La prise d’assaut du Capitole aux Etats-Unis, mercredi 6 janvier 2021, a surpris pas mal d’observateurs étrangers qui considéraient jadis cette démocratie comme la plus parfaite. Néanmoins, nombreux sont ceux qui indiquent que cette scène contient beaucoup de leçons.
« Scènes inimaginables à Washington : des partisans de Donald Trump ont envahi mercredi le Capitole, temple de la démocratie américaine, interrompant la session qui devait confirmer la victoire de Joe Biden », a affirmé l’Agence France presse (AFP). Cette violence aux États-Unis a surpris plus d’un. Puisque la démocratie américaine avait été présentée comme le modèle le plus parfait, une démocratie exemplaire. Mais hélas, cette grandeur de la démocratie américaine vient de subir un coup fatal.
Les scènes de violences observées aux Etats-Unis au cours de la semaine qui vient de s’écouler sont la preuve que les contestations de résultats de vote, qui sont des dérives démocratiques, ne sont pas propres aux seuls pays africains. En effet, « les démocrates ont remporté mercredi une victoire retentissante en s’assurant le contrôle du Sénat grâce à deux élections partielles en Géorgie, permettant au président élu Joe Biden de gouverner avec une plus grande marge de manœuvre », explique l’AFP. Une situation que les partisans de Trump n’ont pas pu digérer et le monde entier a été témoin de « l’expression la plus violente des mouvements populistes qui se sont développés dans le monde », selon les mots de Mamadou Diouf, historien sénégalais, qui rappelle toutefois qu’il s’agit de quelque chose qui avait été annoncé par Donald Trump, depuis sous le mandat de son prédécesseur.
Cette violence aux Etats unis est néanmoins pleine de leçons. Selon Mamadou Diouf, elle montre la faillibilité des démocraties. Interrogé sur le sujet par nos confrères de Radio France international (RFI), le philosophe Sénégalais, Souleymane Bachir Diagne, souligne qu’il s’agit d’une scène de « tristesse pour la démocratie ». Toutefois, il estime que le monde peut tirer des leçons de cette scène. D’après le philosophe sénégalais, cette situation montre que « la démocratie [ndlr] a été fortement bafouée ». De l’autre côté, c’est la preuve qu’aucune démocratie n’est à l’abri d’une crise de confiance aux institutions démocratiques. Selon le président iranien Hassan Rohani, c’est la démocratie occidentale même qui est « fragile et vulnérable ».
Après ce drame aux Etats-Unis, Rohani met en garde contre la montée du « populisme ». De son côté, le président français, Emmanuel Macron a appelé à « ne rien céder » face à « la violence de quelques-uns » contre les démocraties ».
F. Togola