Violents affrontements entre Palestiniens et soldats israéliens

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Les heurts ont éclaté après que les soldats sont entrés dans le camp de réfugiés, situé à d’al-Amari à Ramallah, en Cisjordanie occupée.

Des centaines de jeunes Palestiniens ont affronté à coups de pierre des soldats israéliens qui ont fait irruption tôt lundi dans le camp de réfugiés d’al-Amari à Ramallah, en Cisjordanie occupée, ont constaté des journalistes de l’Agence France-Presse. Le ministère de la Santé palestinien a fait état de 28 blessés par balle, dont un touché à la tête. Un soldat a été blessé par des jets de pierre et transporté par un de ses camarades, car il semblait incapable de marcher seul, selon ces journalistes.

Une escouade de soldats israéliens est entrée tôt dans le camp situé à l’entrée de la ville, où siège l’Autorité palestinienne. L’armée israélienne a évoqué « des activités opérationnelles » sans plus de précision. Des sources au sein des services de sécurité palestiniens ont affirmé que l’armée israélienne cherchait à arrêter un responsable du Fatah, le parti du président palestinien Mahmoud Abbas, qui a pu prendre la fuite.

Des moyens de dispersion

Avant l’aube, des soldats israéliens sont par ailleurs entrés dans un autre camp, celui de Qalandia, situé entre Ramallah et Jérusalem, et y ont arrêté Jamal Abou Lil, membre du Conseil révolutionnaire du Fatah, l’une des plus hautes instances du mouvement, ont dit les mêmes sources. Une fois entrés dans les ruelles d’al-Amari, les soldats ont affronté des centaines de jeunes qui leur lançaient des pierres et des bouteilles en verre. Les soldats ont répliqué par des tirs à balles réelles ainsi que des tirs de balles caoutchoutées.

Une porte-parole de l’armée israélienne a dit que « des dizaines d’émeutiers ont jeté des explosifs artisanaux et des pierres sur les soldats », mais les journalistes de l’Agence France-Presse n’ont vu aucun objet incendiaire lancé. « Les soldats ont appelé les émeutiers à cesser leurs attaques et utilisé les moyens de dispersion antiémeute. Alors que les violences ne faiblissaient pas, ils ont tiré sur les principaux instigateurs », a-t-elle ajouté.

172 Palestiniens tués

Les heurts ont duré près de trois heures avant de cesser quand les soldats sont sortis du camp aménagé en 1949 pour accueillir les Palestiniens chassés de leurs terres par la création d’Israël, et qui compte aujourd’hui environ 15 000 habitants.

Ces nouvelles violences interviennent alors qu’attentats et heurts secouent depuis quatre mois Israël et les Territoires occupés. Depuis le 1er octobre, 172 Palestiniens ont été tués, ainsi que 26 Israéliens, un Érythréen, un Soudanais et un Américain, selon un décompte de l’Agence France-Presse. La plupart des Palestiniens tués sont les auteurs ou auteurs présumés d’attaques anti-israéliennes, commises au couteau pour une bonne part.

Publié le 15/02/2016 à 14:03 | Le Point.fr

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