Viviane Wade: «On veut détruire l’image de Karim et de son père»

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Viviane Wade: «On veut détruire l'image de Karim et de son père»
Viviane Wade, ex-première dame du Sénégal, le 25 mai 2012, à Dakar.
AFP PHOTO / SEYLLOU

Karim Wade, fils de l’ancien président sénégalais Abdoulaye Wade et plusieurs fois ministre, est en détention préventive depuis avril 2013. Il est au coeur d’un procès d’enrichissement illicite et de biens mal acquis. Selon l’accusation, 178 millions d’euros issus de montages financiers se trouveraient dans des comptes à l’étranger. Le procès se tient devant la Cour de répression de l’enrichissement illicite, à Dakar. RFI a recueilli un témoignage rare et exclusif : celui de sa mère, Viviane Wade.

RFI : Depuis un an et demi, votre fils Karim Wade est en prison après avoir été interdit de sortie du territoire. Son procès s’est ouvert à Dakar. Quel est votre état d’esprit ?

Viviane Wade: Je ne suis pas quelqu’un qui s’apitoie, je suis quelqu’un qui veut comprendre. Tout d’abord, quand il y a eu cette interdiction de sortie, je me suis dit : « c’est une tracasserie, une petite vengeance ». Puis, quand on a parlé de milliards de milliards de milliards, je me suis quand même inquiétée. En me disant : « On parle de milliards parce que ça fait rêver les gens ». Là, j’ai su que ça devenait très, très sérieux. Et je ne comprenais pas. Les premiers six mois j’ai attendu de voir de quoi on l’accusait. C’était quand même plus sage, et j’ai été stupéfaite. Quand on a renvoyé encore six mois, pour une affaire d’un compte à Singapour, je me suis dit : « On n’a rien trouvé et on invente encore des choses. » J’ai eu très peur.

Aujourd’hui, avez-vous encore peur ?

Non, je n’ai pas peur, je suis très inquiète. La peur vous rend faible, l’inquiétude vous rend attentive et combattante.

Vous ne le pensez pas coupable ?

Non.

Vous rendez visite à Karim Wade en prison. Comment va-t-il ? Quel est son état d’esprit ?

Karim est lucide. Il est déterminé à prouver qu’il est innocent.

Comment vit-il cette détention ?

On n’en parle pas. Il ne m’a jamais dit qu’il souffrait, qu’il était mal. Il s’est installé dans sa prison, dans sa cellule pour vivre le mieux possible et en travaillant pour se défendre.

Depuis le début du procès, on vous voit aux premières loges, vous ne manquez pas une séance. Pourtant, on ne voit pas le père de Karim Wade ?

Il est tout à fait normal que je sois tous les jours auprès de mon fils. Quant au président, je ne le vois vraiment pas assister à ce procès, qui n’est pas un procès, qui est une parodie de procès. Qu’est-ce que cela ajouterait de plus pour Karim ? Reconnaître la Crei [Cour de répression de l’enrichissement illicite] ? Reconnaître cette parodie de justice ? Les avocats ont démontré que la procédure était entachée de fautes graves, de violations graves et d’autres moins graves, mais une quantité… Il n’y a pas de calendrier, tous les co-inculpés n’ont pas été entendus, il n’y a rien.

Est-il vrai qu’Abdoulaye Wade n’a pas été voir son fils en prison ?

Effectivement, le président n’est pas allé voir son fils en prison et il en a fait la demande. Je pense qu’elle a été acceptée mais ça aurait causé vraiment… peut-être un incident. Parce que quand Abdoulaye Wade sort, la foule le suit. Que serait-il arrivé ?

Il n’y a pas de problème entre les deux hommes, entre le père et le fils ?

Il n’y a aucun problème. Aucun.

Pendant les audiences, Karim Wade n’apparaît pas du tout comme quelqu’un d’abattu. Il fait même le « V » de la victoire. Est-ce que cela n’est pas un peu gênant ? Est-ce qu’il ne se donne pas un peu trop facilement le beau rôle ?

Je ne suis pas du tout d’accord avec vous, parce que maintenant, on a la preuve que c’est un montage.

Mais vous savez bien qu’il y a des Sénégalais qui sont contents que Karim Wade soit jugé, qu’il réponde enfin…

Nous sommes dans un procès politique, il a pris une attitude politique.

Vous avez accompagné votre époux dans son combat quant il était opposant, puis comme première dame, vous avez toujours été à ses côtés. Aujourd’hui, il y a toutes ces affaires de détournement, ces scandales. Avez-vous des regrets ? Est-ce que vous n’en avez pas un peu trop fait avec votre fils ?

Mais non ! C’est vrai qu’il a eu cinq ministères et qu’on l’appelait ironiquement « le ministre de la Terre et du Ciel ». Mais a-t-il commis des fautes ? Est-il poursuivi pour un détournement quelconque ? Non. On lui attribue des banques, on lui attribue des immeubles, on lui attribue des sociétés qui appartiennent à d’autres. On en conclut donc que c’est un procès politique. On veut probablement détruire son image et celle du père à travers lui. ……. Lire le reste de l’article sur RFI

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2 COMMENTAIRES

  1. C’est toujours la meme chose, des que vous etes president, vous emmer-dez vos pays avec vos familles et surtout vos rejettons!!!

    Il fallait proteger Karim et lui faire des affaires au lieu de la politique, c’etait la meilleur des protection. Il merite bien ce qui lui arrive!

  2. Madame WADE, vous êtes à la base de cette situation, car si vous avez à l’époque écouté les interventions des uns et des autres contre votre comportement en poussant votre mari d’appuyer son fils au lieu d’appuyer les Idrissa SECK et autres jeunes politiciens sénégalais, Karim aurait évolué dans son secteur privé sans être mêlé à ces bêtises.
    Ce résultat fera école pour plusieurs politiciens qui mettent leurs enfants dans politique africaine de nos pays immatures dans la mise en route de la démocratie.

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