Le bilan des inondations dévastatrices en Allemagne a encore grimpé samedi 17 juillet, atteignant au moins 133 morts, a annoncé la police, ce qui porte à 153 le nombre de décès en Europe.
« Selon les informations actuelles 90 personnes ont perdu la vie pendant la catastrophe », dans la seule région de Rhénanie-Palatinat, l’une des plus touchées, a indiqué la police de Coblence.
Ce bilan s’ajoute aux 43 décès survenus en Rhénanie-du-Nord Westphalie, une autre région allemande frappée par la catastrophe, et aux 20 morts enregistrés en Belgique.
Des personnes portées disparues en Allemagne et en Belgique
Ce bilan reste encore très provisoire. De nombreuses personnes restent portées disparues dans l’ouest de l’Allemagne et en Belgique, faisant craindre un bilan plus lourd, au fur et à mesure des prochaines heures
« Il est à craindre que nous découvrirons davantage de décès », ont indiqué les autorités locales allemandes.
L’Allemagne et la Belgique ont fait face, entre le 14 et le 15 juillet à des pluies diluviennes, d’une violence inédite, qui ont provoqué des crues subites envahissant des zones habitées et détruisant de nombreuses localités. Les Pays-Bas et le Luxembourg ont aussi été touchés, sans pour l’instant enregistrer de décès.
« Un cauchemar »
En Rhénanie-Palatinat, les autorités ont par ailleurs enregistré « environ 618 blessés ». Les habitants regagnent progressivement leur domicile, où des scènes de désolation les attendent : maisons défoncées, arbres arrachés, voitures retournées, routes et ponts effondrés, réseaux coupés.
Des habitants dans une rue dévastée par l’eau à Erftstadt, dans l’ouest de l’Allemagne, le 16 juillet 2021
« En quelques minutes, une vague était dans la maison », a confié cette quinquagénaire.
Dans toutes les localités sinistrées, pompiers, protection civile, responsables communaux, militaires -certains au volant de chars- ont débuté le colossal travail de déblaiement et nettoyage des amas de débris boueux qui obstruent souvent les rues.
Pomper l’eau
L’ampleur de la catastrophe commence seulement à apparaître. Il faut pomper l’eau, évaluer la solidité des bâtiments endommagés, dont certains devront être abattus, rétablir l’électricité, le gaz, le téléphone, héberger les personnes qui ont tout perdu.
Les perturbations des réseaux de communication, qui rendent de nombreuses personnes injoignables, compliquent tout chiffrage du nombre de disparus. Les autorités restent sur le qui-vive. Dans le district de Heinsberg, en Rhénanie-du-Nord-Westphalie, un barrage sur la rivière Rour, un affluent de la Meuse, s’est rompu vendredi soir, conduisant à l’évacuation de 700 personnes.
Les dégâts sont « si importants qu’ils nous occuperont pendant longtemps », a prévenu la dirigeante de Rhénanie-Palatinat, Malu Drayer, tandis que son homologue de Rhénanie du Nord-Westphalie, Armin Laschet, a parlé d’une « catastrophe d’ampleur historique ».
Angela Merkel, de retour d’une visite aux Etats-Unis, a prévu de se rendre bientôt sur les lieux des inondations.
Dans l’Ouest de l’Allemagne traversé par l’axe du Rhin, ce sont surtout de petits cours d’eau, peu protégés, qui sont sortis brutalement de leur lit sous l’effet de pluies en forme de déluge, envahissant des dizaines de zones habitées construites souvent sur des zones inondables.
Si les pluies doivent cesser ce week-end sur les régions les plus touchées, des centaines de personnes ont encore été évacuées préventivement vendredi soir, après la rupture d’un barrage dans la région de Cologne.
En Belgique également, à mesure que l’eau se retire, « nous allons probablement encore trouver des situations catastrophiques », a jugé la bourgmestre de Liège, Christine Defraigne.