Le ton presque festif des nombreux rassemblements organisés au cours du week-end a marqué un net contraste avec les troubles, attribués à des éléments externes et des criminels, qui ont émaillé de précédentes manifestations durant la semaine.
L’onde de choc provoquée par la mort de George Floyd, homme afro-américain âgé de 46 ans, s’est propagée à travers le monde, des milliers de personnes ayant pris part à des manifestations en Europe et en Asie notamment.
L’apaisement constaté dans les rassemblements au fil du week-end pourrait trouver son origine dans le sentiment que les demandes des manifestants pour une refonte de la police commencent à être entendues.
Démarche qui aurait semblé impensable il y a tout juste deux semaines, une majorité des membres du conseil municipal de Minneapolis se sont prononcés dimanche en faveur d’un démantèlement du département local de la police, pour un nouveau modèle de sécurité publique.
Derek Chauvin, le désormais ex-policier blanc âgé de 44 ans qui a maintenu son genou contre la nuque de George Floyd, a été inculpé de meurtre au second degré. Trois autres policiers ont également été arrêtés mercredi et poursuivis pour complicité.
L’une des plus vastes manifestations de dimanche a eu lieu à Los Angeles, où une foule estimée par une chaîne de télévision locale à 20.000 personnes s’est réunie sur Hollywood Boulevard à l’appel du rappeur YG sur les réseaux sociaux.
LEVÉE ANTICIPÉE DU COUVRE-FEU À NEW YORK
A New York, au moins une demi-douzaine de groupes de manifestants ont défilé dimanche après-midi dans les rues de Manhattan, sous un soleil de plomb. Un groupe a tenté de défiler à Times Square mais, selon des publications sur les réseaux sociaux, a été repoussé sans incident par la police, qui bloquait l’accès au lieu emblématique des festivités new-yorkaises du réveillon du Jour de l’An.
Le maire de la ville, Bill de Blasio, a annoncé la levée du couvre-feu dimanche, un jour plus tôt que prévu.
À Washington, des manifestants ont posé genou à terre dans une rue faisant face à la Maison blanche en criant “Je ne peux pas respirer”, selon des messages publiés sur les réseaux sociaux. Une clôture nouvellement érigée autour de la Maison blanche a été décorée par des pancartes apportées par des manifestants, sur lesquelles figuraient entre autres les messages “Black Lives Matter” (les vies noires comptent) et “No Justice, No Peace” (pas de justice, pas de paix).
La capitale fédérale a été samedi le théâtre de la plus grande manifestation organisée depuis la mort de George Floyd.
Les funérailles de George Floyd sont prévues mardi à Houston, où il avait vécu avant de s’installer dans la région de Minneapolis.
Le candidat démocrate à la présidence américaine, Joe Biden, se rendra à Houston lundi et y rencontrera la famille de Floyd, ont indiqué les collaborateurs de l’ancien vice-président de Barack Obama.
Donald Trump a déclaré dimanche matin avoir donné l’ordre que la Garde nationale commence à se retirer de Washington, notant que “tout est désormais parfaitement sous contrôle”. S’exprimant sur Twitter, il a précisé que le personnel de la Garde nationale pouvait “revenir vite, si besoin”.
Le président américain avait fait part lundi, lors d’une allocution à la Maison blanche, de son souhait de recourir à l’armée pour rétablir l’ordre à Washington et dans toute ville où les autorités locales seraient incapables d’endiguer les violences lors des manifestations.
Selon un haut représentant américain, Donald Trump a dit en début de semaine dernière à des conseillers vouloir que 10.000 soldats se déploient dans la région de Washington pour faire face aux manifestations. Le chef du Pentagone a exclu par la suite de recourir à l’armée.
avec Susan Heavey, Scott Malone, Ted Hesson à Washington, Jonathan Allen à New York, Sharon Bernstein à Sacramento, Andrew Hay à Taos, New Mexico; version française Blandine Hénault et Jean Terzian