Vague de Contestation contre la répression libyenne:Le Silence des Chefs d’Etats d’Afrique

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Après que le monde entier ait observé les présidents Tunisiens et Egyptiens se faire chasser du pouvoir par leurs populations, les regards sont désormais tournés vers la Libye, où, Mouammar Kadhafi est en passe d’être la  troisième victime de la vague de contestation qui souffle sur le Monde Arabe.

Au moment, où, Kadhafi, le roi des rois d’Afrique  cherche à sauver son trône en massacrant son peuple, ses amis présidents, pardon ses chefs de cantons des pays d’Afrique au Sud du Sahara retiennent leur souffle et ne savent pas quoi faire. D’où leur silence. Nous avons décidé de nous intéresser aux raisons du silence des chefs d’Etat. Il faut être néophyte dans le paysage politique africain pour ne pas  comprendre les raisons de ce silence. Quant aux observateurs, les plus avisés de la scène politique africaine, ils  comprennent.

En effet, les chefs d’Etats Africains dans leur majorité sont des dictateurs, donc allergiques à l’alternance.

D’autres par contre font tout pour se faire remplacer par leurs progénitures. On comprend dès lors que tous les présidents aujourd’hui chassés du pouvoir aussi bien que Kadhafi sont des dictateurs. Comme le dit l’adage, chacun à son tour chez le coiffeur. Et,  lorsqu’on n’a pas atteint  l’autre rive, on ne doit pas se moquer de celui qui se noie. Donc, mieux vaut se taire.

Une autre raison, de leur silence et surtout dans le cas de Kadhafi,  est qu’il est l’un des bailleurs de fonds de nos pays. La preuve, il a même crée une agence de Coopération entre la Libye et les pays de l’Afrique de l’Ouest en matière d’investissements qui est dirigée par notre compatriote Bany Kanté. Cette Agence qui brasse des millions de dollars a été mise en place par le Guide de la Révolution libyenne Mouammar Kadhafi afin d’investir dans les pays africains.

Dans le cas du  Mali qui nous concerne,  plusieurs projets sont réalisés ou en cours de réalisation, notamment la construction de la Cité administrative de Bamako, le creusement du canal de Tombouctou, les 100 000 ha à aménager à l’Office du Niger et d’autres réalisations dans le domaine de l’hôtellerie et de l’industrie. La Libye vient ainsi d’acquérir l’hôtel Azalaï de Tombouctou, après l’hôtel de l’Amitié. A Tombouctou, les libyens projettent la transformation de Azalaï en un établissement de 5 étoiles. A Bamako, l’hôtel Mariétou Palace de Babani Sissoko est également  acquis par les libyens. Ainsi, il est prévu l’aménagement de la berge du fleuve avec une enveloppe de plusieurs dizaines de milliards de F Cfa. D’autres projets sont en discussion entre Libyens et Maliens : la construction à Bamako d’une usine de transformation de fruits en jus et la construction d’une industrie de phosphate.

Avec la chute de Kadhafi, tout cela risque de partir, quant on sait que ses projets sont des propriétés personnelles du guide.  Cela est aussi valable pour la plupart des pays, où, Kadhafi intervient. Certains chefs d’Etats n’hésitent pas  à brandir des projets réalisés par le Guide pour avoir les faveurs de leur peuple. Le silence des chefs d’Etat est plutôt une façon pour eux de méditer sur leur sort qu’un soucie de non ingérence.

Certes, même s’il est vrai que les Présidents malien, guinéen, sénégalais et mauritanien ont eu le guide au téléphone pour lui apporter leur soutien, nous pensons qu’un communiqué officiel donnant leur position de la chose serait plus sage. Kadhafi n’a pas plus de droit que le dernier libyen et la Libye appartient au peuple libyen plus qu’à Kadhafi. Donc, ils sont libres de choisir qui doit les gouverner. Quant aux rois africains qui s’éternisent au pouvoir, ils n’ont qu’à se tenir prêt, car les peuples ne sont plus dupes.  A bon entendeur, salut !
rnYoussouf KONATE
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