Violences, rencontre choc Poutine-Trump… Cinq choses à retenir du G20 de Hambourg

DIPLOMATIE Ce G20 de Hambourg a été très très animé...

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Macron, Poutine et Merkel au G20 de Hambourg le 8 juillet 2017. — PHILIPPE WOJAZER / POOL / AFP

Annoncé périlleux, le sommet du G20 à Hambourg a tenu ses promesses à plus d’un titre. 20 Minutes revient sur les faits marquants de cette rencontre.

Les divergences sur le climat avec Trump…

Le communiqué final samedi a pris acte de la sortie des Etats-Unis de l’accord de Paris de lutte contre le réchauffement climatique et de leur isolement sur la question : tous les autres pays considèrent que cet accord liant depuis fin 2015 la quasi-totalité de la planète est « irréversible ». Mais, à l’arraché, Washington a réussi à faire intégrer une phrase validant sa volonté de faire cavalier seul et de développer un usage « plus propre » des énergies fossiles, à contre-courant de l’objectif d’une économie moins gourmande en carbone.

Malgré tout, Emmanuel Macron dit ne pas avoir perdu espoir de « convaincre » son homologue américain Donald Trump de réintégrer cet accord. Peut-être pourra-t-il essayer la semaine prochaine alors que le président américain est attendu à Paris les 13 et 14 juillet à l’occasion de notre fête nationale. Le président français a aussi annoncé qu’il allait réunir le 12 décembre un « sommet d’étape » sur la lutte contre le réchauffement climatique, deux ans jour pour jour après l’accord de Paris, afin de prendre de nouvelles actions pour le climat, notamment sur le plan financier.

… Et sur le commerce

En matière commerciale, le président américain inquiète aussi depuis des mois ses principaux partenaires par ses velléités protectionnistes, son slogan permanent sur « l’Amérique d’abord » et ses menaces de taxes douanières contre la Chine ou l’Europe dans l’acier ou automobile. Au sommet du G20, les Etats-Unis ont accepté finalement, après avoir rechigné, de se rallier dans la déclaration finale à une condamnation du « protectionnisme ». Mais en échange, le forum des vingt plus grandes économies mondiales reconnaît pour la première fois le droit des pays victimes de pratiques de dumping de recourir à « des instruments légitimes de défense commerciale ». Cette formule évasive autorise toutes les interprétations, allant des seules mesures antidumping à la protection des industries nationales envisagée par Washington pour la sidérurgie et l’aluminium.

La rencontre choc Poutine-Trump

Il était très attendue au vu du ton vindicatif de Donald Trump jeudi envers Moscou. Le premier face-à-face vendredi entre le président américain et son homologue russe a duré deux heures quinze. Syrie, Ukraine, accusations d’ingérence russe dans l’élection américaine : ils ont eu une explication de texte sur nombre de sujets qui empoisonnent les relations entre la Russie et les Etats-Unis.

Malgré tout, Vladimir Poutine s’est montré confiant samedi sur une relance de la relation russo-américaine après son entretien avec Donald Trump : « Le Trump qu’on voit à la télé est très différent du Trump réel (…) Il y a toutes les raisons de croire que nous pourrons rétablir au moins partiellement le niveau de coopération dont nous avons besoin ».

Merkel pointée du doigt pour les débordements

Le face-à-face avec les militants anti-G20 a été musclé. Au moins 213 policiers ont été blessés et 143 personnes interpellées lors de ce G20 à Hambourg. Le spectacle offert par cette grande cité portuaire est en effet loin de l’image de « porte sur le monde » dynamique et internationale présentée par les dirigeants allemands avant ce sommet.

Depuis des semaines, les sympathisants de la mouvance anarchiste et autonome promettent « l’enfer » à Hambourg, bastion historique de la contestation violente contre l’Etat. Les quartiers où se sont déroulées ces violences se situent à dix minutes à pied seulement du centre des congrès qui abrite les travaux des dirigeants. Les quartiers de Schanzenviertel et de St. Pauli, fiefs de la contestation d’extrême gauche, se sont transformés vendredi soir en zones de « chaos urbain » et en « champs de bataille », ont estimé les médias allemands. Dans un éditorial au vitriol, le quotidien le plus lu d’Allemagne,Bild, fait porter samedi la responsabilité de la « débâcle » à la chancelière, l’accusant d’avoir « échoué » en matière de maintien de l’ordre public depuis les premiers heurts.

Trump se fait remplacer par Ivanka

Décidément Donald Trump a été au centre de ce G20. Il s’est éclipsé samedi d’une session de travail du sommet du G20 et s’est fait remplacer par sa fille Ivanka à la table des dirigeants, alors qu’elle est seulement conseillère. Interrogée pour savoir si elle n’avait pas été surprise de voir Donald Trump demander à sa fille de le remplacer, la chancelière allemande s’est efforcée de minimiser. Mais les détracteurs de Trump père se sont aussitôt déchaînés. « Une New-yorkaise mondaine, non élue, non qualifiée et non préparée » apparaît comme « la meilleure personne pour représenter les intérêts américains », s’est indignée l’historienne Anne Applebaum.

Par 20minutes.fr/ Publié le 08/07/17 à 20h59

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