Visite du Président iranien au Mali : Ahmadinejad attendu à Bamako aujourd’hui

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Le Président iranien Mahmoud Ahmadinejad est attendu dans la capitale malienne, ce mardi 6 juillet 2010 à partir de 14 H. C’est une délégation forte de 92 membres dont le chef de la diplomatie iranienne, le ministre du commerce et plusieurs autres ministres qui accompagnent le Président, en vue de la signature de plusieurs conventions de nature politique, diplomatique et économique. Au cours de son séjour malien, Mahmoud Ahmadinejad se rendra à Tombouctou.

Cette visite fait suite à celle officielle de son prédécesseur Mohammad Khatami, en janvier 2005. Puis du Président malien Amadou Toumani Touré à Téhéran, la même année. C’est au cours d’une tournée africaine, dans une logique de rupture de son isolement diplomatique, qu’Ahmadinejad arrive cet après midi à Bamako.

Le Mali d’Amadou Toumani Touré est avec le Sénégal d’Abdoulaye Wade les deux pays qui servent sans doute de repère en Afrique de l’Ouest pour cette puissance émergente que constitue l’Iran. Après Bamako, Ahmadinejad se rendra à Abuja, la capitale nigériane.

C’est sur la question nucléaire que l’Iran marquera ou pas son existence comme une grande puissance qui compte à côté des grandes Nations d’Europe, d’Amérique ou la Chine. Pour ce faire, cette partie du monde, l’Afrique qui pèse 53 voix dans le concert des Nations compte, et le Président crédité d’une nouvelle légitimité du peuple iranien ne se trompe pas sur cette donne. Il a besoin du soutien des pays musulmans et de celui des 53 pays africains. La puissance qu’est l’Iran, qu’on veut étouffer, veut s’affirmer et notre hôte du jour voit en l’Afrique un soutien de taille. 

Iran-Mali : une coopération exemplaire           La coopération iranienne avec le Mali a dépassé le stade des cérémonies de signatures et de profession de foi. Notre pays compte de nombreuses concrétisations qui sont de la trame d’une coopération fructueuse. Outre les grands chantiers de l’énergie et la mécanisation de l’agriculture, le domaine des transports est concerné à travers une grande quantité de véhicules dont des taxis et des bus VIP. Il s’agit aussi pour l’Iran de venir à la conquête du marché africain. Au cours de cette visite officielle de 24 h au Mali, seront au centre des échanges, des questions aussi diplomatiques que politiques et économiques. Sur le plan politique, l’Iran cherche à exister dans le concert des Nations. Le Mali n’est certes pas un pays islamique, mais il est membre de la Grande Oumma islamique. C’est donc une coopération d’intérêts réciproques qui est célébrée à travers cette visite. Celle-ci sera marquée par des réunions de travail entre les membres des deux Chambres de commerce d’Iran et du Mali, et il sera certainement question de lignes de crédits.

 

Coopération activée en 2005                       

Depuis la visite du président malien, Amadou Toumani Touré, à Téhéran en 2005, Maliens et Iraniens n’ont plus besoin de visa pour se rendre dans l’un ou l’autre pays. Le protocole d’accord en a été signé par les ministres des Affaires étrangères des deux pays. En plus de cet accord diplomatique, le ministre des Mines, de l’Énergie et de l’Eau de l’époque, Ahmed Diane Séméga et son homologue iranien, Habidollah Bitaraf avaient signé deux protocoles d’accords de financement d’infrastructures de développement. Ces accords portent sur la construction d’un barrage hydroélectrique sur le fleuve Niger à Kénié à 35 km de Bamako et le renforcement de la capacité énergétique du Mali.    

En janvier 2005, c’est d’abord une visite officielle du président iranien Khatami au Mali, qui a été suivie de l’arrivée de Habidollah Biataraf à Bamako. Au cours de ce voyage, le ministre s’est intéressé aux possibilités de coopération bilatérale dans le secteur énergétique, de l’agriculture, de l’élevage, de la pêche et dans le domaine de la recherche. Les négociations engagées alors ont débouché sur une entente sur le projet de construction du barrage hydroélectrique de Kénié d’une capacité de 40 MW. Le coût total de cet équipement s’élève à 65 millions d’euros, soit près de 56 milliards de Fcfa. Le barrage sera réalisé par l’Entreprise iranienne de l’énergie et de l’eau “FARAB” sur financement de la Banque iranienne de développement des exportations. La gestion sera assurée pendant onze ans par une société maliano-iranienne. Les recettes générées par la vente de courant serviront à couvrir l’enveloppe iranienne.                

B. Daou        


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