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Violences xénophobes en Afrique du Sud: la Tanzanie suspend ses vols

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DAR ES SALAAM (Reuters) – La Tanzanie a interrompu jeudi ses vols au départ de Dar es Salaam et à destination de Johannesburg en raison des violences xénophobes qui secouent la capitale commerciale sud-africaine.”Vous savez qu’il y a des violences en Afrique du Sud où les jeunes font leur propre loi”, a déclaré le ministre tanzanien des Transports, Isack Kamwelwe. “Pour cette raison, nous avons décidé de ne pas transporter de passagers vers cette destination (Johannesburg) où leur vie pourrait être en danger.”

Sept personnes sont mortes et plus de 400 arrestations ont été effectuées en une semaine d’émeutes qui ont visé des magasins tenus par des étrangers à Pretoria puis à Johannesburg.

La nationalité des victimes n’a pas été divulguée mais la communauté nigériane serait particulièrement ciblée.

Le Nigeria et l’Afrique du Sud sont les deux plus grandes économies d’Afrique.

La ministre sud-africaine des Affaires étrangères, Naledi Pandor, a reconnu qu’il existait un sentiment d'”afrophobie” dans la population, ajoutant que son gouvernement travaillait à rétablir le calme. Elle a ajouté être en contact constant avec les autorités nigérianes.

(Nuzulack Dausen, Wendell Roelf; Jean-Stéphane Brosse pour le service français)

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Violences xénophobes en Afrique du Sud: l’inquiétude des étrangers

L’Afrique du Sud a été une nouvelle fois le théâtre d’une flambée de violences xénophobes. La situation semble être sous contrôle ce jeudi matin où la police patrouillait les rues de Johannesburg. Plusieurs pays africains ont exprimé leur mécontentement, notamment le Nigeria. Le président Muhammadu Buhari a exprimé son mécontentement face au traitement infligé à ses concitoyens et a annoncé l’arrivée d’un envoyé spécial dans le pays.

Le Nigeria hausse le ton. Aucun de ses ressortissants n’a été tué lors des violences de ses derniers jours en Afrique du Sud, mais de nombreux commerces leur appartenant ont été pillés et saccagés.

Ikechukwu Anyene, un commerçant nigérian qui vit dans le pays depuis plus de 20 ans, déplore que ses concitoyens soient toujours les premiers à être pris à parti : « Les migrants africains sont toujours vus comme étant des Nigérians. Les Sud-Africains ne font pas la différence. Et à chaque fois qu’il se passe quelque chose de négatif, c’est forcément un Nigérian. On dit que nous sommes des criminels, responsables de tous les trafics, mais la vérité est que la plupart de nous avons des commerces ici. Nous avons nos familles, nos enfants ici, nous voulons juste pouvoir travailler. »

Pakistanais, Éthiopiens, Somaliens sont également visés par ces violences. Ils détiennent la majorité des petits commerces dans les townships et sont régulièrement accusés de voler le travail des Sud-Africains déplore Amir Sheik, porte-parole de la communauté somalienne : « La réalité est que dans ce pays, les étrangers sont également des docteurs, des ingénieurs, des investisseurs. Nous ne prenons pas le travail des Sud-Africains au contraire nous créons des emplois. Par exemple, les petits magasins dans les townships créent du travail localement puisque ceux que nous employons sont tous Sud-Africains. »

Tous accusent les autorités sud-africaines de pratiquer un double langage, condamnant ces flambées de violences tout en accusant les étrangers d’être responsables de la criminalité et du chômage afin d’apaiser leur électorat.

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