Au moins 28 personnes ont été tuées et plusieurs blessées tôt vendredi dans l’attaque d’un village de la région de la rivière Tana, dans le sud-est du Kenya, où des tueries tribales avaient fait plus de 100 morts entre août et septembre, a annoncé un responsable de la police.
“Le nombre total de personnes tuées dans ces attaques est de 28”, a déclaré à l’AFP Antony Kamitu, chef des forces spéciales de la police déployées dans la zone depuis les tueries de l’été entre tribus Orma et Pokomo.
“Dix-neuf des tués sont des membres de l’une des communautés, alors que neuf autres sont des assaillants de l’autre communauté, abattus durant les affrontements”, a-t-il ajouté, précisant que les assaillants étaient revenus une deuxième fois après s’être initialement repliés.
Les assaillants ont attaqué le village de Kipao, situé dans la zone reculée de Tarassa, à environ 400 km au sud-est de Nairobi.
Il n’était pas clair dans l’immédiat si le village attaqué était peuplé d’Orma ou de Pokomo.
Entre mi-août et mi-septembre, plus de 100 personnes avaient été tuées au cours d’une succession d’attaques de villages et d’opérations de représailles entre communautés rivales orma – essentiellement des éleveurs – et pokomo – majoritairement agriculteurs -, toutes deux installées le long de la rivière Tana, une région rurale et isolée.
Selon un des policiers interrogés par l’AFP, les tensions entre communautés orma et pokomo avaient ressurgi ces derniers jours sur fond d’opération de désarmement.
“Il y a eu des tensions ces deux derniers jours, à propos d’un ordre fait aux communautés de rendre leurs armes, certains avaient le sentiment que le gouvernement était plus tolérant d’un côté” que de l’autre, a expliqué ce policier.
Les rivalités sont ancestrales et parfois sanglantes autour des pâturages ou des points d’eau entre Orma et Pokomo. Mais le cycle de violences de l’été, très organisées selon des témoins, a été particulièrement meurtrier et n’avait rien à voir avec ces vieux conflits selon de nombreux villageois et certains observateurs.
Les buts exacts des récentes violences sont peu clairs, mais pourraient s’expliquer par l’approche des élections générales de 2013, le redécoupage électoral et la démographie ayant modifié les rapports de force politico-ethniques dans la zone.
Outre un successeur au chef de l’Etat Mwai Kibaki, qui ne se représente pas, et de nouveaux députés, les Kényans éliront pour la première fois des sénateurs, des gouverneurs et certains responsables locaux.