Lors de sa visite en France (du 11 au 14 décembre), le colonel Mouammar Kadhafi devrait évoquer avec le président français le conflit du Darfour qui a fait, le week-end dernier, l’objet de négociations de paix en Libye, à Syrte, sous l’égide des Nations unies et de l’Union africaine. D’après un hebdomadaire français, Nicolas Sarkozy devrait aussi évoquer son projet d’Union méditerranéenne. Selon le même journal, plusieurs accords commerciaux pourraient être signés, notamment sur une coopération en matière de nucléaire civil et de traitement des eaux.
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Au-delà des questions de coopération bilatérale entre la Libye et la France, l’on s’attend à ce que Mouammar Kadhafi évoque avec les plus hautes autorités françaises, le projet des Etats-Unis d’ Afrique dont il est le défenseur acharné. Certains observateurs en Afrique affirment même que cette question sera au centre des sujets à aborder par le Guide.
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Kadhafi, le nouveau N’Krumah
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Il est l’Africain qui incarne le mieux les idéaux des pères fondateurs de l’Organisation de l’unité africaine proclamée en 1963. Sa vision des Etats-Unis d’Afrique (déclaration de Syrte, 9 septembre 1999) apparaît de plus en plus comme la mieux adaptée pour gagner dans un processus de mondialisation accélérée de l’économie mondiale.
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Il est aussi celui qui promet la mise en œuvre des institutions financières du continent (la banque africaine d’investissement, la banque centrale africaine et mettre en circulation une monnaie commune africaine.
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Depuis la levée en 2003 de l’embargo qui avait frappé la Libye, ce pays est désormais courtisé par la France, mais aussi par l’Union européenne à cause de l’important potentiel commercial qu’il représente. En plus, en matière de lutte contre le terrorisme et l’émigration clandestine, la Libye constitue un allié incontournable pour l’Europe. Dans pareil contexte, tout plaidoyer de Kadhafi tomberait dans des oreilles attentives.
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Conscient de tout le poids diplomatique et stratégique dont il dispose auprès de l’Europe et en particulier de la France, le Guide de la Révolution de la Jamahiriya libyenne développera devant le locataire de l’Elysée les arguments d’ordre économique et stratégique étayés dans son plaidoyer pour la constitution des « Etats-Unis d’Afrique ».
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L’Afrique, une terre de richesses naturelles
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Le Guide Mouammar Kadhafi, a révélé, dans son discours à l’occasion de la célébration du 6è anniversaire de la proclamation de l’Union africaine, que l’Afrique n’était pas pauvre et regorge de potentialités extraordinaires. Le leader libyen s’est appuyé dans son discours, sur des statistiques qui démontrent que l’Afrique s’étend sur une superficie de 32 millions de Km2, possède 25 000 km de fleuve, détient 95 % du diamant du monde, 65 % du cacao, 90 % de platine, la moitié des réserves mondiales en or, 30 % du Chrome, ¼ des réserves mondiales de l’uranium et 30 % du cobalt mondial.
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Mais Kadhafi a fait remarquer que malgré ces richesses, 205 % des capitaux africains fuient à l’étranger alors que seuls 3 % restent en Afrique et cela, à cause de l’absence de structure d’absorption de ces capitaux en Afrique, l’existence de bourse et la fragilité des économies africaines.
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Mouammar Kadhafi, qui lutte pour la réalisation du gouvernement panafricain, souhaite que ses pairs s’accordent avec lui afin que l’Afrique aille vers cette réalité au moment où les Etats de l’Europe sont en train de s’organiser économiquement avec une monnaie unique.
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La perspective d’un gouvernement panafricain ne fait cependant pas l’unanimité sur le continent. Le débat n’étant pas de savoir sur l’opportunité ou non de l’intégration, mais sur les limites et la vitesse de cette intégration. Il met en confrontation deux camps. D’un côté, un certain nombre de pays, souvent d’Afrique de l’Ouest qui veulent aller tout de suite à l’Union, à pas vifs et alertes. De l’autre côté, les partisans du « cold feet », qui recommandent plutôt la prudence et veulent aller à l’intégration méthodiquement, à petits pas.
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Les puissances néocoloniales ne sont pas hors de soupçon de vouloir retarder la constitution des « Etats-Unis d’Afrique. Pour ce faire, elles sont prêtes à « acheter » la conscience de certains chefs d’Etat africains.
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A Syrte, le Guide Mouammar Kadhafi a invité les parlementaires, associations, syndicats et organisations de la société civile africaine, à soutenir la commission présidentielle formée par le sommet africain de Syrte en juillet 2005, en vue de définir une feuille de route qui permettra la création des Etats-Unis d’Afrique.
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Le Guide ne s’est guère trompé en demandant le soutien des parlementaires africains et de la société civile africaine. Car, il ne fait aucun doute que nombre de chefs d’Etat africains sont à la solde de l’Occident néocolonial, pour qui, une Afrique unie mettrait fin aux pillages des économies du continent via ses multinationales.
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Pour Mouammar Kadhafi, la fondation des Etat-Unis est loin d’être une entreprise difficile selon les données. A ce sujet, il fait constater que 18 pays africains réunis font moins que l’Etat de New York et que 11 pays ont une population de moins d’un million d’habitants.
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Après la guerre des six jours qui a affaibli le leadership de Gamal Abdel Nasser dans le monde arabe, Mouammar Kadhafi est apparu plus tard, comme l’homme sur qui le monde arabe pouvait compter pour faire de cette partie du monde une force politique et diplomatique dans une union arabe. L’Amérique et l’Europe occidentale, qui avaient vite décelé en l’homme un destin exceptionnel, l’ont aussitôt combattu avec tous les moyens y compris les moyens déloyaux. Rien n’y fit ! Kadhafi est là et bien là, après avoir triomphé de tous ses adversaires. Américains comme européens. Il mettra en place les Etats-Unis d’Afrique en dépit de toutes les entraves qui émaillent déjà le chemin de l’Unité africaine.
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Les convictions fortes qui animent le Guide suprême et le soutien sans faille des masses africaines dans la lutte qu’il mène pour la fondation des Etats-Unis d’Afrique, triompheront sans doute des manœuvres déployées par les forces du mal occidentales et leurs pions en Afrique, destinées à tirer notre continent vers le bas.
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Mais la tournée effectuée, par la route, au mois de juin dernier en Afrique de l’ouest (Bamako-Abidjan-Conakry-Freetown-Accra) par le nouveau chantre de l’unité africaine (en route pour le Sommet de l’Ua sur les Etats-Unis d’Afrique), en disait long sur la détermination des populations de cette région d’Afrique, leur entière adhésion à soutenir le projet de création des Etats-Unis d’Afrique.
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Alpha Kaba Diakité
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