Viols d’enfants mineurs en Centrafrique : les militaires français au-dessus de la justice

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Depuis la Loi de Programmation Militaire votée par la majorité des députés, les victimes et associations de défense des droits humains ne peuvent plus déclencher d’enquête par constitution de partie civile en cas de crime commis par des militaires français en opération. En Afrique (Mali, RDC, Rwanda, Centrafrique …) les militaires français sont des véritables dieux sur terre même nos fillettes ne sont pas épargnées. Ce n’est pas M. Anders Kompass qui nous dira le contraire.

 

De quoi s’agit-il ?

En effet, M. Anders Kompass directeur des opérations de terrain au Haut Commissariat  des Nations Unies pour les droits humains avait transmis à l’ONU un rapport intitulé « Abus sexuels sur les enfants mineurs par les forces internationales ». Les faits incriminés se seraient produits entre décembre 2013 et juin 2014 dans un camp de réfugiés près de l’aéroport de Mpoko à Bangui. Ce document contenant les témoignages, d’une dizaine d’enfants âgés de 8 à 15 ans, cite des soldats français de l’opération « Sangaris » qui auraient échangés avec ces mineurs des nourritures contres des faveurs sexuelles.
C’est face à la volonté manifeste de l’ONU de cacher et d’étouffer ce rapport qualifié de confidentiel que M. Anders a jugé bon de transmettre ledit document aux autorités françaises qui auraient aussitôt ouvert une enquête judiciaire sans toutefois tenir au courant les autorités de Bangui. “Une enquête a été menée à notre insu alors que les victimes sont à Bangui (…) Des ONG et organes de l’ONU sont venus sur le terrain sans nous informer, nous n’avons pas compris pourquoi”, a déclaré le procureur de la République centrafricaine.

  1. Anders le révélateur de cette affaire a été suspendu le 17 Avril dernier pour avoir transmis le rapport aux autorités françaises au mépris des procédures mises en place par l’ONU. La Fédération Internationales des Droits de l’Homme (FIDH) monte au créneau accusant l’Organisation des Nations Unies d’avoir voulu étouffer cette affaire et demande que toute la lumière soit faite pour la manifestation de la vérité. Mais en réalité rien ne se passera et même les 14 militaires accusés peuvent récidiver parce qu’ils sont protégés par un manteau d’immunité imperméable.

Depuis la Loi de Programmation Militaire votée en 2013, le parquet – dépendant de l’exécutif – a désormais le monopole des poursuites. Donc, les victimes centrafricaines doivent prendre leur mal en patience. Autrement dit, les autorités françaises ont obtenu auprès de la Centrafrique une impunité pour les soldats français en vertu de l’accord entre la France et les autorités de Centrafrique portant sur Sangaris et signé à Bangui le 18 décembre 2013, stipulant :

« Les Membres du personnel du détachement français bénéficient des immunités et privilèges identiques à ceux accordés aux experts en mission par la convention sur les privilèges et immunités des Nations unies du 13 février 1946. »

Selon une source bien introduite, une disposition similaire est prévue pour les militaires français au Mali et l’opacité sur les accords avec d’autres pays africains où l’armée française est présente, laisse craindre une impunité systématique. Donc, nos autorités sont interpelées.

Notons que cette situation de chaos qui prévaut à Bangui (qui serait devenue une zone de non-droit pour ces militaires) ne peut en aucun cas justifier cet acte ignoble et odieux commis par quelques éléments de la troupe française qui se considèrent déjà en territoire conquis où tout leur serait permis. Ce qui pose la problématique d’une réelle formation des casques bleus de l’ONU avant leur envoi pour une mission de maintien de paix partout dans le monde.

KOUDJI

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