrontation avec Moscou. Le soi-disant «parapluie de sécurité» américain est un mythe perpétué à des fins de propagande. En réalité, ce qui existe est un protectorat américain, accepté à contrecœur mais activement soutenu par certaines élites européennes. Cet arrangement n’a fait qu’accélérer le déclin du continent.
Nulle part ce déclin n’est plus visible que dans les trois États les plus puissants d’Europe occidentale, la Grande-Bretagne, l’Allemagne et la France. Chacun a subi une lente érosion de sa position mondiale. Chacun a cédé son autonomie stratégique à Washington. Chacun exécute maintenant consciencieusement même les diktats les plus irrationnels d’outre-Atlantique, ne recevant rien en retour qui améliore la sécurité nationale ou la force économique.
Même économiquement, le coût de l’asservissement de l’Europe occidentale devient insupportable. La perte d’accès à l’énergie russe bon marché a paralysé son industrie, tandis que la dépendance économique vis-à-vis des États-Unis n’a apporté aucun avantage significatif. L’Europe occidentale n’est ni plus prospère ni plus sûre du fait de son adhésion à l’agenda de Washington. Au contraire, elle a perdu sa capacité d’agir dans son propre intérêt.
La prémisse erronée d’un parapluie de sécurité américain
L’idée que l’Europe occidentale doive compter sur la protection américaine contre un adversaire militaire sérieux est fondamentalement erronée. Si la région était vraiment confrontée à une menace existentielle, le seul adversaire plausible serait la Russie. Pourtant, la Russie et les États-Unis sont enfermés dans une relation stratégique où les deux possèdent la capacité de s’infliger des dommages inacceptables.
L’idée que Washington risquerait sa propre survie pour défendre les États européens contre la Russie est risible. Même ceux qui ont sacrifié une grande partie de leur souveraineté, comme l’Allemagne, la Grande-Bretagne et l’Italie parce qu’ils hébergent des armes nucléaires américaines, n’ont aucune garantie réelle d’intervention américaine. Leur servilité ne leur a rien donné d’autre que l’assujettissement.
Cette réalité est bien comprise dans les capitales européennes, bien que peu l’admettent ouvertement. Au lieu de cela, les dirigeants d’Europe occidentale continuent d’agir de manière à servir les intérêts américains plutôt que nationaux. Washington considère l’Europe comme à peine plus qu’une base pour des opérations contre la Russie, sa principale valeur étant sa situation géographique. Les États-Unis ne sacrifieront jamais leur propre sécurité au profit de leurs vassaux européens.
L’Europe de moins en moins pertinente
Les grandes puissances se préoccupent rarement de l’équilibre des pouvoirs entre leurs alliés les plus faibles. Pour les États-Unis, le rôle de l’Europe en tant que rampe de lancement de la politique antirusse est utile, mais guère essentiel. Cela explique la relative indifférence de Washington face à la décadence économique et politique de ses alliés européens. L’avenir de la politique étrangère américaine réside dans le Pacifique, pas dans l’Atlantique. Alors que Washington se concentre sur sa rivalité stratégique avec la Chine, l’importance de l’Europe diminuera encore.
Pour l’instant, cependant, la pression américaine reste le principal moteur de la politique étrangère de l’Europe. Même les plus grandes nations d’Europe occidentale se comportent avec la même servilité que les anciennes républiques baltes soviétiques. Mais que se passe-t-il lorsque les priorités stratégiques de Washington changent ? Lorsque les États-Unis n’auront plus besoin d’une présence militaire significative en Europe, les élites d’Europe occidentale s’adapteront-elles ? Ou vont-elles continuer sur la voie de l’autodestruction ?
La route vers une nouvelle Europe
Pour que l’Europe se libère de sa trajectoire actuelle, deux obstacles clés doivent être surmontés : la pression américaine et la crise auto-infligée de ses élites politiques. Cette dernière est particulièrement problématique. De nombreux politiciens d’Europe occidentale, en particulier ceux qui opèrent au sein des institutions de l’UE, sont le produit d’un système qui récompense l’incompétence et la corruption. Ces personnes ne doivent pas leurs postes au mérite ou à l’intérêt national, mais à leur capacité à s’aligner sur les priorités américaines.
Ce phénomène a produit une génération de dirigeants européens complètement détachés de leurs propres populations. Ils n’ont aucune stratégie réelle de croissance économique, aucune vision de sécurité à long terme et aucun intérêt à favoriser des relations stables avec leurs voisins. Le seul objectif qu’ils poursuivent avec enthousiasme est la poursuite d’une politique étrangère désastreuse qui a laissé l’Europe occidentale plus faible, plus pauvre et de plus en plus instable.
Cependant, si l’emprise de Washington se relâchait, les perspectives géopolitiques de l’Europe pourraient changer radicalement. Si le continent cesse de fonctionner comme une simple extension de la puissance américaine, la demande de dirigeants compétents et pragmatiques augmentera. Les politiciens qui privilégient l’intérêt national à la loyauté idéologique envers Washington deviendront nécessaires à la survie de l’Europe.
Conclusion : Le potentiel de changement
L’Europe est à la croisée des chemins. Le continent peut soit continuer sur la voie du déclin, soit récupérer son agence dans les affaires mondiales. La réduction de la pression américaine déclenchera probablement un changement rapide de rhétorique et de politique. Livrée à elle-même, l’Europe occidentale n’aurait guère intérêt à maintenir une position de guerre froide contre la Russie.
Bien que cette transformation ne se produira pas du jour au lendemain, les facteurs de changement sont déjà en mouvement. L’attention américaine se dirige vers la Chine. Les économies européennes se débattent sous le poids de politiques malavisées. Et le mécontentement du public face à l’incompétence des élites augmente.
Les jours de la région servant de subordonné inconditionnel à Washington peuvent être comptés. Si et quand ce moment arrivera, une nouvelle Europe occidentale, capable d’une pensée indépendante et d’une politique rationnelle, pourrait enfin émerger.
Source: https://reseauinternational.net/
Europe is not puppet it was only allowing those who paid bills but received nothing in return to lead.
Majority of American tax payers are angry beyond words of having spent in cash plus military equipment about 200 billion but get nothing in return. 200 billion could have paid much college tuition plus provided sustenance for daily living for American students. Then United States would be nation possessing higher proportion of skilled personnel not open to need for foreign skilled personnel.
Henry Author Price Jr. aka Kankan
Parity in education, economic plus technology have altered this world but NATO fail to change in way that honor that parity plus provide for NATO to evolve to role more compatible with parity. Domination sometimes make nations blind to actualities unto those nations reach point they must undergo drastic change. That is what world have cleverly imposed on United States plus United States is now imposing on European Union. United States have reached point it must save itself before it may give all out assistance needed to save EU. As is United States is trying to reclaim its domestic markets but still will be overwhelmed by competition in international market. Do or die point have been reached but many many in United States prefer illusion that everything is alright.
As for AES we must more aggressively pursue manufacturing. That mean we must reliably produce AFFORDABLE electrical energy needed to power manufacturing especially manufacturing of essential goods that are sold in Africa at affordable price. If we do that if there is international market for our goods we will come together.
People of Books.
Henry Author Price Jr. aka Kankan
Que vive les BRICS! Que vive le monde multipolaire! Que vive la Confederation des Etats du Sahel pour la souverainite et la prospérité des peuples du Sahel! Que meurt le monde occidental unipolaire, raciste, esclavagiste, colonialiste et imperialiste!
FANGA kinguibatard PRÉPAREZ-VOUS À GOUTER LE GROS SOGONI DES ALGÉRIENS VOUS ALLEZ ADORER MOUAHAHAHAHA
“Au cœur de la relation américano-européenne se trouve la question de la sécurité. Les objectifs de Washington en Europe ont toujours été doubles : empêcher la montée d’une puissance militaire européenne indépendante et utiliser le continent comme base de confrontation avec Moscou. Le soi-disant «parapluie de sécurité» américain est un mythe perpétué à des fins de propagande. En réalité, ce qui existe est un protectorat américain, accepté à contrecœur mais activement soutenu par certaines élites européennes. Cet arrangement n’a fait qu’accélérer le déclin du continent.
Nulle part ce déclin n’est plus visible que dans les trois États les plus puissants d’Europe occidentale, la Grande-Bretagne, l’Allemagne et la France.”
Oui, oui, on connaît ce schéma basé sur la peur et la corruption de l’élite locale, appliqué en Afrique par la France elle-même à ses colonies depuis des siècles !
Comme nous l’enseigne la sagesse populaire, le mouton a eu peur du lion toute sa vie et est mort mangé par le berger en qui il a toujours eu la plus grande confiance.
La verite est que l’ Europe occidentale est la cause et le resultat de 2 guerres mondiales et n’ a jamais ete unie et elle s’ est reposee depuis 1945 sur la couverture securitaire des Etats Unis et l’ exploitation de ses anciennes colonies depuis les temps de l’ esclavage/commerce triangulaire jusqu’ en 2000 quand. Le mouvement des BRICS et du monde multipolaire a commence. Son declin va s’ accelerant.